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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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vers Caris et tomba dans
ses bras. « Que s’est-il passé ? voulut savoir son amie.
    — Je me suis enfuie.
    — Et Sim ?
    — C’était un brigand.
    — C’était ?
    — Il est mort. »
    Comme Caris la regardait, ébahie, elle s’empressa de
préciser : « Dans l’effondrement du pont. » Caris avait beau
être sa plus chère amie, elle ne tenait pas à lui décrire les circonstances
exactes. « Tu as des nouvelles de ma famille ?
    — Tes parents ont quitté la ville hier. J’ai vu
Philémon il y a un instant. Il te cherchait.
    — Dieu soit loué ! Et Wulfric ?
    — Je ne sais pas. Il n’a pas encore été repêché dans la
rivière. Sa fiancée est partie hier. Ses parents et son frère étaient dans la
cathédrale ce matin au procès de Nell la folle. Lui, je ne sais pas.
    — Il faut que je le retrouve.
    Bon courage ! »
    Gwenda grimpa les marches menant au prieuré et traversa le
champ de foire en courant. Les derniers vendeurs emballaient leurs affaires. C’était
incroyable qu’ils puissent vaquer tranquillement à leurs occupations alors que
des centaines de gens venaient de trouver la mort à quelques pas d’eux !
Probablement n’étaient-ils pas informés du drame. Il venait à peine de se
produire même si elle avait l’impression qu’il s’était écoulé des heures depuis
l’écroulement du pont.
    Elle ressortit dans la grand-rue. Wulfric et sa famille
étaient descendus à l’auberge de La Cloche. Elle s’y précipita.
    Un jeune garçon à l’air effrayé se tenait près du baril de
bière. Gwenda l’apostropha : « Je suis à la recherche de Wulfric, de
Wigleigh.
    — Il n’y a personne, répondit le garçon. Je suis
l’apprenti, on m’a laissé ici pour veiller sur la bière. »
    Quelqu’un devait avoir rameuté des secours, se dit-elle.
    Elle s’apprêtait à repartir quand elle tomba nez à nez avec
Wulfric sur le seuil.
    Si grand était son soulagement de le découvrir sain et sauf
qu’elle se jeta à son cou. « Dieu soit loué, tu es vivant !
    — Alors, c’est vrai ? Le pont s’est écroulé ?
    — Oui. C’est atroce. Ta famille n’est pas avec
toi ?
    — Ils sont partis, il y a de ça un bon moment déjà.
J’étais resté pour collecter une dette, dit-il en levant un petit sac de cuir
rempli de pièces. J’espère qu’ils n’étaient pas sur le pont.
    — Viens, je sais comment le savoir. »
    Gwenda lui prit la main ; il se laissa conduire jusque
dans l’enceinte du prieuré. Elle n’avait jamais tenu sa main aussi longtemps,
une grande main à la paume douce et aux doigts rugueux, et ce contact la
faisait tressaillir.
    Elle coupa par le pré et le précéda dans la cathédrale.
« C’est ici qu’on regroupe les gens sortis de l’eau »,
expliqua-t-elle.
    Vingt ou trente corps reposaient déjà sur les dalles de la
nef. Des habitants de la ville en apportaient d’autres continuellement. Une
poignée de religieuses s’occupaient des blessés, minuscules fourmis comparées
aux piliers immenses auprès desquels elles s’activaient. Le moine qui dirigeait
habituellement le chœur avait pris la situation en main malgré sa cécité.
« Les blessés côté sud, les morts en face », ordonnait-il au moment
où Gwenda et Wulfric firent leur entrée.
    Soudain, un cri consterné s’échappa des lèvres du jeune
homme. Suivant son regard, Gwenda reconnut son frère aîné parmi les blessés.
Ils allèrent s’agenouiller auprès de lui, à même le sol. De deux ans plus âgé
que Wulfric, David était de même constitution. Il respirait, mais ses yeux
ouverts ne semblaient pas les voir. « Dave ! chuchota Wulfric d’une
voix pressante. Dave, c’est moi, Wulfric. »
    Sentant le sol poisseux sous ses genoux, Gwenda baissa les
yeux : David gisait dans une mare de sang.
    Wulfric insistait : « Dave, où sont les
parents ? »
    Le blessé ne répondait pas.
    Promenant les yeux autour d’elle, Gwenda aperçut la mère de
Wulfric de l’autre côté de la nef. Elle reposait dans le bas-côté nord, là où
frère Carlus avait ordonné de regrouper les morts. « Wulfric, dit-elle
doucement.
    — Quoi ?
    — Ta mère. »
    Il se releva et regarda. « Mon Dieu ! »
s’écria-t-il.
    Ils se rendirent auprès d’elle. La mère de Wulfric était
étendue à côté de son seigneur, sieur Stephen, égaux l’un et l’autre désormais.
C’était une femme menue dont on avait peine à croire qu’elle ait pu

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