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Les porteuses d'espoir

Les porteuses d'espoir

Titel: Les porteuses d'espoir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Tremblay
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mains, mes becs, ajouta-t-il en l’embrassant
     dans le cou.
    — Je suis une femme, François-Xavier, des petits mots d’amour changent notre
     journée.
    — Des petits pour le jour, des gros pour la nuit… On pourrait se coucher de
     bonne heure à soir. C’est samedi.
    — Compte pas là-dessus. Avec le courrier du cœur, je vais en avoir jusqu’aux
     petites heures.
    — C’est moi qui va écrire. Chère Bella, ma femme me néglige.
    — Ben tu signeras : « Gros menteur qui sait pas se contenter ».

    — La tourtière sent bonne, Julianna, s’exclama François-Xavier
     en pénétrant dans la cuisine.
    — François-Xavier, tu mettras pas ce vieux pantalon-là !
    — C’est mon pantalon du dimanche !
    — Je t’ai préparé ton nouveau linge, il est sur le lit.
    — Julianna, t’as pas encore dépensé pour quelque chose que j’avais pas besoin !
     On peut pas se permettre ça, tu le sais.
    — Commence pas à rouspéter, vieux grincheux. Aujourd’hui, je veux que mon homme
     soit le plus beau…
    François-Xavier sourit et admira sa femme. Son épouse portait une robe qui lui
     allait à ravir. Dieu ! la trouverait-il toujours aussi belle ? C’était un
     mystère… Il n’était pas aveugle, il voyait très bien les traits un peu épaissis,
     le menton relâché, les rides, les bras moins élégants, les cheveux plus ternes,
     mais cela n’empêchait pas qu’il la trouvait magnifique. Comme sa femme aimait le
     lui dire pour le taquiner, le fait qu’il ait besoin de lunettes pour pouvoir
     lire ou discerner de près était la chose la plus sensée que la cinquantaine lui
     avait apportée. Julianna répétait que le Bon Dieu faisait bien les choses : son
     mari pouvait l’embrasser sans voir ses défauts.
    Il ne rouspéta plus.
    — Tout ce que tu voudras, ma princesse. Après ce qu’on a fait cette nuit, je
     serais prêt à n’importe quoi pour toi…
    — À acheter la maison des Lavoie ?
    — Ou presque…
    — J’me disais aussi.
    François-Xavier s’engouffra dans la chambre et entreprit de changer de
     vêtements. Par la porte laissée ouverte, sa femme continua de lui parler.
    — J’ai hâte de rencontrer la femme d’Henry, dit-elle enaffichant un air détaché. Il paraît qu’elle est vraiment beaucoup plus jeune
     que lui, reprit-elle.
    — Y a des hommes chanceux, la taquina-t-il.
    — François-Xavier Rousseau !
    — Je mets quelle cravate ?
    — La rayée bleue ! Dépêche-toi, notre visite va arriver bientôt !
    — En tout cas, il y a bien longtemps qu’on a pas eu de réjouissances ! dit
     François-Xavier, heureux de cette journée de fête.
    — J’espère que tout va bien se passer !
    François-Xavier revint dans la cuisine. Avec adresse, Julianna vint rapidement
     nouer la cravate de son mari.
    — Voilà, tu es le plus beau mari du monde !
    — Je te ferai pas honte ?
    — Non... À moins que la chicane pogne avec Georges.
    François-Xavier se figea.
    — Quoi ? Ton frère vient ?
    — Oui, je ne te l’avais pas dit ? fit Julianna d’un air innocent.
    — Non, Julianna. Tu me l’avais pas dit.
    — Je l’ai su hier. Il ne voulait rien savoir quand je l’ai invité, puis il a
     changé d’idée. C’est le parrain de Pierre puis il va rencontrer Hélène pour la
     première fois ! Vous commencerez pas à vous chicaner ?
    — On s’est jamais chicanés, Georges pis moi.
    — Ben oui, pis moi j’ai une poignée dans le dos. Je n’ai jamais été capable
     d’apprendre ce qui s’était passé puis je ne veux plus le savoir. Mais ne vous
     organisez pas pour gâcher mon repas !
    Renfrogné, François-Xavier retourna dans la chambre. Cette fois, il ferma la
     porte derrière lui. Il avait besoin de reprendre contenance. Julianna haussa les
     épaules. Il était temps que cette famille se réunisse à nouveau. Elle n’avait
     pas laissé le choix à son frère. Elle lui avait téléphoné tous les jours, le
     sermonnant, le suppliant, usant de persuasion.
    Julianna rectifia une dernière fois la table. Elle avait préparédes petits cartons aux noms des convives. Lentement, elle en vérifia l’ordre
     dans un dernier tour de table. Ici, c’était sa propre place. À sa gauche, Henry
     et son épouse... Sa jolie et jeune épouse... À côté, Marie-Ange et Hélène. Elle
     avait hésité avant de placer l’adolescente à la table des grands. Mais Hélène
     rencontrait son père Georges pour la

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