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Mathilde - III

Titel: Mathilde - III Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Pecunia
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après l’avoir dépouillé, ou nous avoir dépouillés, ce
qui serait plus exact.
    – Et ce baron ? fit le Dr Jacob.
    – Enfui également. Enfin, sur le moment. Pour éviter le
scandale, poursuivit la marquise. On a dit l’avoir vu naviguer
entre les îles grecques. Après, qui sait ?
    – Moi, fit piteusement le comte de la Fallois.
    – Encore vous ! lui reprocha la marquise comme si son vieil
ami et amant occasionnel était devenu un oiseau de mauvais
augure.
    – J’ai appelé un  ami ce matin qui avait eu des relations
particulières avec lui pendant quelque temps. Cela fait trois mois
qu’il est revenu à Paris.
    – Au moins, celui-là n’a pas l’impudence de se montrer !
s’exclama Mathilde.
    – Je ne savais pas qu’un baron pût être indélicat, dit le
Dr Jacob avec une pointe d’ironie que ses amis ne remarquèrent
pas.
    – C’est un baron d’Empire, tint à préciser Fallois qui était
très à cheval sur les questions de noblesse, la sienne remontant, à
son dire, aux croisades.
    – Ah ! fit le Dr Jabob. Cela fait toute la différence, me
semble-t-il, ajouta-t-il ne pouvant laisser passer ainsi
l’opportunité offerte de railler son rival en amour.
    – En effet, dit le comte de la Fallois sans s’en rendre compte
et tout à ses pensées. Mais je vous promets, mesdames, de faire
passer ce Marius de vie à trépas dès que mon chemin croisera à
nouveau le sien. Si un Fallois faillit une fois, il ne faillit
jamais deux.
    Marie-Thérèse de Bonnefeuille, connaissant fort bien son ami,
manqua de pouffer de rire devant une telle promesse prononcée avec
tant de grandiloquence, mais elle resta abasourdie par l’ingénuité
de sa jeune amie qui prenait Anne-Charles au sérieux.
    – Je vous en conjure, ne faites pas cela ! le supplia
Mathilde.
    – Pour vous je le ferai, je l’
assassinerai
sans le
moindre état d’âme ! répondit Fallois tout aussi grandiloquent
et portant sa main droite à son côté gauche comme si une épée s’y
trouvait. Et je défierai en duel ce baron d’Empire dès demain pour
ce qu’il vous a fait subir à vous plus particulièrement.
    – Oh ! fit Mathilde, blessée au souvenir de cette
évocation, se cachant le visage dans les mains en oubliant toute
bienséance.
    – Mais vous êtes ignoble de parler de cela ! s’écria la
marquise de Bonnefeuille en bondissant de son siège et près de
gifler le comte. Vous vous oubliez, mon ami ! Présentez tout
de suite vos plus plates excuses à notre amie.
    – Que s’est-il donc passé de si horrible ? s’alarma
aussitôt le Dr Jacob en s’interposant entre la marquise et le
comte.
    – Rien qui ne peut être révélé, jeta à la hâte Marie-Thérèse de
Bonnefeuille en fusillant du regard Anne-Charles de la Fallois et
tandis que Mathilde s’empressait de quitter le salon pour aller
dissimuler sa honte.
    Puis l’on entendit les cris des jumelles qui avaient dû croiser
leur mère en pleurs. En tout cas, c’est ce que supposa la marquise
qui s’empressa de planter là les deux hommes pour aller réconforter
son amie.
    – Mais que lui a-t-il fait ? insista le Dr Jacob.
    – Je ne puis le révéler, répondit le comte avec hauteur.
    – Nous sommes entre hommes, de plus je suis son médecin et cela
a peut-être un rapport avec son état qui nous a tant inquiétés l’un
et l’autre l’année passée.
    – C’est vrai, consentit le comte de la Fallois à contrecœur. En
fait, il a tenté de la violer.
    – La violer ? se récria le Dr Jacob horrifié.
    – Tenté seulement. Elle s’est évanouie juste à temps en poussant
un cri qui a alerté ses domestiques.
    – Ah !
    – En fait, le baron a tenté de la violer de façon contre
naturelle, ajouta, gêné, le comte.
    – Que voulez-vous dire ?
    – C’est un adepte de l’autre côté, répondit Fallois avec une
mimique entendue.
    – Ah !
    – Ce qui est curieux, c’est qu’on ne lui avait jamais connu
jusque-là d’envie pour la gent féminine, dit, songeur, le
comte.
    – Je suis votre témoin si vous le souhaitez, déclara le
Dr Jacob en tendant la main au comte.
    – Je vous en sais gré, dit celui-ci en la prenant
chaleureusement. Mais je dois d’abord faire passer ce Marius de vie
à trépas.
    – Je vous comprends. Ne commettez cependant pas
d’imprudence.
    – Comptez sur moi !
    – Je vous fournirai un alibi en cas de besoin, ajouta dans un
élan du cœur le médecin.
    – Quelle grandeur d’âme ! s’exclama le

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