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Titus

Titus

Titel: Titus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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parmi les étoiles, et les combattants ainsi tombés deviennent de bons génies, des héros bienveillants qui apparaissent à leurs descendants et les protègent. Ces âmes-là sont immortelles.
    Il a changé de ton, son visage exprimant le mépris.
    — Mais, a-t-il repris, les âmes qui se sont consumées dans des corps malades, si exemptes qu’elles soient de taches et de souillures, s’enfoncent dans un oubli profond. Elles meurent avec le corps qui les enveloppe. Aux unes, glorieuses, l’immortalité ; aux autres, l’oubli. Il faut choisir, aujourd’hui !
    Il a montré la brèche. J’ai deviné, dans la pénombre, le second mur et les silhouettes des Juifs qui le gardaient.
    — Celui qui ouvrira la route, a ajouté Titus, je rougirais si je ne le rendais pas digne d’envie par les récompenses que je lui donnerai ! S’il survit, il commandera à ceux qui sont maintenant ses égaux, et le prix de la bravoure accompagnera aussi ceux qui tomberont et les fera proclamer bienheureux !
    J’ai vu le tribun Placidus sortir des rangs, serrer le poing sur sa poitrine à hauteur du cœur, et l’ai entendu dire :
    — César, je te fais don de ma personne avec joie et je monte le premier sur le rempart. Je souhaite que la Fortune accompagne ma force et ma volonté. Toutefois, si le destin voit d’un mauvais œil mon entreprise, sache que je ne serai pas surpris de mon échec, mais que j’ai choisi délibérément de mourir pour toi.
    Une dizaine d’hommes se sont regroupés autour de Placidus. Et, leur arme levée, ils sont entrés dans la brèche.
    J’ai aperçu Placidus bondissant sur le mur, repoussant les Juifs. Les traits qui le visaient glissaient sur son bouclier. Puis il a trébuché et une meute s’est jetée sur lui en poussant des cris de victoire.
    Ce n’est que deux jours plus tard, dans la nuit, qu’une vingtaine de nos soldats réussirent à égorger par surprise les sentinelles juives épuisées par les combats.
    J’ai entendu sonner les trompettes qui annonçaient que le mur, la dernière enceinte, était pris, que l’on pouvait maintenant attaquer la forteresse Antonia, la détruire et parvenir ainsi jusqu’au Temple.
    Plus rien ne pouvait empêcher nos légions de conquérir et de détruire Jérusalem.
    Les combats qui se livreraient, les massacres qui s’ensuivraient ne pourraient plus rien changer au sort de la ville.
    J’ai accompagné Flavius Josèphe au pied de la forteresse Antonia. Titus lui avait demandé d’exhorter une ultime fois Jean de Gischala, Simon Bar Gioras et Éléazar à cesser le combat, ou bien, s’ils voulaient le poursuivre, à quitter la ville avec leurs armes et leurs hommes, et à affronter les légions romaines hors de Jérusalem afin que le Temple fût préservé, et la population réfugiée dans la ville haute, sauvegardée.
    On était au dix-septième jour du mois d’août, jour du Sacrifice perpétuel, quand les prêtres égorgent des agneaux dans le Temple en l’honneur de Dieu. Mais où étaient les agneaux ?
    Flavius Josèphe s’est approché au plus près des tours.
    — Je vous supplie, vous qui avez choisi la voie funeste de la guerre, d’écouter et d’accepter les propositions de Titus. Les flammes lèchent déjà les murs du Temple. Il faut le sauver. Il faut recommencer les sacrifices expiatoires que nous devons à Dieu…
    Les Juifs ont proféré des injures, lancé des pierres et des flèches.
    Josèphe a baissé la tête. Il sanglotait. Il gémissait.
    — C’est un compatriote qui vous exhorte, c’est un Juif qui vous jure que les promesses de Titus seront respectées ! Vous pourrez quitter la ville, vous battre si vous vous obstinez, mais le Temple sera sauf.
    — La ville appartient à Dieu, a répliqué une voix, peut-être celle de Jean de Gischala. Le Temple ne sera jamais pris, jamais détruit ! Et, s’il l’est, Dieu fera de l’univers tout entier notre temple.
    — La ville et le Temple sont remplis de cadavres, a murmuré Flavius Josèphe. Et les prophètes ont dit que Jérusalem sera détruite lorsque des Juifs commenceront à tuer d’autres Juifs. C’est fait. Dieu a été patient, mais Il va laisser les Romains purifier le Temple par le feu, et raser cette ville pleine de souillures. Dieu, Serenus, marche aux côtés des Romains.
     
    J’ai regardé les tours de la forteresse Antonia, les murs du Temple et ceux du palais d’Hérode, flanqués eux aussi de tours. J’ai aperçu, du haut des

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