Mémoires de 7 générations d'exécuteurs
allégation dans un autre recueil, publié, il est vrai, dans la même maison.
Assemblée nationale, 64e séance dans la Capitale , par M. DE BEAULIEU :
C’était dans la maison de l’exécuteur qu’étaient les presses qui servaient à imprimer les libelles atroces qui circulent contre l’Assemblée nationale. On tenait aussi, dit-on, des conciliabules aristocratiques dans ce singulier hospice. Quoi qu’il en soit, l’exécuteur a été arrêté et conduit dans les prisons du Châtelet ; et voici son interrogatoire, tel qu’il nous a été envoyé. Interrogé dans quel dessein il avait placé des presses dans sa maison, a dit qu’il croyait rendre service aux ouvriers, ayant un emplacement vuide.
— D. Mais pourquoi, vous prêtez-vous à favoriser le mal, surtout dans les circonstances où nous nous trouvons ? — A répondu qu’il le faisait pour en faire don aux pauvres. — D. Vos générosités ne dépendaient pas de ces ouvrages ? — A répondu qu’il ne le faisait pas pour en tirer un profit. — D. Je le crois ; vos appointements doivent suffire à votre maison ? — Il est vrai, mais étant assailli par la multitude des pauvres, je fus obligé de prêter l’emplacement qui m’était inutile.— D. Vous ne saviez pas que ce que l’on faisait chez vous était opposé au bien public ? — Ne sachant ce que faisaient les personnes qui travaillaient, je crois que je ne me suis compromis en rien. — D. Pourquoi plusieurs personnes se sont-elles évadées lorsque vous avez été arrêté. — Il faut croire que ce sont les maîtres de ceux qui travaillaient. — D. Les connaissez-vous ? — Non. — D. On ne loué pasi un emplacement sans garant. — J’ai fait comme font les principaux locataires, sans information, étant dans un quartier écarté et inconnu au monde.
Le Courrier de Paris ou le Publiciste français , journal politique, libre et impartial, avec cette épitaphe : Nec lœdere, nec adulari , publié par le sieur DESCENTIS et une société de gens de lettres, chez la veuve HERISSANT :
NUMERO 77.
Nous n’avions point ajouté foi au bruit qui s’était répandu que les conspirateurs contre MM. de La Fayette et Baillv se tenaient chez le bourreau de Paris, mais nous apprenons, en ce moment que cet exécuteur des arrêts criminels vient d’être arrêté et conduit dans les prisons du Châtelet, ainsi que trente particuliers soupçonnés d’avoir trempé dans cette conspiration.
NUMÉRO 81.
On nous assure que, dans plusieurs villes de province, des bandes d’aristocrates, aux ordres de ceux de Paris, et tout aussi malintentionnés qu’eux, avaient choisi la maison du bourreau pour y tenir leurs assemblées ; que de là ils correspondaient avec les chefs de la dernière conspiration et qu’ils en recevaient leurs instructions. On assure même que quelques-uns de ces exécuteurs des arrêts criminels, et partie des particuliers, qui se rassemblaient chez eux. ont été enveloppés par des gardes nationales, pour être amenés dans les prisons de Paris. — Si cette nouvelle est vraie, elle ne tardera pas sans doute à se confirmer
Révolutions de France et de Brabant , par CAMILLE DESMOULINS, pages 306 et 307 :
NUMERO 7.
Les beaux esprits de la faction verte viennent de publier le prospectus d’un journal lyrique, où ils se proposent de mettre les décrets en vaudevilles et en ponts-neufs , pour tourner en ridicule l’auguste Assemblée, etc. « On assure que ce journal est le recueil facétieux des couplets que chantaient naguère la table ronde des aristocrates, à ses soupers chez le bourreau de Paris » Soit rancune contre la lanterne et contre M. Guillotin, soit que la visite de tant de monde lui eût tourné la tête, M. Sanson régalait son monde de son mieux.
Cette dernière diatribe était peut-être la plus dangereuse, parce qu’elle abusait d’un semblant de vérité. Il était vrai, en effet, que mon grand-père, suivant le vieil usage de notre famille, avait souvent du monde à souper ; mais ces réunions n’avaient rien de politique et, à bien peu d’exceptions près, messieurs les aristocrates n’auraient pas voulu nous faire l’honneur d’y assister. Si Rozé avait été quelquefois invité, c’est comme locataire et parce qu’il était, après tout, un charmant convive ; mais en dehors de toute participation à ses écrits. Quant aux prétendus ponts-neufs et vaudevilles de ce
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