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TOCQUEVILLE AU BAS-CANADA

TOCQUEVILLE AU BAS-CANADA

Titel: TOCQUEVILLE AU BAS-CANADA Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alexis de Tocqueville
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l'agression étrangère.

        Près de là, sur le littoral de l'Océan, viennent s'établir des Anglais. Les uns sont envoyés par la mère-patrie, les autres se sont plutôt échappés de son sein. Une fois qu'ils ont mis le pied sur le sol américain, on dirait qu'ils sont devenus étrangers à l'Angleterre tant celle-ci semble peu préoccupée du soin de les gouverner. Ils ont dès le principe leurs assemblées politiques, leurs tribunaux, ils nomment la plupart de leurs magistrats, organisent leur milice, pourvoient à leurs besoins, font leurs règle­ments de police et leurs lois. La métropole ne se mêle presque en rien de leurs affai­res intérieures, elle n'agit que pour protéger leur commerce et les garantir des attaques de l'étranger.

         

       Et cependant ces établissements ainsi abandonnés à eux-mêmes, qui ne coûtent ni argent, ni soins, ni efforts à la mère-patrie, doublent leur population tous les vingt-deux ans et deviennent des foyers de richesses et de lumières.

        Il faut le reconnaître, parce que l'expérience le démontre, fonder une colonie est pour la France se livrer à une entreprise pleine de périls et d'un succès incertain.

        Fonder une colonie pénale est plus dangereux encore.

        
         

1838 [Sur la rébellion de 37] (Compiègne)
    Baugy, ce 3 janvier, 1838 [En 1938, Edgard McInnis publait dans la
Canadian Historical
Review
(vol. XIX, pp. 394-397) une lettre que Tocqueville a écrite à Henry Reeve sur les troubles survenus au Canada en 1837. L'original de cette lettre, conservé à la Bibliothèque de l'Université de Toronto, a malheureuse­ment échappé à l'attention de J.-P. Mayer qui a omis de la publier avec la
Correspondance
anglai­se
de Tocqueville dans la nouvelle édition des
Oeuvres complètes.
Aussi, les commentaires du grand analyste politique sur les événements de 37 sont restés jusqu'ici largement ignores.
                Sur les circonstances qui ont amené Tocqueville a écrire cette lettre, McInnis s'explique dans les termes que voici :
                "When, on December 22, 1837, the news of the Canadian rebellion reached London, the clerk of the privy council was a young journalist named Henry Reeve. Appointed to this post only the previous month, he was perhaps less absorbed in his clerical duties than in his literary activities. Chief among these was his translation of Tocqueville's
Democracy in America,
the first part of which he had published in 1835, and on the second part of which he was at the moment engaged.
                The news from Canada appears to have roused all Reeve's journalistic instincts. Tocqueville, with whom he was in familiar correspondence, was an acknowledged authority on conditions across the Atlantic. His impressions of the situation in Canada would be of particular value in the present case. Reeve immediately suggested to Lansdowne, the president of the council, 'hat Tocqueville should be asked for his views.
                Lansdowne replied with guarded approval.
    "Doubtless any statement of Tocqueville's views on the present aspect of Canadian affairs if it can be procured will be valuable, considering how peculiarly qualified he is from his position and character to act the part of an impartial observer." With a cautious speculation about the advisability of making such a statement public, he concluded : "There is certainly no authority, which I should quote if the occasion arose with greater confidence in debate if permitted to do so."
                Apparently, however, Reeve had not waited for Lansdowne's response. Lansdowne's letter is dated January 2 ; Tocqueville writes on January 3 the letter which is printed below. It can hardly have been the letter that Reeve hoped for. Tocqueville explains certain reasons for his restraint ; and there are others, left unexplained, which might well have moved him to caution in so delicate a situation."
                            Le texte de la lettre établi par McInnis comportait de nombreuses erreurs d'orthographe que nous nous sommes permis de corriger. (J.V.)]

        Je viens de recevoir, mon cher ami, votre lettre. J'ai bien réfléchi à ce que vous m'y dites et je me vois forcé, à mon grand regret, de ne pas faire ce que vous désirez. Voici mes raisons que vous approuverez sans doute.

        Si je vous écrivais

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