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Les valets du roi

Les valets du roi

Titel: Les valets du roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mireille Calmel
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toi.
    Niklaus en resta bouche bée.
    Cela ne dura pas, pourtant. Avides, leurs regards se happèrent, et Mary se laissa glisser contre son maréchal des logis. La main de Niklaus descendit jusqu’à son entrejambe culotté et y rencontra le leurre qu’elle y avait placé.
    — Vérifie donc de plus près, maréchal des logis. Tu verras que le soldat Read n’a pas fini de t’étonner.
    Niklaus la plaqua sur le dos et se pencha sur elle, ravi que son instinct ne l’ait pas trompé.
    — Tu n’es pas possible, chuchota-t-il. Jamais une femme ne se comporterait comme tu le fais. Jamais une femme ne serait soldat dans l’armée.
    — Je t’expliquerai tout. Demain. Cette nuit, aime-moi. Il y a trop longtemps que je ne l’ai pas été.
     
    Niklaus ne se le fit pas répéter.
     

27
     
     
    L e son du clairon les éveilla, toujours enlacés. Mary ouvrit les yeux la première et, craignant une visite impromptue, s’empressa de se redresser. Niklaus la retint par le bras, la forçant à pivoter. Il sourit.
    — Quoi ? demanda Mary.
    — Je voulais juste m’assurer que je n’avais pas rêvé.
    Mary, nue encore, se pencha vers lui pour l’embrasser.
    Elle se leva vite, bien plus qu’elle ne l’aurait souhaité, et s’habilla avec hâte. Niklaus fit de même, les idées trop bousculées pour pouvoir envisager d’en discuter. D’autant qu’il devait se rendre à son commandement pour y prendre ses ordres. Mary planta dans son regard le sien déterminé.
    — Révèle cela à quiconque, Niklaus, et c’est moi qui te tuerai.
    Niklaus crut un instant qu’elle plaisantait mais, réalisant combien elle était sérieuse, répliqua de même :
    — Il faudrait que je sois stupide. L’armée y perdrait et moi plus encore. Tant que tu auras plus de couilles que de seins au moment du combat et l’inverse après, ton secret sera bien gardé. Et notre amitié intacte.
    Il sortit de la tente pour se raser.
    Mary s’attarda un instant à s’étirer en songeant qu’elle avait eu bien raison de se dévoiler.
     
    La journée qui suivit fut rude. Il leur fallut une fois de plus déplacer leurs rangs selon les ordres reçus à l’aube. Pour nombre de blessés, cela signifiait une mort certaine. Les abandonner sans chirurgien revenait au même. Sous l’impulsion de Niklaus et des autres maréchaux des logis, le lieutenant parvint à négocier le déploiement de ses hommes en deux temps. La bataille de la veille avait bien suffisamment éclairci les rangs.
    Le gros de la troupe avancerait en premier, dès le campement défait. Un deuxième convoi, transportant les blessés et de quoi assurer leur sécurité en route, rejoindrait le bivouac le lendemain. Cela laissait aux chirurgiens le temps de consolider ceux qu’ils pensaient capables de bouger.
    Niklaus demanda des volontaires pour former Tanière-garde. Mary s’y glissa sans hésiter, ravie de s’éloigner un peu des rangs. Elle aida ses comparses à charger les chariots du premier départ tandis que le camp peu à peu se mourait. En place des tentes, des postes et des ateliers, ne restèrent plus bientôt que l’infirmerie et quelques bivouacs, autour des feux qu’ils se trouveraient chargés d’entretenir. On leur laissa munitions et vivres, puis la caravane humaine s’étira. Mary et Niklaus la regardèrent s’éloigner, soulagés.
    A la nuit tombée, Niklaus se rassasia de Mary avant d’accepter d’entendre son histoire. Elle l’étonna, le toucha et força son admiration. Ils en devinrent plus complices encore, et Niklaus se dit qu’il avait eu une sacrée belle intuition de la sauver !
     
    Le lendemain, il leur fallut dix bonnes heures pour gagner le campement à quinze lieues de là. Le cousin de Niklaus avait tenu à ramener vifs tous ceux qu’il n’avait pas perdus dans la nuit.
    « Au diable les ordres ! s’était-il écrié. Le cul me chauffe de me démener pour rien ! »
    Niklaus fut d’accord avec lui. D’autant qu’un gaillard qui l’avait plusieurs fois couvert en première ligne se trouvait dans le lot des sacrifiés. Le voir amputé d’une jambe, luttant contre la fièvre, émut le maréchal des logis. L’homme ne pourrait plus monter à cheval. Comme d’autres, s’il s’en tirait, il serait rapatrié sur Breda dans quelques semaines. Le temps pour ceux qui resteraient de perdre d’autres camarades.
     
    — Saligote de guerre ! grommela Olgersen en crachant sa chique au pas de son cheval.
    Mary et lui

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