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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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s’amusaient de la réaction qu’il
provoquait chez les autres participants à la Réunion et appréciaient l’attention
inévitable dont ils bénéficiaient grâce à lui. Parvenue en bas, elle tourna en
direction du lit à sec. Ceux qui l’accompagnaient découvrirent d’abord les
traces de son feu puis la brèche ouverte dans les ronces. Rushemar, Solaban et
Tormaden entreprirent aussitôt de l’élargir tandis que Jondalar allumait
rapidement un feu. La grotte avait éveillé la curiosité de tous, en particulier
de Jondalar. Après avoir allumé quelques torches, le groupe s’approcha du trou
noir taillé dans la végétation.
    Tormaden demeura stupéfait : il voyait bien que c’était une
grotte, mais il ne se serait jamais douté de sa présence derrière les ronces.
Les membres de sa Caverne n’allaient derrière la colline qu’à la saison des
mûres. Les buissons couvraient tout le flanc et, aussi loin que remontât la
mémoire collective, ils avaient toujours été là. La cueillette fournissant plus
de baies qu’on n’en pouvait manger, même pendant une Réunion d’Été, personne n’avait
pris la peine de se frayer un chemin dans les buissons.
    — Qu’est-ce qui t’a donné l’idée de t’engager dans les
ronces, Ayla ? demanda Tormaden au moment où ils pénétraient dans le trou
noir.
    — C’est Loup, répondit-elle en baissant les yeux vers l’animal.
C’est lui qui a trouvé la grotte. Je cherchais du gibier pour le repas de
demain matin, un lièvre ou une grouse. Il m’aide souvent à chasser, il a du
flair. Il a disparu derrière les ronces et l’éboulis.
    — Je pensais bien qu’il devait y avoir une raison.
    Ayla et Tormaden ouvraient la marche, portant chacun une torche.
Venaient ensuite Zelandoni et Jonokol, suivis de Joharran, Marthona et
Jondalar. Ayla s’aperçut qu’ils s’étaient, sans même s’en rendre compte, placés
dans l’ordre qu’ils observaient pour les cérémonies particulières, des
funérailles, par exemple, à ceci près qu’elle se retrouvait en tête, ce qui la
mettait un peu mal à l’aise. Elle ne pensait pas mériter cet honneur.
    Elle attendit que tout le monde fût arrivé dans la grotte. La
dernière à y pénétrer fut Lanoga, qui portait sa petite sœur Lorala : la
famille de Laramar et de Tremeda fermait toujours la marche. Ayla sourit aux
deux enfants, reçut en retour un sourire timide de la fillette. Lorala
commençait à prendre l’aspect dodu d’un bébé de son âge et devenait une lourde
charge pour son substitut de mère, qui devait avoir onze ans maintenant, mais
Lanoga paraissait contente de la situation. Elle avait pris le pli d’aller s’asseoir
avec les jeunes mères de la Caverne et, à force de les entendre vanter leurs
bébés, elle s’était mise à parler un peu des progrès de Lorala.
    — Attention, c’est glissant, prévint Ayla, guidant le
groupe.
    Avec plusieurs torches, elle voyait mieux que le couloir d’entrée
s’élargissait à mesure que le sol s’abaissait. Elle prit conscience de l’humidité
froide de la grotte, de l’odeur d’argile mouillée, du bruit étouffé de l’eau
tombant goutte à goutte et de la respiration des autres derrière elle. Personne
ne parlait. Le lieu imposait le silence, même aux enfants.
    Quand elle sentit le sol redevenir plat, elle ralentit, baissa
sa torche. Les autres l’imitèrent, pour éclairer l’endroit où ils posaient le
pied. Elle s’arrêta, leva sa torche ; cette fois encore, les autres
suivirent son exemple. Il y eut des « oh » et des « ah » de
surprise puis un silence stupéfait lorsque le groupe découvrit les somptueuses
parois blanches, la calcite qu’on eût dite moulée sur la roche et qui semblait
vivant à la lueur des torches. La splendeur de la grotte n’avait rien à voir
avec les stalactites, il n’y en avait aucune, mais elle était plus que belle,
et entourée d’une aura magique, surnaturelle.
    — O Grande Terre Mère ! clama Celle Qui Était la Première.
C’est Son sanctuaire. Nous sommes dans Ses entrailles. Elle se mit à chanter de
sa voix vibrante et profonde :
     
    Des ténèbres, du Chaos du temps,
    Le tourbillon enfanta la Mère suprême.
    Elle s’éveilla à Elle-Même sachant la valeur de la vie,
    Et le néant sombre affligea la Grande Terre Mère.
    La Mère était seule. La Mère était
la seule.
     
    Quelqu’un se mit à jouer de la flûte pour l’accompagner. Ayla
tourna la tête : un

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