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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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une grande précision. Le plus long, ce sera de transporter les
matériaux là-bas. Je devrais l’avoir terminé une semaine après Noël.
    — C’est merveilleux, dit-elle. C’est ce que nous allons
faire. »
    *
    Élisabeth lança les dés et déplaça son dernier pion sur la
case de l’échiquier. « Je gagne pour la troisième fois.
Exécute-toi ! »
    Merthin lui remit un penny d’argent. Deux personnes
seulement le battaient à ce jeu : Elisabeth et Caris. Il ne se souciait
pas de perdre, l’important pour lui était d’affronter un adversaire à sa
taille.
    Il se laissa retomber contre le dossier de sa chaise et but
une gorgée de son vin de poire. C’était par un froid samedi du mois de janvier
et, dehors, il faisait déjà noir. Au coin du feu, la mère d’Elisabeth s’était
assoupie sur sa chaise et ronflait doucement, la bouche ouverte. Elle
travaillait à La Cloche, mais elle était toujours présente quand Merthin
rendait visite à sa fille. Celui-ci était loin de s’en plaindre. Cette
situation lui permettait de reporter à plus tard la décision d’embrasser ou non
Élisabeth. La question n’était pas facile car s’il gardait un plaisant souvenir
de ses lèvres fraîches et de ses seins quasi inexistants mais fermes, le désir
n’entrait pas seul en ligne de compte. L’élément déterminant, c’était Caris.
Entamer une aventure avec Élisabeth signifiait en effet abandonner à jamais
tout espoir de renouer avec Caris, et Merthin ne s’y résolvait pas.
    « Où en es-tu avec ton moulin de Wigleigh ? s’enquit
Élisabeth.
    — Il est achevé et il fonctionne, répondit-il
fièrement. Cela fait déjà une semaine que Caris foule sa laine là-bas.
    — Elle-même ? s’étonna Élisabeth.
    — Non, c’était une façon de parler. En fait, c’est Marc
le Tisserand qui fait marcher le moulin, et il forme des gens du village pour
prendre la relève.
    — C’est bien que Marc devienne le bras droit de Caris.
Pour lui qui a été pauvre toute sa vie, c’est une grande chance.
    — Cette nouvelle entreprise sera bénéfique pour tout le
monde. En ce qui me concerne, elle me permettra d’achever la construction du
pont.
    — Caris est une fille intelligente, releva Élisabeth
d’une voix égale. Mais que dit Godwyn de tout ça ?
    — Rien, pour le moment. Je ne crois pas qu’il soit au
courant.
    — Il ne tardera pas à l’être.
    — Je doute qu’il puisse y faire quelque chose.
    — C’est un homme orgueilleux. S’il croit qu’il s’est
fait rouler dans la farine, il ne te le pardonnera jamais.
    — Je m’en remettrai.
    — Et où en es-tu avec le pont ?
    — Malgré toutes ces complications, le travail n’a pris
que deux semaines de retard. J’ai eu des frais supplémentaires pour rattraper
le temps perdu, mais nous aurons un pont pour la prochaine foire à la laine,
avec un tablier en bois provisoire.
    — À vous deux, Caris et toi, vous aurez sauvé la ville.
    — Ce n’est pas encore fait, mais nous y
parviendrons. »
    Il y eut des coups frappés à la porte et la mère d’Élisabeth
s’éveilla en maugréant. « Qui cela peut-il bien être à cette heure, alors
qu’il fait tout noir dehors ? »
    C’était l’un des commis d’Edmond. « Maître Merthin est
attendu à la réunion de la guilde de la paroisse, dit-il.
    — À quel propos ? lui demanda Merthin.
    — Maître Edmond m’a prié de vous dire que vous étiez
attendu à la réunion de la guilde de la paroisse », répéta le garçon. À l’évidence,
il avait appris son message par cœur et ne savait rien de plus.
    « Quelque chose en rapport avec le pont, je suppose,
lâcha Merthin à l’adresse d’Élisabeth. Ils doivent s’inquiéter à propos du
prix, ajouta-t-il en ramassant son manteau. Je te remercie pour le vin et le
jeu.
    — Tu peux compter sur moi pour une autre partie quand
tu voudras », dit-elle.
    Accompagné de l’apprenti, il partit pour la halle de la
guilde, située dans la grand-rue. Il ne s’agissait pas d’un banquet, mais d’une
réunion. N’étaient rassemblés qu’une vingtaine de notables parmi les plus
éminents de Kingsbridge. Assis autour d’une longue table à tréteaux, ils
buvaient, qui du vin, qui de la bière anglaise, mais en échangeant des messes
basses. L’atmosphère était lourde d’une colère sous-jacente. Percevant la
tension, Merthin se crispa.
    Edmond siégeait à la place d’honneur, Godwyn à côté de

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