Notre France, sa géographie, son histoire
l'Isle, le chant héroïque de la
patrie et Goudimel le chant sacré. Il fit la musique des psaumes de Mozart et
de Bèze ; il y mit la sève austère et pure de ses montagnes du Jura.
1 Ces eaux captives travaillent au fond des combes à la formation des tourbières. La couche d'argile qu'elles
rencontrent à une faible profondeur, les empêche d'atteindre le terrain
oolithique dont les fissures leur faciliterait le passage. Mais il arrive aussi
que le remous incessant occasionné par la venue des eaux nouvelles, ronge et
amincit si bien la couche d'argile que l'obstacle est enfin franchi et le
voyage souterrain commence. Le vide faisant aspiration, les eaux descendent en
tournoyant. Elles agissent sur la pierre comme le ferait une tarrière.
L'entonnoir qu'elles creusent s'élargit et s'approfondit toujours davantage. Un
beau jour, on voit une petite rivière sortir gaiement de la falaise à quatre ou
cinq cents pieds plus bas. Quand les eaux perforantes rencontrent tout à coup,
dans la couche oolithique une excavation, alors la combe supérieure se vide en
une fois tout entière, et fait, pour quelque temps, un lac souterrain. (V. le
travail de M. Desor sur les tourbières du Jura suisse.) (M me J.-M.)
2 L'horlogerie.
3 La Franche-Comté était pourtant, naguère encore, le
pays le mieux boisé de France. On comptait trente forêts sur la Saône, le Doubs
et le Lougnon (Peuchet et Chanlaire, Statistique du Jura ). La
destruction a été inégale ; ainsi, dans la Haute-Saône, presque partout
les bois et les prairies se mêlent et s'entrecroisent. La guerre, qui est
l'ennemi des arbres, ici les a protégés. Les Francs-Comtois et les
Bourguignons, si souvent en hostilité les uns contre les autres, conservaient
avec soin les futaies comme un moyen de défense ou pour se préciser, entre
ennemis, la limite de chaque camp. (M me J.
M.)
4 D'autres encore aiment cette terre aride et pauvre
qui porte plus de fleurs que de fruits ». C'est que malgré la pauvreté du
sol ce ne sont pas, ici, les tristesses désolées des choses mortes. « Ces
grands horizons tranquilles et faits pour le rêve, cet air vif et léger, pur et
sonore, cette nature sympathique, pleine de reflets, de vapeurs et d'ombres
errantes où la terre semble avec le ciel en constante correspondance, où les
nuages qui courent sur les cimes des montagnes, les rayons qui dorent les
pentes, les brumes qui montent de leurs pieds, les cascades et les forêts sur
leurs flancs, les troupeaux dans les pâturages, les villages dans les vallées,
les fumées aux toits, les chariots sur les routes forment des harmonies
tranquilles d'une incomparable douceur. » (Louis de Ronchaud. Contes
d'automne .) Ce Franc-Comtois si visiblement attaché à ses montagnes, est
pourtant resté un peintre impartial. L'observateur exact accompagne le poète
lorsqu'il ajoute : « Le soleil est le grand magicien qui donne à ces
paysages du haut Jura la vie et la beauté sans lui tout y serait nu et morne.
Quand la dentelure des horizons a disparu sous l'amas des nuées qui couvrent
d'un voile obscur les clartés du soir ou du matin, tout l'intérêt s'en va de
ces scènes décolorées et vides, tout le charme en est
retiré. »
5 La devise de Besançon : Plût à
Dieu ! Les seigneurs de Dorian : Mieux j'attends . Des
Granvelle : Durer, Durate . Olivier de la Marche : Tant a
souffert ! Mettez en regard les devises impérieuses et violentes des
maîtres, étrangers d'ailleurs au pays ; Philippe le Hardi : Moult
me tarde ! Charles le Téméraire : J'ai hâte ! N'y
eut-il pas dans ces deux mots, dits par un tel homme, de quoi effrayer le
monde ? Vous lirez peut-être un jour, gravée sur le tombeau d'une abbesse
de Château-Châlons, cette significative épitaphe :
Après.............
Après la piété constante
D' une âme toujours agissante .
L'action, toujours l'action, voilà bien, en effet, la vraie
devise de ce peuple courageux, vaillant, modeste dans sa force, qui n'oppose
aux mécomptes dont sa vie est pleine, qu'un travail incessant, une ingénieuse
et patiente industrie.
6 Le fort de Joux, sur son pic escarpé, a maintes fois
servi de prison. Mirabeau y fut enfermé par son père ; Toussaint
Louverture par les ordres de Napoléon I er . Ce pauvre noir, qui
arrivait du climat brûlant des Antilles, y mourut bientôt de froid et de
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