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Thalie et les âmes d'élite

Thalie et les âmes d'élite

Titel: Thalie et les âmes d'élite Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Pierre Charland
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de part et d’autre du bureau, le docteur déclara :
    — Dans la mesure où cet examen peut le révéler, tu es une jolie jeune femme absolument normale. Ton père serait très rassuré de mes observations, même si je ne révélerai jamais à quiconque ce qui se passe entre ces murs. Quant à la maternité, rien n’indique que tu auras le moindre problème à ce chapitre.
    Mais
    franchement,
    ma
    belle,
    l’infertilité
    ne se voit pas nécessairement par un simple examen. C’est une question de trompes, d’ovaires, d’utérus.

    — Cela ne se voit pas en regardant... dedans?
    — Pas à moins d’une autopsie. Et encore...
    La jeune fille secoua la tête en riant:
    — Non merci. Pour cela, je préfère attendre un peu.
    Elles demeurèrent silencieuses, l’ombre d’un sourire un peu timide sur les lèvres.
    — Mais si la question de la maternité te préoccupe autant, dois-je comprendre que David et toi...
    — Ce grand dadais ? Oh ! Il parle de mariage, bien sûr, pour le jour où il pourra offrir à sa femme une maison digne d’elle.
    — Mais cette femme...
    — Je suppose que c’est moi, mais je n’en suis pas certaine. Il n’a pas dit « t’offrir» une maison. «A ma femme » !
    Voilà ses mots exacts. Il avait peut-être Gertrude en tête.
    La dernière phrase fut accompagnée d’un éclat de rire.
    — Au moins, ricana Thalie, tu aurais pu faire de moi l’objet de ses fantasmes.
    — Je n’aurais pas osé. Dans ton cas, ce pourrait être vrai.
    Entichée de ce grand Irlandais, la jolie blonde en venait à voir toutes les femmes comme de possibles rivales.
    — Tu le sais bien, dit l’omnipraticienne, les garçons se font enfoncer dans la tête l’idée d’offrir à leur future épouse un niveau de vie semblable à celui qu’elle connaît chez ses parents.
    — Quelle sottise ! Gérard ne s’est pas laissé arrêter par cela. Il s’est marié sans le sou. Lui et Françoise viennent tout juste d’entrer dans leur première maison.
    Avec deux enfants maintenant, le couple avait trouvé un logis convenable du côté de Limoilou, à deux pas de la succursale de la Banque nationale dont l’homme était le nouveau directeur.

    — Nous devons reconnaître que ce garçon un peu effacé montre une grande détermination à réussir, dit Thalie. Et David, beaucoup moins effacé, semble au moins aussi déterminé.
    — Je sais, c’est une belle qualité. Mais le couple de Mathieu et Flavie me paraît un meilleur modèle. Je me vois très bien dans une chambre, chez ta tante Elisabeth, pendant les premières années de mon mariage.
    Ce couple avait fait rêver la jeune femme ; elle s’imaginait bien à la place de Flavie.
    — Mais Mathieu, tout comme moi, reçoit un chèque tous les ans. Il s’agit la plupart du temps d’une somme rondelette, qui le conserve à l’abri du besoin. Cela permet de prendre des initiatives un peu romantiques. Il est passé de sa mansarde à une jolie demeure. David, de son côté...
    — ... devra faire son chemin tout seul, à la force de ses bras, ou de son esprit. Mais je ne veux pas une maison, je le veux lui !
    La confidence lui amena le rose aux joues. Difficile pour une jeune femme d’avouer son désir de façon aussi spontanée, même à une demi-sœur. Interdite, elle s’apprêtait à s’excuser, mais dit plutôt :
    — Il peut mettre encore deux, trois ans avant de se considérer comme assez riche pour faire sa grande demande.
    Moi, je vais me dessécher.
    — Nous pouvons parler en amies ?
    — Dans cet endroit...
    — Dans ma chambre.
    — Je serai très heureuse de te rejoindre tout à l’heure.
    Tu as raison, je suis en train de monopoliser ton bureau, dit-elle en se levant.
    Thalie se leva aussi, se dirigea vers la patère pour prendre son imperméable et son chapeau.
    — Ce n’est pas grave. Dans cinq minutes, ce sera celui du docteur Courchesne. Rentrons ensemble, ce sera plus agréable.
    Après avoir traversé la salle d’attente, Amélie se rendit à la petite table occupée par Elise. Lorsqu’elle régla le prix de la consultation, le docteur Courchesne entra dans le cabinet.
    — Bonsoir, cher collègue, déclara Thalie avec un sourire narquois.
    — Oh ! Bonsoir, madame Picard.
    Il allait enchaîner en évoquant le temps maussade quand son regard s’arrêta sur Amélie. Une remarque du docteur Caron, formulée des mois plus tôt, lui revint en mémoire.
    Celle-là, il aurait aimé lui palper l’entrejambe.
    Quand les deux

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