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Marcel Tessier racontre notre histoire

Marcel Tessier racontre notre histoire

Titel: Marcel Tessier racontre notre histoire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marcel Tessier
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d’Ontario semblent croire que les Métis français doivent être effacés de la face du globe…» Ces derniers réagissent en émigrant vers l’ouest. Louis Riel, après s’être fait élire aux élections de 1871 dans la circonscription de Saint-Boniface, cède son siège à George-Étienne Cartier, battu dans Montréal-Est. Après la mort de Cartier, Riel reprend son siège, en 1874. Mais il est toujours considéré comme un traître, et chassé de la Chambre des communes. À cette époque, Riel a des crises de mysticisme. Il est interné à l’asile de Longue-Pointe puis à celui de Beauport. En 1878, il s’exile au Montana, épouse une Métisse et devient instituteur.
    Les Métis repoussés vers l’ouest se sont installés le long de la rivière Saskatchewan et vivent de la chasse au bison. Leur situation est d’autant plus précaire que les Américains massacrent les troupeaux qu’aucune loi ne protège. Le Canadien Pacifique et des centaines de colons et de spéculateurs envahissent leur territoire. Les arpenteurs reprennent leur travail en divisant encore une fois les terres métisses en lots carrés pour les distribuer. Les Métis alertent Ottawa qui ne bouge pas… Alors ils réclament leur sauveur, Louis Riel, qui revient en juillet 1884.
    Riel reprend le combat. Il réclame la reconnaissance des droits des Métis à l’ouest du Manitoba. Durant ces années, il a des visions qui, dit-il, lui suggèrent de créer une société où tous les hommes vivraient d’amour dans un monde idéal…
    Le clergé prend peur et répudie Riel. Un certain père André lui refuse les sacrements et le juge fou; on lui demande de quitter le pays. Riel et ses principaux collaborateurs savent que le gouvernement fédéral est prêt à les acheter à prix fort. Alors ils exigent des sommes faramineuses, sachant fort bien qu’elles seront refusées.
    En février 1885, Riel structure la résistance malgré l’opposition des prêtres. Le 17 mars, le gouvernement provisoire de Saskatchewan est établi à Saint-Laurent, et la lutte armée s’engage. Ottawa envoie 5000 hommes en renfort à la Police montée (créée exprès pour la répression des Métis) pour combattre «un fou et ses alliés sauvages». Batoche tombe le 12 mai, et Riel se rend.

    Alors qu’un journal de Toronto suggère que «l’on étrangle Riel avec un drapeau français», au Québec une campagne s’organise pour sauver le chef métis. Le procès de ce dernier est une farce judiciaire. Le juge est anglais, et s’il est assisté d’un juge de paix francophone, il reste que le jury est composé de colons et de marchands anglais. Après sept jours, le verdict tombe: Riel est trouvé coupable de haute trahison, mais le jury recommande la clémence. Riel porte sa cause en appel; la Cour du Banc de la Reine du Manitoba confirme le verdict. Le Conseil privé refuse d’entendre la cause.
    « Riel must swing », voilà l’opinion émise par John A. Macdonald, le premier ministre du Canada. Il est question à un moment de commuer la peine de mort prévue en cas de haute trahison, mais les dirigeants canadiens s’y refusent. Le 16 novembre 1885, Riel est pendu à Regina. Au Québec, c’est l’indignation, tandis que l’Ontario acclame la mort du chef métis!
    Saviez-vous que…
    Le tunnel du Canadien national, sous le mont Royal, fut inauguré en octobre 1918 et a coûté cinq millions de dollars. Il était le tunnel le plus long au Canada, après celui du Canadien Pacifique, dans les Rocheuses.

57 HONORÉ MERCIER
    L e 22 novembre 1885, une assemblée monstre se déroule sur le Champ-de-Mars, à Montréal. D’après l’historien Robert Rumilly, c’est l’assemblée «la plus nombreuse et la plus émouvante jamais tenue au Canada». Il y a là entre 40 000 et 50 000 hommes de tous partis, «poings serrés, cœurs éteints», qui ont répondu à l’appel des différents chefs politiques canadiens-français, Laurier, Trudel, Laflamme et, bien sûr, Honoré Mercier, dont la voix éclate au milieu du silence: «Riel, notre frère, est mort, victime de son dévouement à la cause des Métis dont il était le chef, victime du fanatisme et de la trahison…»
    Honoré Mercier naît à Sabrevois en 1840. Le père, cultivateur et patriote, élève son fils au lendemain des soulèvements de 1837, en pleine mouvance politique. Après des études au Collège Sainte-Marie, le jeune Honoré pratique le droit à Saint-Hyacinthe et collabore au journal Le

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