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Les révoltés de Dieu

Les révoltés de Dieu

Titel: Les révoltés de Dieu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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donc de cette lignée, tandis
que Zeus règne sans partage sur le monde olympien. Son nom signifie « le
prévoyant », et il a un frère du nom d’Épiméthée, ce qui veut dire « celui
qui réfléchit trop tard ». On voit tout de suite que ces deux Titans
représentent deux tendances qui s’opposent sans cesse dans la nature humaine. Car
c’est bien la nature humaine qui est en cause : en effet, dans la
tradition grecque, ce n’est pas Zeus qui crée l’ existant humain comme le fait le Yahvé hébraïque, mais c’est Prométhée – suivant d’autres
versions, Épiméthée et Prométhée – qui fait office
de démiurge, organisant le monde et créant les végétaux, les animaux et les humains,
ces derniers en modelant de l’argile avec le concours – ou la complicité – d’Athéna,
déesse de la Sagesse et de l’Intelligence. Certaines versions, d’ailleurs très
confuses, prétendent qu’Épiméthée, dans son imprévoyance ,
n’avait pas donné aux humains plus que ce qu’il avait donné aux animaux, hostiles
et plus puissants que lui. C’est alors que Prométhée décide de réagir.
    Là encore, les versions diffèrent. La plus connue est celle
qui nous montre Prométhée escaladant le Ciel jusqu’à l’Olympe et dérobant une
parcelle du feu divin de Zeus pour le donner aux hommes. Une variante prétend
que ce n’est pas Prométhée lui-même qui est allé sur l’Olympe, mais un aigle qu’il
aurait envoyé à sa place. Mais le résultat est le même : désormais, les existants humains sont en possession du feu, ce qui
leur assure l’avantage sur les animaux : Prométhée apparaît alors comme un
« héros de culture », qui corrige les négligences de son frère
Épiméthée, et qui est donc à l’origine de toutes les formes de civilisation.
    Cependant, une seconde version montre Prométhée se rendant
dans l’île de Lemnos, où étaient censées se trouver les forges d’Héphaïstos. Ce
ne serait donc pas le feu du ciel qu’aurait dérobé Prométhée, mais celui surgi
du sein de la Terre Mère ; ce ne serait pas la foudre, attribut du dieu
Père céleste, qui aurait donné aux humains leur intelligence et leur habileté, mais
bel et bien le feu des volcans, surgi des entrailles de la déesse Terre. Les
deux versions du mythe sont absolument contradictoires par leur signification
profonde. De plus, il n’est pas certain que le feu, qu’il soit céleste ou
terrestre, soit un feu matériel . Si l’on
compare le mythe de Prométhée avec d’autres traditions, en particulier celle du
judéo-christianisme, ce feu, comme plus tard celui des alchimistes, est un feu spirituel , symbole de l’Esprit. Est-ce que la
conquête du feu, de toute façon un « feu divin », par un Prométhée
qui le transmet aux humains, ne serait pas l’équivalent de l’arbre de la
Connaissance dans la Genèse ? Avant de recevoir le feu, les existants humains n’étaient que des « bêtes »
incapables de reconnaître le Bien et le Mal, et surtout de prendre conscience
du monde et des phénomènes naturels qui s’y produisent. Le feu, contrairement à
l’opinion reçue, n’est pas un élément comme la terre, l’eau et l’air, il est l’agent de transformation des trois éléments ,
et peut donc être considéré comme l’énergie divine par excellence. Ce n’est certainement pas un hasard si, le jour de la Pentecôte,
les apôtres reçoivent l’Esprit Saint sous forme de langues de feu.
    Il y a d’autres similitudes entre la légende de Prométhée et
la Genèse. En dérobant le feu divin et en le communiquant aux hommes, Prométhée
leur a donné la possibilité d’être « comme des dieux ». Ce faisant, il
a déchaîné l’inquiétude et la colère de Zeus, ce qui n’est pas sans analogie
avec l’étrange réaction de Yahvé-Adonaï : « Voici, le glébeux est
comme l’un de nous pour connaître le bien et le mal. Maintenant, qu’il ne lance
pas sa main, ne prenne aussi de l’arbre de vie, n’en mange et vive en pérennité ».
( Gen. III, 22 .) Alors Zeus, dans sa colère
vengeresse, ordonne à Héphaïstos de forger une femme d’une merveilleuse beauté
et dotée de tous les charmes, qu’il nomme Pandore (ce qui signifie « tous
les dons ») et qu’il envoie à Épiméthée, avec une jarre (ou une boîte) contenant
tous les malheurs et les calamités du monde. Malgré les avertissements de Prométhée,
Épiméthée, éperdument amoureux de Pandore,

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