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Marcel Tessier racontre notre histoire

Marcel Tessier racontre notre histoire

Titel: Marcel Tessier racontre notre histoire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marcel Tessier
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Courrier . En 1867, il combat la Confédération. En 1871, il entre au Parti national. En 1872, il est élu au fédéral dans le comté de Rouville. Très rapidement, le Parti national est absorbé par le Parti libéral et Mercier ne se représente pas aux élections de 1874. En 1879, Joly de Lotbinière devient premier ministre libéral de la province de Québec; il attire Mercier dans l’arène provinciale et celui-ci est élu à Saint-Hyacinthe, puis nommé au cabinet comme solliciteur général. À cette époque s’amorce le combat politique de toute sa vie contre son ennemi juré: Adolphe Chapleau, le chef conservateur.

    UN VÉRITABLE HOMME D’ÉTAT
    Les événements des provinces de l’Ouest, toute l’affaire de Riel et des Métis, vont propulser Mercier à l’avant-scène. Il reconstruit le Parti national, qui réunit des libéraux et des conservateurs révoltés de la tournure des événements et de la pendaison de Louis Riel. On se lance en campagne électorale. Ce sera l’une des batailles les plus passionnées de toute l’histoire du Québec. Le chef du Parti national se bat comme un démon. Les Canadiens français s’identifient à lui parce qu’il incarne leur patriotisme et leur fierté. Et il est élu premier ministre le 29 janvier 1887. Pour la première fois de l’histoire, un premier ministre du Québec est reconnu comme un homme d’État.
    L’idée de Mercier, c’est que le Québec doit s’affirmer comme nation française et catholique. Aussi devient-il très rapidement suspect aux yeux du pouvoir fédéral. Il visite les grandes capitales du monde, il est reçu par les grands financiers de New York. Paris déroule pour lui son long tapis rouge et même le décore de la Légion d’honneur. Le pape lui accorde une audience privée. Le Canada anglais se raidit et craint que Mercier ne camoufle le projet de créer un État québécois. On met donc sur pied un comité sénatorial qui surveille tous ses faits et gestes.
    Et le scandale éclate. Mercier manque de prudence. Il n’est pas vigilant. Et alors qu’il est au sommet de sa puissance, des politiciens de son entourage acceptent des pots-de-vin pour favoriser une compagnie de chemin de fer. C’est la débâcle. Le premier ministre doit abandonner le pouvoir et son parti est écrasé aux élections de 1892. Même s’il est acquitté en Cour d’assises, il ne se relève pas de cet échec et meurt ruiné, financièrement et physiquement, le 30 octobre 1894.
    Parmi les grandes réalisations d’Honoré Mercier, on retiendra l’indemnisation des Jésuites, la convocation de la première conférence interprovinciale, la nomination du curé Labelle comme sous-ministre de l’Agriculture et de la Colonisation, la construction de chemins de fer et la création de l’école du soir.

58 «CESSONS NOS LUTTES FRATRICIDES»
    C ette phrase lancée un jour par Honoré Mercier nous ramène à l’actualité. Comme certains hommes politiques d’aujourd’hui, Mercier, chef du Parti national en 1887, espérait rallier les Canadiens français face au grand frère fédéral qui menaçait l’autonomie du Québec.
    LE PARTI NATIONAL
    C’est en 1871, quatre ans après la Confédération, que pour la première fois un ralliement des forces libérales modérées et des conservateurs fatigués de la dictature de George-Étienne Cartier tente une union politique des Canadiens français du Québec. Ce nouveau parti québécois se révolte contre la politique du gouvernement fédéral dans l’Ouest canadien et s’indigne de la façon dont le Nouveau-Brunswick a réglé le conflit des écoles françaises catholiques sur son territoire.
    En 1874, Cartier, le chef conservateur, meurt, et Antoine-Aimé Dorion, chef du Parti libéral, se retire. Joseph-Alfred Mousseau tente à son tour de faire lever un parti national. Lionel Groulx explique, dans son Histoire du Canada…, que «ces projets et regroupements procèdent des mêmes soucis: opposer un front canadien-français aux empiétements d’Ottawa dans les affaires du Québec et constituer une force politique pour la sauvegarde des intérêts». Comme vous le voyez, il n’y a rien de nouveau sous le soleil.
    Entre 1880 et 1890, l’influence des Canadiens français à Ottawa marque déjà un très net recul. Au Québec, de futurs chefs politiques, Thomas Chase Casgrain et Edmund James Flynn, proposent en 1888 «une ébauche de centralisme et la fusion des races en une seule nationalité

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