Métronome
momentanément au Louvre.
Finalement, de sa défaite italienne, François I er fait une victoire : celle de revenir en son royaume porteur des lumières de la Renaissance ! En effet, il rapporte d’Italie des trésors artistiques et des idées nouvelles. C’est la poursuite d’une politique entamée de longue date. N’avait-il pas déjà ramené en 1515, plus que la victoire de Marignan, Léonard de Vinci qui transportait la Joconde dans ses bagages ?
Comme un symbole des temps nouveaux, le vieux donjon massif du Louvre est abattu. C’est la tour de guet de Clovis qui disparaît, la forteresse des Normands, la tour du comte de Paris ; bref, c’est la fin du Moyen Âge… D’autres travaux vont suivre : la forteresse médiévale laisse lentement la place à un château Renaissance. À partir de 1546, l’architecte Pierre Lescot construit la demi-aile sud du côté ouest, laquelle marque l’arrivée du style Renaissance à Paris avec ses trois avant-corps, ses colonnes qui encadrent les portes, ses statues et ses fenêtres aux frontons arrondis ou triangulaires.
Il s’agit presque du testament artistique de François I er , qui n’a plus qu’un an à vivre et ne verra pas la fin des travaux. En définitive, pour Paris, les promesses artistiques entrevues au retour d’Italie, presque vingt ans auparavant, n’ont pas été tenues. Le roi a délaissé les bords de la Seine pour les bords de la Loire. Il a fait entreprendre des travaux dispendieux pour la construction de Chambord et la transformation des châteaux de Blois et d’Amboise. C’est d’ailleurs près d’Amboise que Léonard de Vinci a demeuré jusqu’à sa mort, et son œuvre emblématique, la Joconde , a ensuite été accrochée sur les murs du château de Fontainebleau, qui fut peut-être le lieu de résidence favori du roi.
Comment la Joconde arriva-t-elle au Louvre ?
Après la mort de François I er , le portrait quitta Fontainebleau pour être accroché au Louvre, mais plus tard Louis XIV le fit sortir pour en agrémenter les murs du Cabinet du Roi, à Versailles. En 1798, la Joconde regagna le Louvre devenu musée. Pas pour longtemps : le Premier Consul Bonaparte la fit porter deux ans plus tard dans les appartements de Joséphine au palais des Tuileries. Finalement, il la rendit au Louvre en 1804.
En 1911, l’œuvre de Léonard de Vinci fut dérobée par un ouvrier italien, Vincenzo Perugia, désireux de restituer le tableau à son pays. Durant deux ans, le voleur la conserva au fond d’une valise sous son lit, dans sa petite chambre parisienne. Parfois, il ouvrait le bagage et Mona Lisa souriait pour lui seul.
Retrouvée, la Joconde reprit sa place au Louvre. Elle en est ressortie quelquefois, car elle a voyagé pour être admirée aux États-Unis, en Russie et au Japon. Depuis 2005, le célébrissime tableau est exposé dans la salle des États, rénovée et aménagée à son intention.
Seulement voilà, la Renaissance n’est pas uniquement la flamboyance des arts et de l’architecture, c’est aussi l’obscurité de l’intolérance religieuse…
Au matin du 18 octobre 1534, les Parisiens se réveillent pour découvrir sur les murs de la ville des affiches au titre évocateur : Articles véritables sur les horribles, grands et insupportables abus de la messe papale … « Il ne peut se faire qu’un homme soit caché dans un morceau de pâte », écrit notamment l’auteur des libelles, faisant allusion à l’hostie de l’eucharistie renfermant pour le croyant la chair même du Christ.
Cette action est menée par certains protestants impatients de marquer la rupture que représente la Réforme avec le catholicisme romain. Cette attaque frontale de la messe et des dogmes provoque scandale et indignation, d’autant plus qu’une main anonyme a osé accrocher l’une de ces affichettes dans le château d’Amboise, tout près de la chambre de François I er ! Ces pamphlets persifleurs semblent faire trembler Dieu, le roi et le pays.
À Paris, devenue la ville la plus peuplée d’Europe, les trois cent mille habitants vivent au rythme de l’Église et de ses rites. Dans cette atmosphère de foi débordante et aveugle, la communauté protestante, qui regroupe au grand maximum entre dix et quinze mille âmes, s’est évertuée jusqu’ici à se faire discrète. Cette affaire des affiches dite « Affaire des placards », du terme « placarder », jette sur la Réforme une lumière violente, et la
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