Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Nord et sud

Nord et sud

Titel: Nord et sud Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Gaskell
Vom Netzwerk:
nombreux
contours familiers.
    — Ah, dit Mrs Purkis en lissant le lit et en envoyant
Jenny chercher une brassée de serviettes parfumées à la lavande, les temps changent.
Notre nouveau pasteur a sept enfants et il fait construire une chambre d’enfant
pour ceux qui viendront, juste à l’endroit où se trouvaient autrefois la tonnelle
et la cabane à outils. Il a aussi remplacé les grilles des cheminées et mis de grandes
vitres à la fenêtre du salon. Sa femme et lui sont très actifs, et ils ont fait
beaucoup de bien ; enfin, c’est ce qui se dit ; sinon, je trouverais que
c’est beaucoup de bruit pour rien. Lui, il est membre de la Société de tempérance
et magistrat ; quant à sa femme, elle a quantité de recettes de cuisine économiques,
et elle recommande le pain sans levain. Tous les deux, ils parlent tellement, et
en même temps, qu’ils vous saoulent, comme on dit. Ce n’est que quand ils sont partis
et qu’on est un peu tranquille, que l’on pense à ce qu’on aurait pu dire pour défendre
son point de vue. Il va voir les hommes aux champs pour inspecter leurs cannettes,
et faire des histoires parce que ce n’est pas de la limonade au gingembre que j’y
ai mise, mais que voulez-vous ? Ma mère et ma grand-mère avant moi envoyaient
de la bonne bière aux faneurs ; et quand elles avaient quelque chose de travers,
elles prenaient des sels et du séné, et moi, j’en fais autant. Mrs Hepworth
a beau me donner des bonbons à la place de mes remèdes parce que, comme elle dit,
c’est meilleur, moi, j’ai pas confiance. Maintenant, il faut que je me sauve, Miss,
même si j’ai encore bien des choses à vous demander ; mais je reviendrai vous
voir tout à l’heure.
    Mr Bell avait fait préparer pour Margaret lorsqu’elle redescendrait
des fraises avec de la crème, une miche de pain bis et un pot de lait ; et
pour lui, du fromage de Stilton et une bouteille de porto. Après cette collation
rustique, ils se mirent en route, ne sachant guère quelle direction prendre, tant
chacune avait d’attraits familiers.
    — Si nous passions devant le presbytère ? proposa
Mr Bell.
    — Non, pas tout de suite. Partons par ici, et nous ferons
une boucle pour revenir par le chemin qui y mène, répliqua Margaret.
    Çà et là, de vieux arbres avaient été abattus à l’automne précédent ;
ou une cabane de bûcheron grossièrement construite et décrépite avait disparu. Margaret
s’apercevait de chaque absence et s’en désolait comme de celle de vieux amis. Ils
passèrent à l’endroit où Mr Lennox et elle avaient dessiné. Le tronc blanc
du vénérable hêtre touché par la foudre, sur les racines duquel ils s’étaient assis
n’était plus là ; le vieil homme qui habitait la cabane en ruines était mort ;
elle avait été détruite et on l’avait remplacée par une maisonnette propre et convenable.
À la place du vieux hêtre se trouvait un petit jardin.
    — Je ne me croyais pas si vieille, dit Margaret après un
moment de silence ; et elle se détourna en soupirant.
    — Certes ! dit Mr Bell. Ce sont les premiers changements
parmi les objets familiers qui font paraître le temps si mystérieux aux yeux de
la jeunesse ; plus tard, nous perdons le sens du mystère. Tout ce qui change
me paraît normal. L’instabilité des choses humaines m’est familière, alors que pour
vous, c’est une nouveauté oppressante.
    — Allons voir la petite Susan, dit Margaret en entraînant
son compagnon vers un chemin herbu menant vers une clairière ombragée.
    — De bon cœur, bien que je ne sache pas qui peut bien être
la petite Susan. Mais j’ai une tendresse pour toutes les Susan à cause de Susan
la Simplette [107] .
    — Ma petite Susan à moi a été déçue lorsque je suis partie
sans lui avoir dit au revoir ; et depuis, j’ai gardé un remords de conscience
de lui avoir causé un chagrin que j’aurais pu éviter en faisant un petit effort.
Mais c’est encore loin. Êtes-vous sûr que cela ne va pas vous fatiguer ?
    — Tout à fait sûr, pourvu que vous marchiez moins vite.
C’est qu’il n’y a aucun point de vue qui offre un prétexte pour m’arrêter afin de
reprendre mon souffle. Si j’étais Hamlet, prince de Danemark, vous trouveriez romanesque
de vous promener avec un homme « gros et court d’haleine [108]  ». Ayez pitié
de mes infirmités, par égard pour lui.
    — Je marcherai plus lentement par égard pour vous. Je vous
préfère vingt

Weitere Kostenlose Bücher