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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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en espérant que tout se passerait bien.

30
    Zelandoni s’efforça de trouver un moment pour parler en privé à
Ayla de la médecine qui empêchait la vie, mais il y avait toujours quelque
chose pour s’y opposer, semblait-il. Les deux femmes étaient l’une comme l’autre
fort occupées. Comme la chasse avait impliqué toute la communauté zelandonii,
la Première se devait de célébrer des cérémonies pour apaiser l’Esprit de l’Aurochs,
des rites afin de remercier la Mère pour la vie de tous les animaux qui s’étaient
sacrifiés afin que vivent les Zelandonii.
    La chasse avait été presque trop bonne et il avait fallu plus
longtemps que prévu pour s’acquitter de toutes les tâches. Les Zelandonii découpèrent
la viande, firent fondre la graisse et la répartirent en portions. Ils
grattèrent et séchèrent les peaux ou les entreposèrent dans les chambres
froides souterraines avec la viande, les os et les restes des animaux. Presque
tous apportèrent leur contribution, y compris les femmes sur le point de s’unir.
Les unions pouvaient attendre.
    La Première se résigna à ce retard tout en regrettant de ne pas
avoir pris le temps de discuter longuement avec Ayla avant de quitter la
Neuvième Caverne, quand il aurait été plus facile d’en apprendre davantage sur
elle. Qui aurait deviné que la jeune étrangère – encore jeune à
dix-neuf ans, bien qu’Ayla pensât le contraire – possédait de si
vastes connaissances ? Elle semblait si naïve qu’on la croyait dépourvue d’expérience.
Zelandoni en était venue à comprendre qu’Ayla était un être bien plus complexe.
Elle qui recommandait de ne jamais sous-estimer un élément inconnu, elle n’avait
pas suivi son propre conseil.
    A présent, la Première était occupée par une autre affaire. La
Zelandonia avait décidé de célébrer les Premiers Rites avant les Matrimoniales,
bien qu’on le fît généralement après, pour une raison précise. Avant ses
Premiers Rites, une jeune Zelandonii était considérée comme une petite fille et
n’était pas censée partager le Don des Plaisirs. Les Rites des Premiers
Plaisirs étaient la cérémonie pendant laquelle, sous une stricte surveillance,
les filles étaient physiquement ouvertes et pouvaient recevoir les Esprits qui
feraient naître une vie nouvelle. Alors seulement elles devenaient femmes. Or
les Premiers Rites avaient toujours lieu pendant les Réunions d’Été, et il y
avait le plus souvent, entre les premiers saignements et les Premiers Rites,
une période pendant laquelle les jeunes filles demeuraient dans des sortes de
limbes. Les hommes les trouvaient alors très attirantes, sans doute parce qu’elles
leur étaient interdites. A la fin de la Réunion, on organisait toujours une
seconde cérémonie pour les filles qui avaient commencé à avoir leurs périodes
lunaires pendant l’été, mais le long intervalle séparant deux Réunions était
pénible. Les hommes jeunes – et certains qui l’étaient moins – tournaient
constamment autour des filles pubères. Les Fêtes pour Honorer la Mère célébrées
pendant l’année rendaient les jeunes filles – en particulier celles
qui devenaient réglées en automne – plus conscientes de leurs propres
désirs. Aucune mère ne souhaitait que sa fille eût sa première période à ce
moment-là, avant un long hiver d’obscurité et d’activités extérieures réduites.
    La communauté frappait d’une marque d’infamie celles qui n’attendaient
pas leurs Premiers Rites, mais certaines jeunes filles succombaient aux
flatteries incessantes. En y cédant, elles devenaient moins désirables comme
compagnes parce que cela dénotait un manque de maîtrise de soi. Certains
trouvaient injuste de stigmatiser une femme parce qu’elle avait, jeune fille,
transgressé naïvement une simple coutume. D’autres considéraient que c’était
une épreuve révélatrice de leur intégrité, de leur force de caractère et de
leur persévérance, toutes qualités jugées essentielles chez une femme.
    Les mères faisaient appel à la Zelandonia pour tenter de
dissimuler le faux pas, et les Premiers Rites étaient célébrés dans tous les
cas, puisqu’ils étaient indispensables pour qu’une jeune femme puisse s’unir.
Les doniates veillaient à ce que les hommes choisis pour « ouvrir »
les jeunes filles déjà ouvertes restent discrets, de façon que rien ne fût
divulgué. Mais celles qui avaient cédé étaient

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