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Marguerite

Marguerite

Titel: Marguerite Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Louise Chevrier
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en implorant le ciel.
    — Ferrière a été averti ? s’informa Talham.
    — Le capitaine de milice est déjà là, confirma le curé.
    Pourvu qu’il réussisse { arrêter ce feu !
    — Je rejoins les sauveteurs, déclara René en se précipi-tant en direction de l’incendie.
    Autour de l’église, les secours s’organisaient. Les hommes du voisinage arrivaient les uns après les autres, jetant des échelles sur les murs, rassemblant le plus possible de seaux, de cordes et de crochets aptes à décrocher les chevrons en flammes. Des seaux remplis d’eau circulaient de main en main; les hommes, et même les femmes, formaient une longue chaîne humaine qui commençait au quai de pierres, dans le contrebas du bassin, et qui se rendait jusqu’{ l’inté-
    rieur de l’église. D’autres volontaires montaient au clocher pour tenter d’éteindre le brasier. Mais très tôt, ces derniers durent renoncer et les flammes gagnaient d’intensité. Au fur et à mesure que les villageois affluaient, la chaîne s’allongeait.
    René Boileau déposa son attirail de seaux et de cordes au quai pour se joindre aux autres. Le cabaretier Lynch, le forgeron Wait et le marchand David Lukin, tous voisins immédiats de l’église, ainsi que leurs engagés et domestiques, étaient arrivés les premiers. La nouvelle de l’incendie s’était vite propagée. On accourait de partout, du village et des chemins de la campagne environnante, pour prêter main-forte, et l’ardeur redoublait.
    Au milieu de la cohue, un homme d’environ quarante-cinq ans, d’une taille plus élevée que la moyenne, dirigeait les opérations avec diligence. Le haut de sa poitrine était orné d’une curieuse petite plaque de métal de forme ovale, retenue par une chaîne. Ce hausse-col appartenait à Toussaint Ferrière, le capitaine de milice de la paroisse, heureux de voir apparaître sur les lieux du sinistre le charpentier Proteau et ses apprentis, chargés de haches et d’outils. Les charpentiers et les menuisiers étaient réputés les plus compétents pour arrêter les flammes.
    — Enfin vous voil{, s’exclama Ferrière d’un air soulagé.
    Allez prestement jeter un coup d’œil { l’intérieur de l’église pour voir ce qu’on peut sauver. Je vous y rejoins dès que notre curé, qui prend des risques inconsidérés, sera en lieu sûr.
    Les flammes commençaient à descendre le long de la façade et messire Bédard refusait de bouger, malgré les supplications de Monsieur Boileau qui le tirait par le bras.
    — Je ne vais pas rester les bras croisés à attendre que mon église brûle ! se défendait le curé.
    Le capitaine fit évacuer la foule qui grossissait, l’éloi-gnant le plus loin possible du brasier qui s’intensifiait, enjoignant aux femmes et aux enfants de rentrer chez eux.
    Il fallait dégager la place pour ne pas gêner le travail des hommes.
    Toussaint Ferrière était un homme d’un naturel paisible qui était apprécié par les villageois, même des plus récalci-trants, et avait droit au respect de tous. Le capitaine n’avait pas son pareil pour organiser une corvée tout en tenant compte des disponibilités de chacun. Les habitants étaient assurés de ne pas être dérangés au milieu de leurs récoltes
    { moins d’une raison extraordinaire. C’était pourquoi il se faisait obéir si facilement. Mais cette fois-ci, la foule des curieux qui grossissait se contenta de se ranger de part et d’autre du chemin du Roi, contemplant l’horrible spectacle.
    Tous les villageois étaient complètement bouleversés.
    Pourtant, pas plus tard qu’hier, ils avaient prié avec ferveur pendant la procession annuelle de la Fête-Dieu.
    Qu’avaient-ils fait pour déclencher ainsi la fureur divine ?
    Leur église brûlait! L’incendie s’était déclaré sans raison apparente, en plein jour, sous le ciel bleu d’une journée sans orage.
    Mais la foule était toutefois plus disciplinée que le curé qui, pour l’instant, ne voulait pas quitter les lieux.
    — Le Saint Sacrement qui est toujours exposé dans l’église. . Et le trésor ! hurlait le curé, paniqué. Venez avec moi, Monsieur Boileau. Il nous faut sauver le trésor !
    — Qu’allez-vous faire l{, messire Bédard ? s’interposa le capitaine de milice d’un ton sévère. Allez vous mettre { l’abri immédiatement. La paroisse aura encore besoin de vous, même si elle perd son église.
    — Le trésor, capitaine, fit Monsieur Boileau à voix basse.
    Il faut

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