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Marguerite

Marguerite

Titel: Marguerite Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Louise Chevrier
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curé qu’il aura {
    baptiser demain matin.

    *****
Rouville les accueillit avec de grandes démonstrations de joie. Les circonstances particulières entourant le mariage des Talham et la venue de cet enfant dont il s’était déclaré le parrain le rendaient particulièrement heureux, sans qu’il puisse trop savoir pourquoi. Il construisait des projets d’avenir pour le petit Melchior qui irait au collège ; lui-même y veillerait.
    — Parlez-moi d’un costaud, un garçon de huit livres !
    s’exclama-t-il fièrement en levant les bras au ciel, lorsque ses deux visiteurs impromptus lui apprirent la nouvelle. Talham, mon ami, félicitations. Vous transmettrez tous mes vœux { la mère. Diable, huit livres ! J’en ferai un colonel !
    Il invita ses amis pour une santé en l’honneur de son filleul.

    *****
    Le lendemain, après la courte cérémonie de baptême à l’église, les visites se succédèrent chez les Talham. Le grand-père, François Lareau, avec les jeunes oncles et tantes du nouveau-né, Sophie et sa petite sœur, Zoé, Françoise Bresse, en compagnie de son mari et de ses deux jeunes sœurs, Clémence et Agathe, de même les demoiselles de Niverville et leur frère, le chevalier Antoine de Niverville, tous venaient pour admirer l’enfançon et offrir leurs meilleurs vœux aux parents, tout en calculant mentalement le nombre de mois entre février et août. Un aussi gros poupon !
    Hé! Hé!
    Geneviève Cherrier, l’épouse du notaire Leguay, avait porté l’enfant sur les fonts baptismaux et son mari, le notaire, avait assisté à la cérémonie. Les dames de Rouville vinrent faire un tour dans la matinée. Ovide était à Montréal et ne viendrait pas.
    Plus tard, ce fut Marie-Josèphe Bédard à se présenter, accompagnée de son frère, le curé. Elle offrit à Marguerite quelques charmants morceaux de layette qu’elle avait confectionnés pour l’enfant qu’elle contempla d’un air attendri. Monsieur Boileau s’agitait comme s’il était le maître de maison. Pendant ce temps, aux côtés du père, le parrain accueillait fièrement les visiteurs en s’extasiant de la vigueur de son filleul. Comme le voulait la coutume, c’était lui qui régalait. Hier au soir, il avait réveillé sa cuisinière afin qu’elle prépare quelques rôtis et pâtés qu’il pré-
    voyait apporter pour la fête et, depuis le matin, il servait à qui un verre de rhum, à qui un bon vin de bordeaux, aussi heureux que si Melchior Talham eût été son propre petit-fils. Jamais parrain ne fut aussi fier.
    A l’étage, la mère et la grand-mère se reposaient entre les visites, avec pour garde-malade la jeune Emmélie qui faisait la navette d’un étage { l’autre, saluant la compagnie, remontant apporter aux deux femmes quelques rafraîchissements. Victoire songeait à la naissance si particulière de son premier petit-fils, tout en profitant de ces moments privilégiés avec sa fille. Désormais, ils seraient encore plus rares. Sa fille était devenue mère, et bientôt, elle aurait aussi un petit accroché au sein.
    Après l’orage, le calme était revenu { Chambly et les esprits s’étaient apaisés. Le temps fraîchissait et tous appré-
    ciaient l’agréable pureté de l’air après ces journées de chaleur torride.
    De fait, il n’y avait plus rien { redire sur la naissance de Melchior Alexandre Talham, le fils premier-né de Marguerite Lareau et du docteur Talham.

    Chapitre 14

    Le retour

    — Les vents d’automne nous sont favorables. Cette traversée a été l’une des plus tranquilles que j’ai connues, affirmait sans vergogne James Hutchins, capitaine du Hope, le navire anglais qui ramenait René Boileau vers les siens.
    Le bateau, chargé d’une cargaison de vin, de rhum, de brandy et de diverses marchandises sèches, avait essuyé quelques orages. Parfois, de violentes bourrasques couchaient le bâtiment sur son flanc, et dans un bruit effroyable, on entendait craquer l’armature du bateau et claquer sauvagement la voilure. Mais ce temps mauvais n’impressionnait guère le vieux bourlingueur, contrairement à ses passagers qui, peu habitués à la traversée nord-atlantique, souffraient horriblement du mal de mer lorsqu’ils n’étaient pas hantés par l’approche de leur fin. Le passager Boileau crut plus d’une fois que les flots gris et glacés l’englouti-raient à jamais. Enfin, les affres de la navigation et la boule d’angoisse qui s’était installée dans

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