Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Un long chemin vers la liberte

Un long chemin vers la liberte

Titel: Un long chemin vers la liberte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Nelson Mandela
Vom Netzwerk:
futur président de la Zambie. Comme Julius Nyerere, Kaunda s’inquiétait de l’absence d’unité parmi les combattants pour la liberté sud-africaine et il nous suggéra d’unir nos forces lorsque Sobukwe sortirait de prison. Parmi les Africains, le PAC avait occupé le centre de la scène à Sharpeville d’une façon qui dépassait de beaucoup son influence réelle en tant qu’organisation. Kaunda, qui autrefois avait été membre de l’ANC, nous expliqua qu’il s’interrogeait sur notre alliance avec les communistes blancs et nous informa que cela nous donnait une mauvaise image en Afrique. Le communisme était tenu pour suspect non seulement en Occident mais aussi en Afrique. Ce fut pour moi comme une révélation et c’est une conception que je devais entendre sans cesse pendant le reste de mon voyage.
    Quand j’ai essayé de lui expliquer que le soutien de l’UNIP au PAC était une erreur, Kaunda m’a posé la main sur l’épaule et m’a confié   : « Me dire cela à moi, c’est porter de l’eau à la mer. Je suis un de vos partisans et un admirateur du chef Luthuli. Mais je ne suis pas la seule voix de l’UNIP. Vous devez parler aussi à Simon Kapwepwe. Si vous le persuadez, vous me faciliterez la tâche. » Kapwepwe était le second de l’UNIP et j’ai organisé une rencontre pour le lendemain. J’ai demandé à Oliver de m’accompagner, mais il m’a dit   : « Nel, il faut que tu le voies seul. Comme ça tu pourras être entièrement sincère. »
    J’ai passé toute la journée avec Kapwepwe et je l’ai entendu raconter l’histoire la plus étonnante   : « Nous avons été fortement impressionnés par votre discours, m’a-t-il dit, et par toute la délégation de l’ANC. Si nous devions juger votre organisation sur ces deux éléments, nous serions sans aucun doute dans votre camp. Mais le PAC nous a fait des rapports troublants d’après lesquels Umkhonto we Sizwe serait une idée du Parti communiste et du Parti libéral et consisterait simplement à utiliser les Africains comme chair à canon. »
    Je ne savais plus quoi dire, et j’ai laissé échapper que j’étais stupéfait qu’il ne se rende pas compte combien cette histoire était fausse. « Premièrement, ai-je dit, tout le monde sait que le Parti libéral et le Parti communiste sont les pires ennemis et qu’ils ne peuvent s’entendre pour faire jeu commun. Deuxièmement, je suis ici pour vous dire, au risque de sembler immodeste, que j’ai été le principal artisan de la formation de MK. » J’ai conclu en lui disant que j’étais très déçu de voir que le PAC répandait de tels mensonges.
    A la fin de la journée, j’avais convaincu Kapwepwe et il me dit qu’il allait convoquer une réunion et nous défendre lui-même –   et c’est ce qu’il a fait. Mais c’était un nouvel exemple du manque de connaissance de l’Afrique du Sud dans le reste de l’Afrique et de ce que pouvait faire le PAC pour salir l’ANC. Kapwepwe me souhaita bonne chance car la conférence était terminée. Cela avait été un succès mais une tâche immense nous attendait.
    En tant qu’étudiant, j’avais rêvé de visiter l’Egypte, le berceau de la civilisation africaine, le reliquaire de tant de beauté en art, j’avais rêvé de voir les pyramides et le Sphinx, de traverser le Nil, le plus grand fleuve africain. D’Addis-Abeba, Oliver, Robert Resha –   qui devait m’accompagner pendant le reste de mon voyage  – et moi, nous sommes allés en avion au Caire. J’ai passé ma première matinée au musée à regarder les œuvres d’art, à prendre des notes sur les hommes qui fondèrent la civilisation antique de la vallée du Nil. Il ne s’agissait pas d’un intérêt d’archéologue amateur   ; il est important pour des nationalistes africains d’être armés de preuves pour contredire les affirmations fictives des Blancs qui prétendent que les Africains n’ont pas de passé civilisé comparable à celui de l’Occident. En une seule matinée, j’ai découvert que les Egyptiens avaient créé de grandes œuvres d’art et d’architecture à une époque où les Blancs vivaient encore dans des cavernes.
    Pour nous, l’Egypte était un modèle important car nous pouvions constater par nous-mêmes le programme de réformes économiques socialistes lancé par le président Nasser. Il avait réduit la propriété privée de la terre, nationalisé certains secteurs de l’économie, engagé une

Weitere Kostenlose Bücher