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Toute l’histoire du monde

Titel: Toute l’histoire du monde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Claude Barreau , Guillaume Bigot
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l’Europe se réformait, que se passait-il en Asie ?
    Dans l’empire ottoman et en Chine, on peut répondre : rien !
    Certes, les Turcs restaient militairement puissants : ils parurent devant Vienne pour la dernière fois en 1682, et livrèrent à la république de Venise une guerre de vingt-cinq ans (1644-1669) à propos de l’île de Crète. Mais leur État était très mal administré, ce qu’aggravait la taille de l’empire : il allait de la Serbie à l’Arménie, de La Mecque à l’Algérie (le Maroc lui échappa toujours). Il entamait sa longue décadence.
    La Chine était, elle, bien administrée par ses mandarins, mais elle restait fermée (à l’exception du commerce précieux des routes de la soie). Elle connut à cette époque le dernier cycle – toujours recommencé depuis des millénaires – d’une conquête par les nomades de la steppe et de la sinisation rapide de ces conquérants. Pour le reste, elle persistait dans sa majestueuse immobilité. En 1644, les nomades mandchous s’installèrent à Pékin. Ils y devinrent chinois et la dynastie mandchoue durera jusqu’en 1911.
    Le Japon, lui, s’était fermé en persécutant ses chrétiens.
    Aux Indes, un empereur moghol, quoique musulman, Akbar le Grand (1542-1605), essaya de fonder une religion nouvelle, Din-i-ihali, en syncrétisant l’islam, le christianisme et l’hindouisme (les trois religions du sous-continent). Mais il échoua et son fils Sélim se révolta. En raison de cet échec, Aurangzeb, le dernier grand souverain moghol (de 1658 à 1707), fut un musulman fanatique qui fit détruire quantité de temples de Siva et persécuta les hindouistes : 90 % de la population du sous-continent lui était donc hostile, ce qui favorisera grandement les entreprises ultérieures des Européens.
    En Perse, en revanche, on assista à cette époque, avec la dynastie safévide, à une renaissance de la vieille culture iranienne traditionnelle. Certes, les Safévides restaient officiellement musulmans, mais ils l’étaient en fait fort peu. Abbas le Grand (1571-1629) modernisa son armée avec l’aide de conseillers anglais et fit évoluer son pays en tenant compte de ce qui se passait en Europe. Il établit sa capitale à Ispahan, ville à la romaine, avec un cardo et un decumanus , de grandes avenues, des places magnifiques, des mosquées, certes, mais surtout des palais. Il encouragea (hérésie pour l’islam !) la peinture et les courses de polo. Au Shehel Sotoun, on peut encore admirer les fresques : de jeunes princes s’y font verser du vin par de jolies jeunes femmes. On y voit aussi de belles sculptures. Tolérant, Abbas installa dans sa capitale de nombreux chrétiens arméniens, dont il appréciait la science et l’artisanat. « Ispahan, c’est la moitié du monde », disait-on. Il s’évertua à envoyer de somptueuses ambassades aux souverains d’Europe, leur proposant une alliance de revers contre les Turcs qu’il détestait. Tous les shahs de la dynastie l’imitèrent (Napoléon recevra ainsi une ambassade perse en Pologne, au cours de l’hiver 1807).
    À Paris, cependant, le beau Louis XIV réunissait son Conseil pour la première fois depuis la mort de son parrain. Il dit aux ministres :
    « Messieurs, jusqu’à maintenant, j’ai bien voulu laisser le soin de gouverner mes États à feu le cardinal Mazarin. Dès aujourd’hui, il n’en sera plus ainsi, je ne prendrai pas de premier ministre et gouvernerai moi-même. Je solliciterai vos conseils quand j’en aurai besoin. Vous pouvez disposer. »
    En même temps, il faisait arrêter par ses mousquetaires le puissant surintendant des Finances, Nicolas Fouquet, qui lui faisait de l’ombre. Arrestation injuste, certes, mais dictée par la « raison d’État » chère à Machiavel. Le fastueux surintendant, constructeur du château de Vaux, mourut ignoré dans la citadelle royale de Pignerol.
    Ce véritable coup de théâtre révélait une énergie que son parrain Mazarin avait su discerner. Le roi avait succédé à son père en 1643 (« Le roi est mort, vive le roi ! »), mais c’est en cette année 1661 que commença un règne personnel qui durera cinquante-quatre ans, et qui fut grand.
    Seule la Hollande réussit à contenir vraiment Louis XIV. La Hollande, cette portion des Pays-Bas, avait trouvé dans le protestantisme, en l’occurrence calviniste, un prétexte pour s’affranchir de la domination pesante de l’Espagne. En 1609, l’Espagne avait

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