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Sachso

Sachso

Titel: Sachso Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Amicale D'Oranienburg-Sachsenhausen
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plusieurs condamnés à mort et “Alex”, comme disent les Allemands, a été bombardée… C’est grièvement blessé à la tête que Robert Ullrich a été décapité. »
    Sachsenhausen apparaît donc aux yeux des enquêteurs comme un centre d’opposition clandestine ouvrière pour toute l’Allemagne, en plein cœur de l’administration centrale des camps, capitale de l’empire de Himmler. Et cela en accord avec toute la résistance antinazie européenne, des Soviétiques – dont le dirigeant, le major Pigorov, est arrêté – aux Français, comme le prouvent les nombreuses dénonciations concernant Heinkel.
    Les arrêtés de cette période aboutissent au block 58, devenu block d’isolement. C’est le domaine réservé de Kuhnke et de la Gestapo. Le chef en est le bandit Jahnke, tortionnaire expérimenté. Les documents reproduits ci-dessous, des 29 et 31 août 1944, montrent le processus des arrestations dues, principalement pour Heinkel, au « témoin digne de foi », l’espion Roumi. On remarquera qu’il y est toujours question d’« activités communistes » (quelles que soient les opinions réelles des inculpés) mais jamais de sabotage.
     
    IV A I a               29 août 1944
    Sonderkommando
    1) Lettre réf. Hü 29.8.44
    à la Direction du KL
    à l’attention du SS-Stuff.Kolb
     
    Sachsenhausen
    Les détenus désignés ci-après sont reconnus d’après des témoignages dignes de foi comme d’actifs communistes :
     
1) Emden Willy
N° 52 959
(Heinkel)
2) Hancken Johann
N° 42283
 »
3) Külckens Heinz
N° 36 036
 »
4) Jankow Otto
N° 37 948
 »
5) Hilger Walter
N° 10 354
 »
6) Ruttermann Walter
N° 42 313
 »
7) Boudiez Raoul
N° 59239
 »
8) Pelatant Léopold
N° 66 100
 »
9) Daubas Jean
N° 58 070
 »
10) Buda Richard
N° 36 187
 »
11) Pasquier Gabriel
N° 57 822
Bl. 64
    (Heinkel)
     
    Je demande que ces détenus soient amenés au grand camp et affectés au Block d’isolement 58.
     
    IV a Ia
    Sonderkommando          31 août 1944
    Sachsenhausen
    À la Direction du camp de concentration z. Hd. V. SS-H. Stuff-Kolb
    Les détenus :
     
Banquet Félix
N° 58 870
(Heinkel)
Dupouy Léon
N° 58 486
 »
Diaz José
N° 58 519
 »
Malina Heinrich
N° 44 691
 »
    sont, d’après des témoignages dignes de foi, reconnus comme des militants communistes et affectés au Block d’isolation 58. Le Rapportführer du kommando Heinkel a été informé par téléphone et fera transférer les détenus le 1.9.1944 au grand camp.
    Parmi les quatre Français de la première liste, Jean Daubas, de Royan, l’échappe belle : « À Heinkel, un matin, on m’ordonne d’aller aux douches. J’y rencontre un nommé Pelatant et, comme je travaillais avec un copain Peltant, de Jonzac, je trouve drôle que ce camarade soit là. J’en conclus aussitôt que je vais rejoindre mon copain Bergeron. De fait, nous allons à Sachso où nous sommes interrogés par la Gestapo. Ils renvoient Pelatant à Heinkel en donnant l’ordre de leur ramener Peltant, et, pour moi, c’est le block 58. Là, Bergeron m’accueille. C’est lui qui remonte le moral à tout le monde… Un vrai chef ! Il me dit : “Il faut que tu sois costaud. On va sûrement subir des traitements terribles… Tu ne sais rien et tu ne parles de rien…”
    « Peu après, avec Dupouy, je suis transféré du 58 au block 38 qui sert aussi de prison. Là, un S. S. vient nous chercher un matin. Il nous emmène, nous sortons du camp et longeons le mur. Comme on sait où est le crématoire, on ne se fait plus d’illusions, surtout moi quand, après un certain temps dehors, je suis appelé dans le bâtiment du four. Dans une salle sont quatre S. S. en blouse blanche. Leur col d’uniforme dépasse et, au bout de la table, le chef du block 58 tape à la machine. Lui et un S. S. parlent couramment français… Ce S. S. se lève et m’emmène visiter le four crématoire. Il y a là une ambiance qui change complètement de ce qu’on se figure au camp… Les gars qui travaillent là sont complètement décontractés. Le S. S. me fait voir un cadavre en train de brûler, on dirait un volcan ! Il me fait voir ensuite la table à fesser et une planche à clous, puis il me dit : “Si tu parles, il ne t’arrivera rien, tu te sortiras de là.” Il me ramène et m’interroge devant les autres S. S. “Pourquoi as-tu été arrêté ?” – “C’est bien

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