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Toute l’histoire du monde

Titel: Toute l’histoire du monde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Claude Barreau , Guillaume Bigot
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alors son apogée, car c’était elle, surtout, qui avait vaincu l’Iran. Elle devint la ville « hégémonique », imposant ses modes à la Grèce, mais aussi à l’empire iranien – qui poursuivit pourtant sur deux siècles sa première aventure.
    Il y en aura d’autres : l’Iran ressurgira dans l’histoire avec l’empire parthe (à cheval sur notre ère) et l’empire sassanide dont le roi le plus célèbre sera Chosroês II (590-628). Même aujourd’hui, l’Iran a gardé son architecture (dômes à bulbes), sa langue (l’iranien est toujours le persan, le « farsi ») et sa spécificité.
    Athènes était une démocratie. Tous les citoyens mâles de plus de dix-huit ans se réunissaient sur Y agora (la grand-place) pour élire une assemblée, la boule, qui élisait le gouvernement. Cependant, le plus célèbre de ses dirigeants, Périclès (-495/-429), réussit à rester « stratège » pendant trente ans, se faisant constamment réélire.
    Périclès a donné à sa cité une gloire immense. C’est lui qui fit reconstruire la ville et édifier par le sculpteur Phidias les monuments de l’Acropole.
    C’est une architecture à taille humaine et fort savante. Au Parthénon, temple de la déesse Athéna, par exemple, tout est construit en fonction de la perspective.
    Malgré les apparences, on y trouve peu de lignes droites : pour paraître droites, des colonnes doivent être inclinées vers le centre – elles le sont. Les colonnes qui se détachent sur le ciel doivent être plus grosses que celles qui sont devant des murs – elles le sont. Le sol, pour sembler horizontal, doit être courbe, il l’est. Pour qu’on les distingue toutes, les colonnes doivent être à distance inégale les unes des autres – elles le sont. C’est toute la différence entre le Parthénon et l’église de la Madeleine à Paris !
    À Athènes, tous les jeunes mâles allaient à l’école, au lycée (le « gymnase »), puis au service militaire (l’« éphébie »), qui faisait aussi fonction d’enseignement supérieur, car les Grecs ne séparaient jamais le physique du mental.
    Les citoyens savaient lire, et ils discutaient beaucoup. Les Grecs ont inventé le théâtre et la philosophie. Le plus célèbre des philosophes de l’histoire fut l’Athénien Socrate, qui vécut de -470 à -399. Il sera d’ailleurs condamné à mort, à soixante-dix ans, pour ses idées subversives. Comme sa mère était sage-femme, Socrate prétendait « accoucher les gens de leurs idées » (ce qu’on appelle la maïeutique).
    Lorsque Socrate allait au théâtre, sur les gradins il était entouré de génies : Sophocle, Euripide, Aristophane, Thucydide, tous contemporains.
    L’histoire abonde de tragédies et d’horreurs, mais on y trouve aussi des moments magnifiques où dans un petit coin vivent au même instant beaucoup de génies. (Cela se reproduira à la Renaissance. Florence verra se côtoyer Michel-Ange, Léonard de Vinci et Machiavel.)
    Ces hommes ont inventé l’humanisme. Ils disaient : « Connais-toi toi-même (gnôthi seauton) et tu connaîtras l’univers et ses dieux. » Ils disaient aussi : « L’homme est la mesure de toute chose. »
    Avant eux, le monde était effrayant, angoissant (des dieux à tête de monstre, les sacrifices humains), et l’architecture oppressante (sauf en Crète, leur éducatrice).
    Le panthéon est un message d’allégresse. Les penseurs grecs ont médité toutes les passions humaines. Le mythe d’Œdipe montre qu’ils sont les premiers à s’être psychanalysés. Ils regardèrent l’humanité avec un œil bienveillant. Les Grecs sont les premiers hommes à s’admirer (Narcisse), à se trouver beaux, à rivaliser avec les dieux (Prométhée). Ils n’ont plus peur du monde, mais s’efforcent d’en déchiffrer les mystères, qu’ils sont bien près de percer (Pythagore, Euclide, Thalès).
    À Athènes, dans ce petit coin de Méditerranée, l’homme se sent enfin chez lui sur la Terre. La modernité et la légitime fierté du discours de Périclès, rapporté par l’historien Thucydide, sont extraordinaires. C’est le « discours aux morts de la cité » :
    « Notre constitution donne l’exemple à suivre. L’État, chez nous, est administré dans l’intérêt du plus grand nombre, et non d’une minorité. De ce fait, notre régime a pris le nom de démocratie. Pour les affaires privées, l’égalité est assurée à tous par les lois, surtout

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