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Spartacus

Spartacus

Titel: Spartacus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eric Teyssier
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l’homme par l’homme pour forger un avenir radieux… N’en déplaise à Marx et aux spartakistes de Rosa Luxemburg, les troupes de leur héros ignoraient tout des discours anachroniques forgés vingt siècles après leur mort.

    Gaulois, Germains et Espagnols
    Si les historiens antiques ne nous disent presque rien des pratiques religieuses ou magiques qui accompagnent les révoltés, les sources disent clairement que ces groupes ethniques disparates ne se mélangent pas. Deux ethnies principales apparaissent dans les textes, celle des Gaulois et celle des Thraces. Les premiers sont aux ordres du gladiateur Crixus, les seconds sous le commandement de Spartacus. D’autres groupes ethniques ont forcément rejoint l’armée des esclaves mais, à l’exception des Germains cités par Salluste, Plutarque et Orose, aucune autre nation n’est évoquée. Il est certain que les peuples se regroupent par affinités culturelles et linguistiques. C’est ce que suggèrent les auteurs qui intègrent à chaque fois les Germains aux Gaulois. Ces derniers sont sans doute les plus nombreux du fait des opérations menées par Pompée, quatre ans plus tôt, en Gaule du Sud. Les Germains, peut-être les enfants des Cimbres et des Teutons vaincus trente ans auparavant par Marius, sont certainement moins nombreux. Ils marchent avec les Gaulois car beaucoup d’entre eux comprennent leur langue. Les Cimbres et les Teutons ont en effet vécu des années en Gaule avant d’être vaincus par les Romains. Les Ibères, qui ne sont jamais cités, doivent également être présents dans les rangs de l’armée. Raflés par les généraux romains qui combattent Sertorius, ils s’agrègent sans doute au groupe de Crixus pour des raisons linguistiques. En effet, la plupart des Gaulois viennent de Gaule du Sud et certains sont originaires de la rive droite du Rhône. Ces Volques arécomiques de Nemausa (Nîmes) et ces Volques tectosages de Tolosa (Toulouse) parlent un dialecte « celtibérique », une langue que leurs cousins d’au-delà des Pyrénées doivent comprendre. Cette proximité culturelle favorise certainement leur intégration à la troupe des Gaulois, intégration qui les rend également moins visibles pour les historiens romains.

    Thraces, Grecs et Syriens
    De l’autre côté du camp des esclaves, Spartacus doit diriger le groupe ethnique le plus important, celui des Thraces. Issus de nombreuses campagnes militaires que les Romains mènent encore dans ce qui est aujourd’hui la Bulgarie, les Thraces sont nombreux et tout aussi farouches que les Gaulois. Comme eux, ils sont souvent des guerriers captifs qui n’ont pas oublié leur passé d’hommes libres. Autour des Thraces viennent naturellement s’agglomérer les Grecs d’Asie issus des batailles perdues par Mithridate VI. Quelques Grecs d’Attique, souvent utilisés dans les riches maisons romaines pour leurs talents de pédagogues et de philosophes, doivent aussi se joindre au groupe de Spartacus. Ils le font certainement avec réticence car, contrairement à ce que dit Plutarque à propos du chef rebelle, ils sont intimement convaincus que les Thraces ne sont pas des Grecs mais bien d’affreux barbares. Enfin, les Syriens et tous les Orientaux de langue grecque se rattachent aussi à ce groupe. Ainsi, la réalité historique, qui découle comme souvent d’une simple logique factuelle, ne nous laisse pas entrevoir un immense atelier où toutes les distinctions ont disparu. Même si ces hommes ont un ennemi commun, leurs identités demeurent. Sans doute les années d’esclavage ont-elles émoussé, sans les occulter complètement, les différences tribales à l’intérieur de chaque groupe. Un Gaulois volque doit se rapprocher d’un Allobroge, tout comme un Thrace de la tribu des Scordisques ira plus facilement vers un guerrier gète. Pour autant, un Gaulois et un Thrace demeurent très différents, ne serait-ce que pour des questions de langue. Paradoxe de cette révolte, pour communiquer Crixus et Spartacus en sont certainement réduits à baragouiner ce qu’ils savent de latin. Ils se retrouvent ainsi dans la situation un peu curieuse des généraux russes et autrichiens qui utiliseront le français pour combattre ensemble Napoléon…

    Un nouveau roi des esclaves ?
    Le seul ordre auquel tous ces hommes se plient sans rechigner reste sans doute l’entraînement martial qui s’impose à tous. Cet immense rassemblement, constitué de huttes plutôt que

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