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Qui étaient nos ancêtres ?

Qui étaient nos ancêtres ?

Titel: Qui étaient nos ancêtres ? Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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Les plus riches usaient de poudre d’Argentine, les plus pauvres se contentant d’en fabriquer à partir de bois pourris. Les aristocrates passèrent bientôt à la farine, en consommant autant pour leurs cheveux que pour leur estomac, ce qui fera dire que la farine utilisée à cette fin sous Louis XVI aurait suffi à nourrir dix mille pauvres ! Les coiffeurs proposaient alors aux gens chic des accomodages, opérations au cours desquelles ils aspergeaient leur crâne de farine, lors de désagréables séances que l’on subissait protégé par un peignoir et la tête cachée dans un cône en carton. La mode des perruques se répandit dès 1660 dans tous les milieux aisés ; certaines pesaient parfois jusqu’à un kilo ! Une manne pour les jeunes filles qui, comme en Limousin, décidèrent de laisser pousser leurs cheveux afin de les vendre pour se constituer une dot. Une source de profit à peine tirée par les cheveux…
    La barbe, dès le XVII e siècle, est en principe rasée, plus ou moins régulièrement et plus ou moins complètement. La conserver est souvent un signe de deuil, et la moustache connaîtra surtout du succès chez les soldats de l’an II et dans les armées impériales. En ville, le rasage est assuré par les barbiers. À la campagne, on se débrouille comme on peut, sans savon et pratiquement sans eau… Le rasage de près est un élément de la tenue « du dimanche » et des jours de fête.
    Les 212 lavements de Louis XIII
et autres remèdes curieux
    Il n’est pas question d’écrire ici l’histoire de la médecine et de sa longue et lente évolution, qui a longtemps laissé nos ancêtres à la fois si démunis et dépendants, ne pouvant guère que s’en remettre soit aux doctes Diafoirus caricaturés par Molière, soit aux sorcières et rebouteux soit enfin à Monsieur le Curé et à ses saints. Les premiers les soignent en latin, les deuxièmes avec des tisanes de plantes cueillies la nuit de la Saint-Jean d’été en marchant à reculons pendant que la cloche de l’église égrène les douze coups de minuit ; les curés notent des recettes dans les pages de leurs registres baptismaux et les saints, enfin, se montrent évidemment toujours prêts (si Dieu veut bien les entendre) à intervenir pour le prix du cierge que le malade leur aura fait brûler…
    Parler de la médecine, c’est évoquer une fois de plus la foi et la naïveté qui se conjuguent alors avec la méconnaissance totale des maladies et l’impossibilité d’émettre des diagnostics corrects et fiables. Nombre de nos ancêtres sont d’abord victimes d’accidents, à commencer par les coups de sabots de leur bétail. Beaucoup ont la coulique , et plus encore souffrent de « fièvres » volontiers qualifiées de « malignes » ou « intermittentes » et dites « tierces » ou « quartes », selon qu’elles connaissent une recrudescence tous les trois ou quatre jours. Ces fièvres sont le plus souvent de nature paludéenne, dues à l’humidité du climat ou des intérieurs ou aux lieux marécageux où l’on travaille (les chantiers de Versailles provoqueront des hécatombes, comme plus tard, en certaines régions, ceux ouverts pour la construction des chemins de fer). Appelée en Champagne l’ éberluche, cette fièvre des marais s’attrape souvent en été, à la suite d’un banal chaud et froid.
    Parler de la médecine, c’est aussi rappeler les maladies qui terrorisent nos ancêtres : la lèpre, qui fut pour les hommes du Moyen Âge l’équivalent de notre cancer ; la peste, qui a ravagé tant de villages, et dont on redoute la contagion. En 1598, « noble et spectable » Jacques Vincent, conseiller du duc de Genevois-Nemours, dicte son testament à son notaire « estant aux fenestres de sa mayson située en cette ville d’Annessy, en la rue du Pasquier Mossière, malade de son corps, soubsoné de maladie contagieuse » et lègue justement à la ville la belle somme de 240 florins, « pour fere un bastiment a loger les pestiférés ».
    Parler de la médecine, c’est évoquer de nouveau les figures du chirurgien et de l’apothicaire. Si contre la coulique , la resette du curé de Vacqueyras, dans le Vaucluse, dit qu’il « faut avoir six grains d’olives de laurier et les piller avec lescorse d’orange, avec du girofle (…), muscade et canelle singimbre et le tout bouillir a demi avec du bon vin », on soigne les otites en mettant des orties dans ses souliers, on calme

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