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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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grand-chose : il y avait des baquets d’eau dans la cuisine et il avait pu se laver sommairement avant de quitter le lieu de son forfait.
    Je me dirigeai ensuite d’un pas lent vers la rue principale. En passant nonchalamment devant chez Flora pour regagner l’appartement de ma mère, j’aperçus du coin de l’œil une haute silhouette planquée dans l’ombre à côté du Valérien. Il ne s’agissait manifestement pas d’un client ordinaire. Il était cependant inutile de prendre des précautions particulières : il ne s’agissait ni d’un voleur ni d’un maquereau opérant une surveillance. Je l’avais tout de suite reconnu et je savais ce qu’il faisait là. C’était mon ami Petronius qui m’espionnait. Je lui lançai un « bonne nuit » ironique en poursuivant mon bonhomme de chemin.
    Peine perdue. Son pas lourd résonna derrière moi.
    — Pas si vite !
    Je dus m’arrêter.
    Avant que je puisse me plaindre de ses manières, il s’exclama :
    — Le temps t’est compté, Falco !
    — Je m’occupe du problème. Qu’est-ce que tu fais là à battre la semelle ?
    — Je surveille la caupona de Flora.
    Il eut le tact de ne pas me demander si j’avais osé y mettre les pieds. Nous regardâmes tous les deux dans cette direction. Appuyées aux comptoirs, les épaves familières se chamaillaient à propos de tout et de rien. Armé d’une mèche, Epimandos allumait les petites lampes suspendues au plafond.
    — J’étais en train de me demander si quelqu’un avait pu s’introduire de force chez le locataire par la fenêtre…
    D’après son ton, il était clair qu’il avait décidé que c’était peu probable. Et il était difficile de le contredire. D’abord il aurait fallu une échelle, ensuite, s’introduire par une si petite fenêtre présentait d’énormes difficultés et n’aurait pas manqué d’attirer l’attention de Censorinus.
    Je hochai la tête pour lui signifier que j’étais d’accord avec lui sur ce point.
    — Je pense que le tueur est tranquillement monté par l’escalier.
    — Et c’était qui ? demanda Petro.
    — Arrête de m’énerver ! Je cherche.
    — Mieux vaudrait que tu trouves vite ! J’ai reçu une convocation de Marponius pour demain matin. Et je peux déjà te dire que la conclusion de notre petite réunion sera que je dois t’enfermer.
    — Alors j’essaierai de ne pas me trouver sur ton chemin, promis-je.
    Il ne répondit que par un grognement et ne fit rien pour m’arrêter.
    Après avoir tourné au coin de la rue, je m’en voulus de ne pas avoir pensé à lui demander qui était la mystérieuse propriétaire de la caupona. Celle qui, à en croire Epimandos, avait découvert le cadavre en venant toucher son argent.
     
    Je rentrai chez ma mère de fort méchante humeur. Je n’avais accompli aucun progrès. Même si je pouvais me faire une vague idée de ce qu’il s’était passé la nuit où le soldat avait été assassiné, comment sa mort pouvait nous ramener à Festus demeurait un vrai mystère. Il était évident que Censorinus avait été tué par quelqu’un qui le haïssait profondément. Un sentiment tout à fait ignoré de mon frère. Festus était l’ami de tout le monde.
    Ou était-ce une illusion ? Peut-être quelqu’un avait-il un motif de lui en vouloir ? Un motif que j’ignorais encore. Et peut-être ce même motif avait-il provoqué le meurtre de Censorinus pour l’unique raison qu’ils étaient associés.
    En entrant chez ma mère, j’avais toujours cette horrible scène devant les yeux.
    Je me sentais déjà écrasé sous le poids de tous ces problèmes, pourtant, quand je poussai la porte, j’en découvris un autre : Helena Justina m’attendait. Seule.
    Ma mère était sortie, sans doute pour aller rendre visite à l’une de mes sœurs. Elle y passerait probablement la nuit. J’avais cependant l’impression que ce n’était pas fortuit, qu’il s’agissait d’un accord conclu entre elles. Notre cocher de Germanie avait reçu ses gages et nous avait quittés. Helena avait laissé sa chambrière chez sa mère – personne sur l’Aventin n’avait de chambrière.
    Nous étions donc tous les deux seuls. C’était la première fois, depuis des semaines. Cependant, l’atmosphère ne semblait pas particulièrement romantique.
    Helena affichait un très grand calme. Ce qui ne présageait rien de bon. Il en fallait d’ailleurs beaucoup pour la perturber. (J’avoue que j’y parvenais

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