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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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en mauvais état et n’avait probablement pas tiré depuis qu’il avait quitté Pékin à bord d’un cargo.
    — Je vous le laisse à cent dollars. C’est une putain d’affaire.
    — On sait ce qui est une affaire et ce qui n’en est pas une, dit Carlos. C’est de la merde, une relique. Accroche-le au mur et raconte aux gens que ton père a fait la Corée, ce genre de connerie.
    Je conclus :
    — Voilà, c’est réglé. On prendra le fusil. Tu as autre chose ?
    Je voulais m’en aller.
    — Je ne sais pas. On va demander à Nathan.
    On a accepté. Tout d’un coup, j’eus envie d’un taco. Il y a de bons restaurants de tacos à Apache Junction.
    Quand on pénétra dans le séjour du mobile home, Sharon et Nathan étaient sur le plancher. Nathan gémissait et Sharon apparemment tentait de l’aider. Rudy et Iwana n’étaient pas là.
    Timmy demanda ce qui se passait.
    Sharon le regarda par-dessus l’épaule. Ses yeux étaient dilatés et désespérés, comme si elle venait de sauter d’un balcon.
    Nathan marmonna :
    — Rien à foutre.
    Dans la chambre donnant sur l’arrière, une femme hurla :
    — Oui. Putain. Oooh, oui. Oui ! OUI !
    Le petit garçon entra dans la pièce et s’immobilisa devant moi. Personne ne lui adressa la parole. Il s’ennuyait. Il avait déjà assisté à ce genre de scène.
    Je me sentis sale. Je m’écartai du chemin du petit garçon. Il s’éloigna et sortit de la pièce.
    Nathan gisait toujours sur le plancher. Je montrai le pentagramme de son ventre.
    — Qu’est-ce que c’est que ce tatouage ?
    Il s’assit.
    — Ça ?
    Il saisit son ventre à deux mains et le secoua comme de la gelée.
    — Putain, mec, je suis le diable.
    — C’est vrai ? demanda Carlos.
    Timmy leva les yeux au ciel.
    — Tu as des armes à nous vendre, Belzébuth ?
    — J’ai un pistolet dans la voiture. Merde, je vous le donne.
    Mark protesta :
    — Connerie, Nathan. Ces types font des affaires.
    Il se tourna vers nous et ajouta :
    — Je vais le chercher.
    Il sortit. Timmy s’agenouilla près de Nathan et lui demanda s’il ne valait pas mieux qu’il retourne à l’hôpital. Nathan répondit que putain non. Je lui demandai s’il avait faim. Il dit qu’il avait envie d’une ligne, si je pouvais lui en donner une. Je gardai le silence.
    Mark revint avec un chiffon gras. Il le déplia en prenant garde de ne pas toucher le pistolet, un très petit Derringer .22 gris. Carlos le prit, retira le chargeur et l’examina. Il dit :
    — C’est pas une arme, c’est un presse-papier.
    Timmy le regarda et rit.
    — Tu en veux combien ? demandai-je.
    Il ne valait pas plus de dix dollars.
    — Vingt, répondit Nathan.
    Sharon intervint :
    — Connerie. Prends-le, c’est tout.
    Nathan intervint :
    — Non, Mark dit que ces types font des affaires.
    Il se tourna vers moi et ajouta :
    — Vingt dollars.
    Sharon se leva et supplia :
    — S’il te plaît, prends-le.
    Apparemment elle ne voulait pas que le diable fût armé. J’aidai Nathan à se lever. Il fit deux pas en direction de Sharon et la gifla.
    — Je vends le putain de flingue s’ils le veulent, pigé ?
    Sharon se mit à lui frapper les épaules et la poitrine à coups de poings. Il recula un peu, mais ne réagit pas. Timmy se plaça entre eux. La dispute se calma aussi vite qu’elle avait commencé.
    J’allumai une nouvelle cigarette et tirai une longue bouffée. Je pensai à la piscine bleue de mon jardin ombragé, où mes deux enfants formidables jouaient avant de dévorer le dîner préparé par leur mère.
    C’était de la connerie. Je me tournai vers la sortie.
    Je ne vis pas Carlos donner vingt dollars à Nathan en échange du Derringer. Je me tournai vers Mark :
    — Bon, on a fini. On va attendre Rudy dehors. C’est chouette de faire des affaires avec toi, mec.
    — Avec toi aussi.
    Tandis que nous sortions, deux petites filles apparurent dans l’encadrement de la porte de la cuisine. Elles n’avaient probablement pas plus de quatre ans. Elles semblaient avoir peur et faim. La plus jeune se cramponnait à la plus âgée, qui elle-même se cramponnait à une poupée en plastique nue et chauve. J’eus envie de les entraîner dehors, de téléphoner aux services sociaux, et de revenir à l’intérieur pour dérouiller sérieusement tous ces gens.
    Tandis que je fixais les malheureuses petites, Nathan et Sharon remirent ça. Sharon décidément ne voulait pas que Nathan accepte de

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