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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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dégagé. Je demande humblement votre pardon. » Ce disant,
elle accomplit une autre courbette qui, bien que fort gracieuse, n’avait rien
de déférent.
    « Pardon accordé »,
répondit calmement Bernard. En dépit de la causticité de sa remarque – qui
aurait certainement valu une sévère punition à un sujet moins délicieux –,
il n’éprouvait aucun mal à se montrer indulgent envers elle, et se réjouissait
même d’avoir l’occasion de le faire. Ses manières simples et directes étaient
rafraîchissantes. Elles lui évoquaient un jeune cheval fougueux pas encore
habitué au licou. Et il donnerait beaucoup pour être l’homme qui
l’enfourcherait.
    Les deux jeunes femmes allèrent
chercher les pots que le roi avait réclamés. Elles revinrent avec des coupes
pleines à ras bord qu’elles offrirent à Cadwgan et à son noble invité. Elles
s’apprêtaient à se retirer quand Neufmarché les interpella : « S’il
vous plaît, restez. Joignez-vous à nous. » Puis au roi : « Je
trouve souvent agréable la compagnie des dames lorsque je prends mon
souper. »
    Aussi étrange que cette requête lui
paraisse, Cadwgan ne comptait pas offenser son hôte – il avait certaines
questions à négocier avec lui avant le lendemain –, aussi accepta-t-il
l’idée : « Bien sûr ! Bien sûr ! J’allais moi-même le
suggérer ! Mérian, Essylt, vous allez rester. Mérian, va quérir ta mère et
dis-lui que nous dînerons tous ensemble ce soir. »
    La jeune femme baissa la tête en
signe d’assentiment. Ni son père ni Neufmarché ne virent donc rouler ses grands
yeux sombres emplis de dérision.
    Puis le roi proposa un toast :
«… et au roi William, que Dieu bénisse son âme !
    — Bravo ! appuya
Neufmarché avec bien plus d’empressement qu’il n’en ressentait. En vérité, il
gardait toujours rancune au roi pour l’humiliation qu’il lui avait fait subir
lors de sa dernière convocation à la cour.
    Il but néanmoins de bon cœur,
allant même jusqu’à demander à son vassal de lui parler de son intérêt pour la
chasse. La conversation prit dès lors un tour animé et chaleureux. La reine
Anora finit par les rejoindre pour leur annoncer que le dîner était prêt et
qu’ils pouvaient aller prendre place. La soirée se poursuivit autour de la
table, Bernard s’arrangeant pour que Mérian s’asseye à ses côtés.
    Le repas fut bon, mais sans excès.
Le baron ne se rappelait pas s’être amusé autant depuis bien longtemps. La
proximité de cette ravissante créature s’avéra aussi stimulante que bien des
coupes de vin, et il saisit la moindre occasion d’attirer l’attention de la
jeune femme en narrant les dernières affaires royales à Londres, ce qui, il
n’en doutait pas, ne manquerait pas de piquer son intérêt, comme elles
piquaient celui de toutes les damoiselles de sa connaissance.
    Le repas prit fin bien trop vite à
son goût. Incapable de trouver un moyen de le prolonger, il souhaita une bonne
nuit à son hôte et se retira dans ses appartements, où il resta un long moment
éveillé à penser à l’adorable fille brune du roi Cadwgan.

CHAPITRE 25
    Bran et Angharad passèrent les
jours suivants à ramasser des branches susceptibles de donner des flèches. Ils
mirent les meilleures en faisceaux et les ramenèrent jusqu’à la clairière
située face à la grotte, où Bran commença le travail : il tailla les
feuilles et les brindilles puis disposa les longueurs brutes au soleil, les
tournant à mesure qu’elles séchaient. Il travailla seul, avec calme et
détermination – ce qui n’empêchait pas son cœur de subir mille tourments,
car un malaise vorace le rongeait intérieurement, comme si, affamé, il avait
faim de quelque chose qu’il ne pouvait nommer.
    Pendant ce temps, Angharad était
allée fouiller une berge voisine en quête de gros morceaux de silex pour
fabriquer des pointes de flèches. Un petit tas bien ordonné de pierres devant
elle, elle se tenait à présent assise en tailleur sur le sol, un carré de peau
de mouton replié sur un de ses genoux. Après avoir ramassé un bout de silex,
elle le plaçait sur la peau et, au moyen d’un petit marteau en cuivre,
commençait à le tapoter. De temps à autre, elle utilisait un morceau de grès en
forme d’œuf pour polir le fragment sur lequel elle œuvrait. Parfois, elle se
servait d’une dent de vache pour faire pression le long du bord travaillé de
manière à effriter un peu

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