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Ma soeur la lune

Ma soeur la lune

Titel: Ma soeur la lune Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sue Harrison
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d'y pénétrer.
    Il avait souvent observé sa mère coudre ; une fois, il avait même regardé Kiin travailler au chigadax d'Oiseau Gris. Chaque couture était double, cousue d'un côté puis retournée et cousue dans l'autre sens. Kiin poussait l'aiguille dans la peau et la ressortait adroitement sans percer le côté opposé à la couture. Cela paraissait facile, mais quand Samig devait réparer son propre chigadax, l'aiguille n'en faisait qu'à sa guise, si bien qu'il devait se contenter d'étaler de la graisse sur les points pour le rendre imperméable.
    Quand Samig eut achevé de graisser son chigadax, il entreprit le même travail sur celui de son père. Cela l'aidait à ne pas penser au lendemain, à l'arrivée chez les Chasseurs de Baleines.
    Quel effet cela ferait-il de chasser le plus grand de tous les animaux? Son habileté à poursuivre les lions de mer lui procurerait-elle un avantage sur les hommes de cette tribu? Peut-être ne serait-il pas assez adroit pour attraper une baleine, peut-être son grand-père le renverrait-il chez les Premiers Hommes, pour revenir à l'état de gamin, pas meilleur que Qakan.
    Le lendemain matin, ils mangèrent tout en rechargeant leur ikyak, mais la nourriture tourmentait l'estomac de Samig et, quand ils furent de nouveau en mer, il trouva qu'Amgigh pagayait trop vite. Pourquoi se hâter? Ils avaient la journée entière pour atteindre la plage.
    L'eau clapotait et il n'y avait pas le moindre signe de phoque ou de baleine, mais les mouettes les suivaient, décrivant des cercles au-dessus d'eux, les appelant comme pour leur montrer le chemin.
    Cet après-midi, ils repérèrent l'île des Chasseurs de Baleines.
    — Là! s'exclama soudain Kayugh.
    Samig se raidit dans son ikyak, mais tint sa pagaie verticalement dans l'eau pour l'immobiliser. Oui, Samig distinguait l'île. Elle était grande, avec une plage longue et plate qui s'élevait en direction d'un amas de collines et de sommets déchiquetés. C'était une journée brumeuse. Le soleil n'était qu'une tache plus claire parmi les nuages, si bien que Samig ne pouvait voir l'île entière. Cependant, la plage paraissait trois, quatre fois plus grande que celle de Tugix.
    Kayugh pointa le doigt en direction d'une crête rocheuse qui s'avançait dans l'eau.
    — Écartez-vous du côté sud! lança-t-il. Trop d'obstacles.
    Tandis qu'ils approchaient, Samig repéra de longs ensembles de buttes près des collines, six, peut-être sept, dont il pensait qu'il s'agissait sans doute d'ulas. Un ruisseau coupait le nord de la plage et Samig éloigna son ikyak du courant inévitable à l'endroit où l'eau pénétrait dans la mer.
    Il ralentit son allure et suivit son père. Kayugh était déjà venu dans ce village et se rappellerait les endroits où les roches étaient cachées sous l'eau; Samig ne quittait cependant pas la mer des yeux, guettant le moindre affleurement qui pourrait déchirer le fond de son embarcation.
    — Ils nous ont vus, cria Kayugh à Samig.
    Il y avait environ huit hommes sur la plage, trois avec une lance à la main. Kayugh leur fit un signe, main levée, puis l'abaissant et la levant de nouveau. Les hommes échangèrent un regard, puis crièrent. Alors que Samig s'approchait des hommes, il s'aperçut qu'ils leur indiquaient une section de roche lisse qui se prolongeait sur la plage.
    Kayugh pagaya au-dessus du rocher et, au moment où une vague le projeta sur le rivage, il libéra la lanière d'épaule puis le lacet qui le maintenaient dans l'ikyak et descendit. Plusieurs Chasseurs de Baleines s'emparèrent de l'ikyak et l'emportèrent sur le haut de la plage. Un des hommes salua Kayugh d'une tape dans le dos et tous deux partirent d'un grand rire.
    Samig regarda Amgigh mener son ikyak au-dessus du rocher. Une vague poussa soudain l'ikyak d'Amgigh de côté et deux Chasseurs de Baleines le tirèrent hors du canoë tandis que deux autres soulevaient l'ikyak. Si bien qu'Amgigh se balança entre leurs bras jusqu'à ce que Kayugh vienne dénouer le lacet pour le libérer.
    Samig serra sa pagaie et attendit qu'une vague l'envoie au-dessus de la roche. Une belle vague l'amena sur la plage, parfaitement. Samig s'immobilisa à l'aide de sa pagaie et tira sur les liens qui lui permettraient de quitter aisément la jupe en lion marin recouvrant l'ikyak.
    D'ordinaire, Samig la fixait de trois nœuds, tous faciles à desserrer. Le premier se défit d'un coup, mais pas le deuxième et Samig, toujours assis dans son

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