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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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image d’elle-même.
    — Comme elle est belle ! s’exclama-t-elle.
    Elle écarta les pans de la couverture pour examiner son bébé,
craignant à demi, malgré les paroles rassurantes de Marthona, de découvrir une
difformité.
    — Elle est magnifique. As-tu jamais vu un aussi bel enfant ?
    La mère de Jondalar se contenta de sourire. Bien sûr qu’elle en
avait vu d’aussi beaux : ses propres bébés. Mais celui-ci, la fille du
foyer de son fils, n’avait rien à leur envier.
    — L’accouchement n’a pas été difficile du tout, déclara
Ayla à Zelandoni quand elle les rejoignit. Tu m’as beaucoup aidée, mais ce n’était
pas vraiment dur. Je suis contente que ce soit une fille. Regarde, elle cherche
mon sein.
    Ayla aida le bébé à happer le mamelon – avec l’habileté
d’une mère pleine d’expérience, nota Zelandoni.
    — Jondalar peut venir la voir ? reprit Ayla. Je trouve
qu’elle lui ressemble beaucoup. Pas toi, Marthona ?
    — Il pourra venir bientôt, répondit la Première. (Elle
examina l’accouchée, plaça une peau absorbante entre ses cuisses.) Il n’y a pas
eu de déchirure, aucun dommage. Rien que du sang servant à nettoyer. C’était un
bon accouchement. Tu as un nom pour ta fille ?
    — Oui, j’y ai réfléchi depuis que tu m’as expliqué que je
devrais choisir le nom de mon bébé.
    — Bien. Dis-le-moi. Je dessinerai un symbole sur cette
pierre et je l’échangerai contre ceci, dit la doniate en prenant la couverture
de naissance qui enveloppait le placenta. Puis j’irai l’enterrer avant que l’esprit
qui s’y trouve encore ne tente de s’incarner près de la vie qui vient de s’en séparer.
Je dois agir vite. Ensuite, je dirai à Jondalar de venir.
    — J’ai décidé de l’appeler...
    — Non ! Pas à voix haute. Murmure-le à mon oreille.
    Après le départ de Zelandoni, Marthona, Proleva et Folara s’assirent
près de la jeune mère et bavardèrent tout en admirant le bébé. Ayla se sentait
fatiguée mais heureuse : rien de comparable avec la douleur et l’épuisement
qu’elle avait éprouvés après la naissance de Durc. Elle somnola un peu, s’éveilla
quand Zelandoni revint et lui remit la petite pierre qui portait maintenant des
marques énigmatiques peintes en rouge et noir.
    — Mets-la en lieu sûr, lui recommanda la Première.
Peut-être dans la niche, derrière ta donii.
    Ayla acquiesça, vit une autre tête apparaître.
    — Jondalar !
    Il s’agenouilla près de la plate-forme.
    — Comment te sens-tu ?
    — Très bien. L’accouchement s’est beaucoup mieux passé que
je ne m’y attendais. Tu as vu le bébé ? dit Ayla, écartant de nouveau les
plis de la couverture. Elle est parfaite !
    — Tu as la fille que tu désirais. Elle est si menue...
Regarde, elle a même de tout petits ongles. Quel nom lui as-tu donné ?
Elle se tourna vers Zelandoni.
    — Je peux le lui dire ?
    — Oui, il n’y a plus de risques, maintenant.
    — Je l’ai appelée Jonayla, parce qu’elle est issue de nous
deux. Elle est aussi ta fille.
    — Jonayla... J’aime ce nom. Jonayla, répéta-t-il.
    Marthona l’aimait, elle aussi. Proleva et elle avaient eu un
sourire indulgent en entendant Ayla : il n’était pas rare que les mères
cherchent à convaincre leur compagnon que l’enfant venait de son esprit. Bien
qu’Ayla n’eût pas prononcé le mot « esprit », elles étaient sûres d’avoir
compris. Zelandoni l’était moins : Ayla avait pour habitude de s’exprimer
clairement. Quant à Jondalar, il n’avait aucun doute : il savait fort bien
ce que sa compagne avait voulu dire.
    Ce serait tellement beau si c’était vrai, pensa-t-il en
contemplant la petite fille. Exposée à l’air frais, elle commençait à s’éveiller.
    — Elle est superbe. Elle sera tout à fait comme toi, Ayla.
Je le vois déjà.
    — Elle te ressemble aussi, Jondalar. Tu veux la
prendre ?
    — Je ne sais pas, répondit-il en reculant un peu. Elle a l’air
si fragile...
    — Pas au point que tu ne puisses la prendre dans tes bras,
intervint Zelandoni. Je vais t’aider. Assieds-toi confortablement.
    Elle enveloppa de nouveau le bébé dans sa couverture, le déposa
dans les bras de Jondalar en lui montrant comment le tenir.
    L’enfant avait les yeux ouverts et semblait le regarder. Es-tu
ma fille ? se demanda-t-il. Tu es si petite, tu auras besoin de quelqu’un
pour veiller sur toi jusqu’à ce que tu grandisses. Il la serra

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