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Mon frère le vent

Mon frère le vent

Titel: Mon frère le vent Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sue Harrison
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du vieil homme, le chaman sculpteur.
    Roc Dur hocha la tête.
    — Ici, nous troquons avec nos frères les Chasseurs de Baleines et ceci est la bataille avec les Petits Hommes. Cet homme, c'est toi, ajouta Waxtal en posant la lame de son couteau contre une des silhouettes, plus grandes que les autres, une lance dans chaque main.
    Roc Dur se pencha davantage pour étudier la sculpture et Waxtal dissimula son sourire derrière sa main. A quoi bon préciser que l'homme en question était Waxtal et que l'histoire était la sienne ?
    Nombreux Bébés se pencha sur son mari pour observer l'ouvrage. Elle claqua les lèvres et demanda :
    — Fais-tu plaisir aux femmes autant qu'aux sculptures ?
    Elle tendit la main pour caresser les cheveux de Waxtal, éclata de rire et referma les doigts sur ses oreilles. Roc Dur se releva et lui fit lâcher prise.
    — Je suis désolé d'offrir si peu contre ton huile, dit-il à Waxtal. Peut-être trouveras-tu du plaisir dans le fait que c'est ma première épouse. Sinon, choisis la femme que tu veux au village. Je te l'amènerai.
    Et, sans un regard pour Waxtal ni Nombreux Bébés, Roc Dur regrimpa dehors.
    Waxtal s'inclina sur la défense de morse et rogna une ligne sur l'ivoire jaune. Nombreux Bébés s'agenouilla près de lui, avança lentement la main sous son suk et lui caressa l'intérieur des cuisses. La partie d'homme de Waxtal durcit, mais il garda les yeux et les mains sur son travail. Qu'elle attende.
    Une femme doit comprendre qu'il y a plus important qu'elle. Ce soir, il devait sculpter.
    Bientôt, les mains de Nombreux Bébés pressèrent, frottèrent. Les doigts de Waxtal devinrent tout froids et il sut que son esprit avait quitté ses mains pour trouver la joie entre ses jambes. Soupirant, il posa son couteau. Il devait parfois songer aux autres avant de songer à lui-même. Quelle femme, voyant cette défense, ne le voudrait pas, lui, même pour une nuit brève ? Quelle femme ne voudrait pas la chance de porter son enfant ?
    Il se tourna et ôta le suk de Nombreux Bébés puis l'étendit sur le dos. Elle ouvrit les jambes. Il soupira de nouveau. Pourquoi refuser la femme ? Il aurait d'autres occasions de sculpter. D'ailleurs, il n'était pas question d'insulter Roc Dur.
    33
    Les ronflements de la femme réveillèrent Waxtal. Il grommela et remua. Si ç'avait été son épouse, il l'aurait réveillée à coups de pied et obligée à regagner sa chambre, mais un commerçant ne pouvait traiter ainsi la femme de l'alananasika. D'un coup de coude, il la poussa sur le côté. Elle émit un grognement, resta un moment silencieuse puis ronfla de plus belle.
    Waxtal s'approcha du rideau qui séparait la chambre de la grande pièce. A travers l'herbe grossièrement tissée, il perçut la lumière de la lampe à huile, puis entendit ses deux compagnons chuchoter.
    Waxtal secoua la tête. Qu'ils bavardent la moitié de la nuit. Ils passaient leurs journées au lit avec une femme ou une autre. Lui, il avait mieux à faire. Comment un homme peut-il saluer le soleil avec les Chasseurs de Baleines s'il a veillé toute la nuit ? En outre, il devait chercher dès demain un endroit dans les collines où méditer, jeûner et parler aux esprits. Que savaient Hibou et Œuf Moucheté des choses de l'esprit ? Ils ne pensaient qu'à leur ventre et au bas de leur dos.
    Il bâilla puis entendit Œuf Moucheté.
    — On le laisse là !
    Hibou répondit, mais Waxtal ne comprit pas. Il se redressa sur son séant et se pencha. Les hommes devisaient toujours, parlant vite et bas comme tous les Cari-bous, mais Waxtal avait appris cette langue au cours de l'hiver avec les deux hommes.
    Hibou était d'ordinaire plus facile à comprendre que son frère parce qu'il s'exprimait plus lentement. Mais s'il parlait pour l'instant, les ronflements de Nombreux Bébés couvraient ses paroles. Waxtal couvrit donc la bouche et le nez de la femme qui secoua violemment la tête et repoussa sa main.
    — Nombreux Bébés, murmura-t-il, chut. Reste tranquille.
    La femme se redressa sur ses coudes.
    — Quoi ?
    Waxtal pressa son doigt sur ses lèvres.
    — Chut. Tu pleurais dans ton sommeil. C'était un rêve. Calme-toi. Tout va bien.
    Elle se lova contre Waxtal et mit sa main entre ses jambes, mais Waxtal la repoussa.
    — Rendors-toi, dit-il dans l'espoir qu'elle ne ferait aucun bruit tant qu'il n'aurait pas entendu ce que les deux hommes disaient de lui.
    Nombreux Bébés se rallongea et Waxtal regagna son poste

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