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Marguerite

Marguerite

Titel: Marguerite Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Louise Chevrier
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les recouvraient, il glissa doucement sa main sous le manteau de laine de sa compagne et s’arrêta sur le ventre légèrement arrondi de Marguerite, pressant doucement le doux tissu de la robe. La main de l’homme était chaude et caressante. Et Marguerite, le cœur empêtré, ébranlée par cette démonstration affectueuse qui la désarçonnait alors qu’elle ressentait encore la menace du regard glacé de Rouville, ce danger latent qui les guettait, elle et son enfant, fut bouleversée par ce geste d’une infinie tendresse. Elle comprit que désormais son époux serait son refuge. Elle n’était plus seule. En arrivant chez Dillon, elle se sentait déjà apaisée.
    Arrivés { l’étage, il entra avec elle dans sa chambre, se débarrassant vivement de son manteau, de son chapeau et de sa canne pour l’aider { retirer son manteau. Alexandre dénoua le ruban de sa grande coiffe d’hiver pour la déposer sur la table. Il hésita un moment. Devait-il oser? Les émotions de la soirée l’avaient fatiguée. Il appuya ses lèvres dans la commissure de son cou et elle s’abandonna en se blottissant contre lui. Elle le laissa faire lorsqu’il entreprit de lui retirer sa robe.
    Marguerite lui apparut toute menue, si fragile au milieu de son amoncellement de jupons, la gorge tendre débordant de son corset en une irrésistible offrande. Emu par tant d’innocence, ne voulant ni la blesser ni la brusquer, Alexandre refit alors le même geste que la veille et ramena vers lui le.joli menton pour embrasser lentement les lèvres douces.
    Et comme la veille, le baiser troubla profondément Marguerite. La délicatesse de son mari la chavirait. Elle réalisa qu’elle désirait un autre baiser et il répondit à son souhait, lui en redonnant un nouveau, puis encore un autre, toujours plus chaud, toujours plus tendre, maîtrisant avec peine le désir brûlant qui montait en lui. Mais il entreprit plutôt de dénouer lentement le cordon d’un premier jupon, lui donnant ainsi tout le temps d’accepter son geste ou de le refuser. Elle eut un sourire confiant, et ne résista pas.
    — Marguerite, ma jolie fleur ! murmura-t-il en ouvrant ses bras.
    Elle ne tremblait plus. Sa tête s’appuya naturellement sur l’épaule accueillante de son époux. Elle osa poser sa main sur la chemise de l’homme et la laissa glisser sur sa poitrine. Elle en ressentit un grand bien-être. Il enfouit ses doigts dans ses cheveux, puis en retira les épingles, dégageant de longues mèches qui retombaient autour de son visage en un brillant halo. « Comme elle est belle ! » admira Alexandre. Ses lèvres se posèrent encore sur la délicate chair mielleuse de son cou, tandis que ses doigts caressaient lentement un bras. La jeune femme frémit sous la douceur de ces caresses inattendues. Il la prit par les épaules, le regard grave, et lui dit :
    — Marguerite, je te veux pour femme. Et toi, le veux-tu ?
    Dans un soupir de bonheur, Marguerite murmura :
    — Oui. . oui. . Alexandre.

    Alors, le docteur Alexandre Talham allongea son épouse Marguerite sur le lit de la chambre et s’étendit { ses côtés.

    Chapitre 12

    Mondanités

    L’invitation était arrivée la veille, sous pli cacheté, adressée à Monsieur et Madame Alexandre Talham, Montréal Hôtel.
    Impressionnée, Marguerite avait longuement détaillé le billet signé du paraphe de monsieur Papineau : Monsieur Alexandre Talham et son épouse, Madame Talham, sont priés au souper donné chez Monsieur et Madame Joseph Papineau, le samedi dix-neuf février mil huit cent trois, à sept heures du soir, en grande tenue.
    Ce simple bout de papier conférait son nouveau statut social. Elle était l’épouse d’un médecin et { ce titre, invitée
    { la table d’une importante famille de Montréal. Croyant ne posséder aucun de ces talents indispensables pour briller dans la bonne société, Marguerite était très nerveuse à la perspective de cette soirée. Certes, les usages de la table acquis chez les Boileau lui seraient bien utiles, mais comment trouver des sujets de conversation intéressants ou, pire encore, faire preuve d’esprit ? Elle confia ses angoisses { son époux, qui la rassura :
    — Les Papineau sont des gens sans prétention. Tu verras, au bout d’une toute petite heure, tu seras tout { fait { l’aise.
    Tu n’as qu’{ agir comme la demoiselle Rosalie ou madame Papineau et tout ira bien.
    Les Papineau vivaient dans la partie est de Montréal,
    { l’intérieur des

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