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L'histoire secrète des dalaï-lamas

L'histoire secrète des dalaï-lamas

Titel: L'histoire secrète des dalaï-lamas Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gilles van Grasdorff
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deux ou trois jours après la disparition de leur souverain, en présence des dignitaires gelugpas, des ministres et de tous ceux qui ont quelque influence au sein de leur communauté. Ils confieront alors la direction provisoire des affaires au Premier ministre – aujourd’hui, Samdhong Rinpoché –, puis ils débattront de l’avenir de la communauté en exil et se prépareront à la renaissance du dalaï-lama, sachant que cet interrègne durera au moins dix-huit ans : la Constitution tibétaine prévoit en effet toujours de remettre le pouvoir temporel au quinzième dalaï-lama l’année de ses dix-huit ans. Enfin, le Premier ministre désignera des groupes de recherches pour trouver l’enfant réincarné de Tenzin Gyatso.
    Comme le veut la tradition, le choix du prochain dalaï-lama se fera entre plusieurs candidats : tirage au sort avec des boules de tsampa pour celui de l’exil ; tirage au sort dans l’urne d’or pour celui des communistes.
     
    Au Tibet, au monastère de Tashilhunpo et, surtout, à Pékin, tout est déjà en place et la machine a été huilée le 29 novembre 1995, six mois après l’enlèvement de Guendun Choekyi Nyima, lors de l’intronisation du « faux » onzième panchen-lama : ce jour-là, son tuteur lui avait donné le nom religieux de Jigten Lobsang Jampa Lhundrup Choekyi Gyalpo Palzangpo. Ainsi, lorsque les groupes de recherches désignés par l’actuel maître de Tashilhunpo et par Pékin auront découvert le successeur de Tenzin Gyatso, tout se passera très vite : l’intronisation se fera au temple du Jokhang, sur une immense estrade décorée d’un rideau rouge. Le tout Lhassa et les représentants de différentes nations étrangères seront là pour ce jour où les Tibétains lanceront : « Lhagyalo ! Lhagyalo ! Les dieux sont vainqueurs !»
    Le tuteur du quinzième dalaï-lama, désigné par le « faux » panchen-lama et le pouvoir central, procédera à la cérémonie de la tonsure et lui donnera son nom religieux.
    À Dharamsala, le quinzième dalaï-lama ne sera pas reconnu par Pékin, ni par les lamas bouddhistes pro-communistes, mais, il sera le premier dalaï-lama à prendre en mains le destin de son peuple à partir de l’exil ; le candidat de Pékin, lui, s’installera au Potala, mais ne jouera plus aucun rôle politique.
    Les dignitaires gelugpas nous expliqueront alors que, comme les karmapas, le quatorzième dalaï-lama pouvait avoir décidé, de son vivant, de renaître en deux personnes : une dans le Tibet chinois ; l’autre en exil, en Mongolie, voire en Russie, puisque Tenzin Gyatso a évoqué cette éventualité-là.
     
    Il reste une autre possibilité : après la mort du quatorzième dalaï-lama, la communauté tibétaine en exil peut fort bien se rapprocher de la République populaire de Chine et reconnaître le quinzième dalaï-lama désigné à la fois par le « faux » onzième panchen-lama et par les communistes chinois.
    Le Potala, restauré et rouvert, brillerait à nouveau de mille feux. Enfin, parions que des millions de touristes se rueront à Lhassa pour se faire bénir par le quinzième dalaï-lama, puis à Tashilhunpo, lui aussi flambant neuf, pour recevoir la khata du onzième panchen-lama.
    Dans l’un et l’autre des cas, le Tibet, nation souveraine, aura fini d’exister...

ANNEXES

Glossaire chinois, tibétain et hindou
     
    Abidharma : la métaphysique, enseignements liés à la connaissance de l’esprit.
    Ahimsa : littéralement, « absence de désir de tuer ». C’est la non-violence envers les hommes et les animaux, que prônent le jaïnisme, le bouddhisme, mais aussi l’hindouisme. Doctrine dont le Mahatma Gandhi a fait un instrument politique.
    Amala : terme honorifique par lequel les Tibétains désignent leur mère.
    Amban : commissaire impérial mandchou, fonctionnaire dont le poste fut instauré en 1728.
    Amdowa : habitant de la région de l’Amdo.
    Aryens : Selon certains doctrinaires du XIXe siècle, les populations parlant des langues indo-européennes, faisaient partie de la race des Aryens, qu’ils opposaient à toutes les autres, notamment à la race des Sémites. Ici pris dans le sens d’une adaptation du mot « arya », ces populations, installées, vers 1500 avant J.-C., dans le bassin de l’Indus et sur le plateau iranien, parlaient des langues indo-européennes : pour celles de l’Iran, elles allaient devenir l’avestique ; pour celles de l’Inde, le sanskrit

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