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Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale

Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ben Macintyre
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clés du mort. Son contenu
était trempé, mais l’écriture sur les enveloppes était toujours parfaitement
lisible. Pascual del Pobil « examina les noms inscrits sur les
enveloppes », et invita Haselden à venir les examiner. Haselden ne
connaissait que les grandes lignes de l’opération Mincemeat. Mais d’après les
sceaux rouges et les enveloppes brocardées, il ne faisait aucun doute qu’il
s’agissait de courrier militaire confidentiel. Pascual del Pobil semblait aussi
s’être rendu compte de leur importance, car il fit exactement ce que Montagu et
Cholmondeley avaient espéré qu’il ne se passerait pas. Il montra la mallette et
demanda à Haselden s’il voulait la prendre. Comme ces éléments devraient être
renvoyés aux Britanniques, le vice-consul voudrait-il en prendre possession
maintenant ? Pascual del Pobil aimait bien le vice-consul
britannique ; il pensait faire plaisir à Haselden ; et il voulait
déjeuner, puis faire la sieste.
    Haselden savait qu’il lui faudrait « réagir
sur-le-champ ». Il s’était même préparé mentalement à la possibilité que
Pascual del Pobil cherche à simplifier les choses et qu’il lui remette
l’attaché-case sans autre forme de procès. Aussi nonchalamment que possible, il
déclara : « Ton supérieur n’appréciera sans doute pas. Peut-être
ferais-tu mieux de la lui remettre, puis tu me la rapporteras, comme le veut la
procédure officielle. » Pascual del Pobil haussa les épaules et referma la
mallette.
    Willie Watkins avait observé l’échange. Même s’il parlait
mal l’espagnol, il avait bien compris ce qui se passait. « L’attitude de
Haselden qui refusa de prendre la mallette lui parut bizarre ». Pascual
del Pobil fit alors signe au pilote américain et lui demanda s’il pouvait
identifier le mort. Inutile de dire qu’il n’en était pas capable et il le fit
savoir. Il fit remarquer que le gilet de sauvetage du mort « était un
modèle anglais, alors que lui qui volait à bord d’un avion américain portait un
gilet de sauvetage totalement différent ». Pascual del Pobil énonça
l’évidence : « Les deux accidents n’ont aucun rapport. »
    Remballant la mallette, le portefeuille et les autres
possessions du mort, le juge expliqua que ces objets seraient remis à son chef,
le commandant de marine du port de Huelva. L’officier rondouillard partit en
emportant la mallette et le reste. Haselden annonça nonchalamment qu’il
resterait pour regarder l’autopsie. S’il était paru étrange à Watkins que le
vice-consul britannique décline l’offre de récupérer la mallette, il l’était
encore plus que ce dernier choisisse de rester plus longtemps dans une baraque
surchauffée au toit en tôle pendant que deux médecins espagnols découpent un
cadavre à moitié pourri. Le pilote américain n’était que trop heureux de
s’échapper de la pièce fétide qui sentait la mort pour aller fumer une
cigarette à l’ombre du saule.
    L’autopsie aurait dû être réalisée par un légiste militaire,
mais comme il était en déplacement, cette tâche incomba au D r  Fernández,
le médecin légiste civil, et à son fils Eduardo, jeune diplômé de médecine.
Contrairement à la remarque méprisante de Spilsbury à propos de la médiocrité
de l’expertise espagnole, Fernández était un médecin légiste expérimenté.
Originaire de Séville, il avait étudié la médecine à l’université de sa ville
natale et avait passé de nombreuses années comme médecin d’une grande compagnie
minière. Depuis 1921, il était médecin légiste en chef de la région de Huelva.
Même si Fernández ne pratiquait pas dans la même catégorie que Spilsbury, il
avait une excellente connaissance pratique de la mort, en général, et étant
donné sa situation côtière, des victimes de noyade, en particulier.
    Haselden décrivit plus tard l’autopsie. « Lorsque la
première incision fut faite, il y eut une petite explosion, car même si,
extérieurement, le corps était en bon état de conservation, l’intérieur s’était
beaucoup détérioré. » Les poumons étaient remplis de liquide, mais étant
donné l’état de décomposition et sans pratiquer des analyses plus poussées, le
D r  Fernández était bien incapable de dire si c’était de l’eau
de mer. Il examina les oreilles et les cheveux du cadavre, ainsi que sa peau
étrangement décolorée. Haselden ne savait rien des circonstances réelles

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