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Spartacus

Spartacus

Titel: Spartacus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eric Teyssier
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centaines de mètres au-dessus des soldats romains, les gladiateurs de Capoue et les esclaves campaniens qui les ont rejoints sont à présent coincés dans leur forteresse naturelle. Si la position est inexpugnable, elle n’offre aucune ressource. Le géographe grec Strabon décrit le Vésuve comme une montagne élevée dont toute la superficie, à l’exception du sommet, est couverte des plus riches cultures. Le sommet, quant à lui, offre alors une surface plane et unie, au lieu de l’immense cratère qu’a creusé l’explosion de 79 ap. J.-C. « Le sol est partout également stérile et a l’aspect de la cendre. Il laisse voir par endroits la roche même, percée, criblée de milliers de trous et comme rongée par le feu 57 . » Bien que calme à son époque, Strabon suggère que le Vésuve a pu un jour posséder des « cratères de feu ». Il suppose d’ailleurs que la fertilité des versants alentour pourrait être due à une activité volcanique, comme c’est le cas pour l’Etna. Sur ce plateau aride, pas un arbre ne permet de s’abriter du soleil. Nous sommes probablement maintenant en plein été et la température doit être accablante. Avant la nourriture, c’est l’eau qui vient rapidement à manquer dans ce désert dépourvu de sources.

    Le premier exploit de Spartacus
    Face à cette situation désespérée, Spartacus agit pour la première fois en chef capable d’initiatives brillantes. Sur les falaises à pic du pourtour du plateau, il n’y a guère que des vignes sauvages pour recouvrir le roc brûlant ; elles poussent en longues lianes en s’accrochant aux roches volcaniques. Les quelques grappes encore acides qu’elles portent ne sont d’aucun secours pour étancher la soif des esclaves. Mais ces vignes peuvent avoir une tout autre utilité. D’après Plutarque, Spartacus utilise alors un stratagème qui lui permet de surprendre les Romains : « Les fugitifs en coupèrent les sarments qui pouvaient leur servir, les entrelacèrent et en firent des échelles assez fortes et longues pour que, suspendues en haut le long du précipice, elles pussent atteindre la plaine. Ils descendirent ainsi en toute sûreté, sauf un seul. Celui-ci était resté à cause des armes, puis, lorsqu’il les eut toutes jetées, il se sauva lui aussi le dernier. » Ainsi, tous les hommes de Spartacus capables de porter une arme ont pu échapper au piège du Vésuve. Une fois arrivée au bas de la falaise, la troupe peut sans bruit s’approcher des tentes des Romains. Cachée par les hautes rangées de vignes, sa progression passe totalement inaperçue. Trop méprisant envers des adversaires de condition si vile, Claudius n’a pas pris la peine de fortifier les arrières de son camp, et Spartacus met à profit cette erreur. Plutôt que de s’enfuir dans la nuit, lui et ses hommes liquident les quelques gardes qui somnolaient autour des tentes puis attaquent les soldats profondément endormis. L’assaut est brutal et la surprise totale. Florus souligne la stupéfaction des Romains et le succès inattendu des esclaves qui, « faisant irruption par une issue invisible, attaquèrent subitement notre général qui ne s’attendait à rien de tel et enlevèrent son camp ». Frontin quant à lui donne un récit similaire de cette affaire, avec une conclusion identique. D’après lui Spartacus aurait jeté « une telle terreur dans l’armée de Clodius que plusieurs cohortes plièrent devant 74 gladiateurs ».
    Ces jeunes soldats ne peuvent pas même esquisser un début de résistance. La plupart sont égorgés alors qu’ils sont encore pieds nus et en tunique. Les anciens gladiateurs agissent avec rapidité et méthode. Ils ont appris comment occire un homme rapidement et sans souffrances inutiles. Comme des démons, ils surgissent à plusieurs dans les tentes où dorment huit hommes. Ils frappent chaque fois pour tuer. Leurs premières victimes meurent parfois dans leur sommeil. D’autres sont trop terrorisées pour crier avant de recevoir le coup fatal. Qu’ils soient thraces, gaulois, ibères ou grecs, la plupart de ces gladiateurs sont d’anciens guerriers réduits par Rome à « la pire des conditions ». C’est sans doute avec un certain plaisir que les vaincus d’hier prennent cette nuit-là une revanche inespérée sur des légionnaires désarmés. Autour des tentes, les esclaves ralliés poussent des hurlements qui rajoutent à la panique des Romains. S’ils sont moins

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