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Richelieu ou la quête d'Europe

Richelieu ou la quête d'Europe

Titel: Richelieu ou la quête d'Europe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie-Catherine Vignal Souleyreau
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garnisons dans l’ île de Ré et dans l’ île d’Oléron . Accaparé par les huguenots, il apprend la capitulation de Breda , dont les Espagnols s’emparent le 25 mai. Les Provinces-Unies semblent d’autant plus éloignées que le roi et son ministre doivent faire face à une nouvelle cabale des princes.
    Buckingham et l’« aversion au mariage »
    L’affaire de l’« aversion au mariage » représente l’un des épisodes les plus critiques de l’agitation des Grands qui mine la royauté depuis 1610, car elle concerne le propre frère du roi, Gaston, duc d’Anjou puis duc d’Orléans. Tant que Louis XIII et Anne d’Autriche n’ont pas d’enfant, Monsieur reste l’héritier présomptif de la couronne. Son mariage revêt une importance considérable. De son vivant, Henri IV a choisi de l’unir à la plus riche héritière du royaume, Marie de Bourbon-Montpensier, princesse du sang, fille du premier mariage d’Henriette-Catherine de Joyeuse, remariée à Charles de Lorraine, duc de Guise. Étroitement apparentée à la famille ducale de Lorraine , elle est immensément riche. Le mariage du duc d’Anjou avec Mlle de Montpensier semble d’autant plus important pour l’avenir du trône de France qu’en 1625 la mésentente éloigne toujours le roi de la reine.
    Louis XIII ne pardonne pas à son épouse ses imprudences, ni surtout son attachement à ses amies bannies de la cour en 1622. Au premier rang d’entre elles, figure Marie de Rohan-Montbazon, veuve de Luynes. Chassée du Louvre au mois d’avril 1622, elle est de retour trois mois plus tard. La veuve de Luynes a eu du vivant même de son mari une liaison avec le duc de Chevreuse, Claude, troisième fils du duc Henri de Guise, le Balafré. Au moment de sa disgrâce, la veuve distingue une solution aisée pour revenir au Louvre : épouser son amant. Un second mariage serait d’autant plus valorisant pour Marie de Rohan-Montbazon que la famille de Guise est prestigieuse et que le duc de Chevreuse lui-même bénéficie d’une faveur exceptionnelle auprès de Louis XIII, en raison de sa bravoure et de sa fidélité sans faille. Le 20 avril, l’union est célébrée dans l’intimité. Le roi entre dans une violente colère ; mais le duc de Chevreuse le rejoint dans la campagne menée contre les huguenots et parvient à lui arracher son consentement. La duchesse de Chevreuse peut faire sa réapparition publique dès le début de l’été.
    Louis XIII n’en conserve pas moins une violente animosité à son égard : l’intrigante décide de se venger. L’occasion lui est offerte par les préparatifs d’un autre mariage, celui d’Henriette de France avec le prince de Galles. Le duc de Chevreuse en est justement chargé. C’est à cette époque que la duchesse s’éprend du négociateur anglais, Henry Rich, comte de Holland. Le diplomate anglais est un ami du duc de Buckingham, avec qui il s’est rendu à Madrid pour voir l’infante Maria, soeur d’Anne d’Autriche, un temps promise au futur Charles  i er .
    La reine de France , quant à elle, est délaissée par son époux. On l’a dit l’une des plus belles femmes d’ Europe , mais la souveraine reste engoncée dans le carcan que lui impose son éducation castillane. Louis XIII, de son côté, reporte toute son affection sur son nouveau favori, François de Baradas. À la fin de l’année, le prince de Galles devient roi d’ Angleterre sous le nom de Charles  i er . Ne pouvant se permettre de quitter ses États, il est arrêté que le mariage ait lieu par procuration le 11 mai 1625. Le pape Urbain VIII a fait parvenir les dispenses nécessaires, après avoir obtenu la garantie par la France que les catholiques anglais se verraient réserver un sort meilleur.
    La duchesse de Chevreuse noue alors une vaste intrigue avec lord Holland. De retour à Londres , ce dernier met au défi le duc de Buckingham de séduire Anne d’Autriche. En France , la duchesse de Chevreuse informe la reine de la liaison qu’elle entretient avec lord Holland et lui suggère de choisir elle aussi un chevalier servant. Elle lui indique même le duc de Buckingham, désigné par Charles  i er pour emmener Henriette de France à Londres.
    Buckingham arrive à Paris le 24 mai. Il se présente naturellement au roi et à la reine. La situation est mûre pour le coup de foudre. Marie de Médicis se rend compte de ce qui se trame et en informe son fils. L’occasion est trop belle pour ruiner la

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