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Marilyn, le dernier secret

Titel: Marilyn, le dernier secret Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Reymond
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chose. Cette absence lui parut étrange. Pas nécessairement impossible, mais perturbante.
    De nouveau penché sur le cadavre de l'actrice, il se mit à examiner de plus près son intestin grêle. Et se concentra plus particulièrement sur le duodénum, le seul segment fixe du petit intestin.
    Cet organe, situé entre l'estomac et le côlon, représente le lieu principal d'absorption des nutriments par le corps humain. Dans l'intestin grêle, les aliments se « dégradent en nutriments ou métabolites pouvant franchir la barrière intestinale et passer dans les circulations sanguine et lymphatique [3] .
    Cela, il le savait pertinemment. Mais ce qui l'intéressait principalement, c'était le rôle joué par le petit intestin en cas d'administration de barbituriques par voie orale, puisque « l'absorption du médicament se fait principalement au niveau de l'intestin grêle en raison de sa grande surface d'absorption [4] .
    Une nouvelle fois, le médecin légiste préleva un échantillon et l'examina sous microscope. Et une fois encore, ses constatations correspondirent à celles du fluide collecté précédemment.
    Dans l'estomac comme dans l'intestin, Thomas Noguchi ne parvenait pas à isoler la moindre concentration de barbituriques !
    *
    Comme n'importe quel médicament à ingestion orale, le Nembutal était composé de deux éléments bien distincts.
    D'abord, une capsule de couleur jaune. Que les acides de l'estomac détruisent pour en libérer le contenu.
    Lequel représente, comme chacun sait, la solution active du médicament, que les experts en pharmacologie désignent sous le terme de cristaux réfringents. Une fois libérés dans l'estomac, ces derniers devaient poursuivre leur « trajet » par l'intestin grêle, chargé, lui, de « casser » leur structure pour les rendre suffisamment fins et absorbables par le sang.
    Dans le cas de Marilyn Monroe, tout cela signifiait que si l'actrice avait avalé la moindre surdose médicamenteuse, Noguchi aurait dû retrouver trace de ces cristaux dans son estomac. Ou, à défaut, dans l'intestin grêle. Ce qui n'était pas le cas.
    *
    Il ne fallait pas s'y tromper : l'absence de trace de somnifères avait gêné Thomas Noguchi, même si cela ne figurait pas dans son rapport.
    Le médecin légiste l'avait d'ailleurs concédé quelques années plus tard dans son entretien à Omni . Ce qui l'avait conduit, comme il l'admettait dans cette revue, à envoyer plusieurs organes au laboratoire toxicologique, allant plus loin que la procédure de l'époque.
    Si l'analyse du sang permettait de confirmer l'usage de barbituriques, les autres examens avaient pour objectif de déterminer la manière dont les produits étaient arrivés dans l'organisme de la star. Et de comprendre comment celle-ci avait pu mourir d'une overdose sans que la moindre trace de comprimés apparaisse dans son estomac et son intestin.
    *
    Avant d'élucider ce nouveau mystère, il convient d'apporter une précision utile.
    Si dans la plupart des suicides l'autopsie permet de trouver des résidus de cristaux réfringents dans l'estomac ou l'intestin grêle, cela ne relève pas pour autant de la règle absolue. Lors de son passage sur Discovery Channel, le docteur Cozzi expliquait par exemple qu'en moyenne, l'estomac humain se vidait toutes les vingt minutes. Considérant que l'agonie de Marilyn avait duré une cinquantaine de minutes, cela justifiait à ses yeux cette absence.
    Noguchi, lui, n'ignorait pas cette éventualité. Mais, par instinct – ou crainte d'être pris en défaut –, il avait réclamé les analyses complémentaires.
    La remarque de Cozzi aurait pu me suffire. Certes, elle impliquait d'accepter la probabilité que le cas Monroe fût précisément hors des standards habituels, et cela j'aurais pu l'admettre. L'ennui, c'est que cette explication possédait d'autres défauts gênants.
    D'abord, les images du documentaire qui accompagnaient ses propos ne confirmaient pas sa conclusion. Alors qu'il affirmait que l'estomac devait être vide après plus de cinquante minutes, le bécher dans lequel ce médecin avait reconstitué la poche présentait une concentration de cristaux visible à l'œil nu.
    Par ailleurs, Cozzi avait sévèrement limité le nombre de capsules de Nembutal avalées par la star. Où, Noguchi, Curphey et Abernathy s'entendaient sur quarante-sept comprimés, lui se satisfaisait de vingt-quatre somnifères. Par définition, le double de pilules devait créer une

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