Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
Vom Netzwerk:
dandiner et rejeter la tête en
arrière en riant joliment à tout ce qu’il disait. Comment pouvait-on être aussi
bête pour tomber dans le panneau ? Avait-il seulement remarqué qu’Annet
n’était pas venue une seule fois l’aider ?
    La date du mariage n’avait pas encore été fixée. Rusé comme
il l’était, Perkin n’allait pas laisser sa fille s’engager tant que le problème
de l’héritage ne serait pas réglé.
    Wulfric avait démontré qu’il était capable de cultiver sa
terre ; personne ne remettrait plus ses capacités en question. Son âge non
plus ne serait pas sujet à caution. Le seul obstacle qui demeurait, c’était
l’impôt sur les successions. Parviendrait-il à réunir la somme nécessaire pour
s’affranchir du heriot, la taxe sur l’héritage ? Tout dépendrait de la
somme qu’il toucherait en argent comptant pour ses récoltes. La moisson n’était
pas fameuse mais, si le mauvais temps avait sévi dans le pays tout entier, il
était à croire que le prix du blé serait plus élevé. En général, les paysans
prospères avaient des économies. Hélas, toutes celles de la famille de Wulfric
gisaient au fond de la rivière. Aucun arrangement pour le mariage n’avait donc
été pris, et Gwenda pouvait continuer à rêver que Wulfric, par le plus grand des
hasards, hériterait de sa terre et reporterait son amour sur elle. Tout était
possible, n’est-ce pas ?
    Comme ils déchargeaient la charrette dans la grange, Nathan
le Bailli débarqua dans un état de grande excitation. « Venez tous à
l’église, vite ! Que chacun arrête ce qu’il est en train de faire !
    — Je ne peux pas laisser mes récoltes dehors, il risque
de pleuvoir ! objecta Wulfric.
    — On n’a qu’à rentrer la charrette à l’intérieur !
Suggéra Gwenda. Nathan, pourquoi une telle urgence ?
    — Le nouveau seigneur arrive ! répondit le bailli
qui courait déjà vers la maison suivante.
    — Attends ! cria Wulfric et il s’élança après lui.
Lui recommanderas-tu de me laisser entrer en possession de mon
héritage ? »
    Tout le monde se figea, attendant la réponse.
    Nathan se retourna à contrecœur pour faire face à Wulfric,
obligé de lever la tête pour regarder le jeune homme qui le dominait d’un bon
pied. « Je ne sais pas, énonça-t-il lentement.
    — J’ai prouvé que je pouvais cultiver ma terre. Jette
un coup d’œil à l’intérieur de ma grange, tu verras !
    — Personne ne met ça en doute. Mais as-tu les moyens de
payer le heriot ?
    — Ça dépendra du prix du blé. La voix d’Annet s’éleva.
« Père ? »Gwenda s’attendit au pire.
    Perkin parut hésiter.
    « As-tu oublié la promesse que tu m’as faite ?
insista Annet.
    — Non, finit par répondre Perkin.
    — Alors, redis-la à Nathan ! »
    Perkin se tourna vers le bailli. « Si le seigneur
laisse Wulfric entrer en possession de son héritage, je me porte garant pour le
paiement du heriot. »
    Gwenda retint un cri.
    « Tu t’engages à le payer ? répéta Nathan. Sache
qu’il se monte à deux livres et dix shillings.
    — Je m’engage à lui prêter la somme qui manquera. Il va
de soi qu’ils devront d’abord être mariés.
    — Et... en plus... ? » demanda Nathan, un ton
plus bas.
    Perkin répondit si bas que Gwenda ne put l’entendre. À
l’évidence, ils discutaient du pot-de-vin, lequel devait s’élever à un dixième
de l’impôt, estima-t-elle. C’est-à-dire cinq shillings.
    « Très bien, dit Nathan. Je ferai une recommandation en
ce sens. Maintenant, filez tous à l’église, et en vitesse ! » Il
partit en courant.
    Wulfric, le sourire aux lèvres, se pencha pour embrasser
Annet. Chacun vint lui serrer la main.
    Gwenda avait le cœur brisé. Tous ses espoirs s’étaient
envolés. Cette maligne d’Annet avait réussi à convaincre son père de prêter
l’argent nécessaire à Wulfric. Il hériterait de sa terre – et il l’épouserait.
    Elle dut se faire violence pour aider les paysans à pousser
la charrette dans la grange. Puis, à la suite du couple béat, elle traversa le
village pour se rendre à l’église. Tout était fini. Un nouveau seigneur n’irait
certainement pas à l’encontre d’un avis du bailli pour une question pareille,
alors qu’il ne connaissait rien du village ou de ses habitants. Le fait que
Nathan se soit donné la peine de négocier un dessous-de-table était le signe
qu’il en était lui-même convaincu.
    Tout

Weitere Kostenlose Bücher