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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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geste du bras.
    — Et Dick les utilisera toutes ? s’étonna-t-elle,
incrédule.
    — La cuisine, une pièce à vivre, une pièce à manger et
le vestibule. »
    L’escalier n’étant pas encore en place, Merthin gagna
l’étage supérieur grâce à une échelle. Élisabeth le suivit.
    « Quatre chambres à coucher, reprit-il alors qu’elle
émergeait du trou.
    — Et qui vivra ici ?
    — Dick et sa femme, son dernier fils et son épouse, et
enfin sa fille, qui ne restera pas éternellement célibataire. »
    La plupart des familles de Kingsbridge vivaient dans une
seule pièce et tout le monde dormait côte à côte sur le plancher :
parents, enfants, grands-parents, et belle-famille.
    « Cette maison a plus de pièces qu’un
palais ! » s’exclama Élisabeth.
    Et c’était vrai. D’ordinaire, les maisons des nobles ne
comportaient que deux pièces, une chambre réservée au maître et à son épouse,
et une grande salle où dormaient toutes les personnes constituant l’entourage.
Mais ces derniers temps, tous les riches marchands de Kingsbridge, pour qui
Merthin avait établi des plans, souhaitaient une plus grande intimité. Une
nouvelle tendance, apparemment.
    « Je suppose que les fenêtres auront des vitres, s’enquit
Élisabeth.
    — Oui. » C’était une autre de ces nouveautés à la
mode. Si la ville, aujourd’hui, avait son vitrier, le jeune homme se rappelait
l’époque, pas si lointaine, où les glaces étaient apportées par un marchand
itinérant qui passait par Kingsbridge une ou deux fois l’an.
    Ils redescendirent au rez-de-chaussée. Élisabeth s’assit à
la place que Jimmie avait abandonnée, sur le banc en face de la cheminé.
Merthin s’installa à côté d’elle. « Un jour, confia-t-il, je me
construirai une maison comme celle-ci, avec un grand jardin et des arbres
fruitiers. »
    À sa grande surprise, elle posa la tête sur son épaule et
soupira : « Quel joli rêve ! »
    Ils restèrent tous deux à contempler le feu. Les cheveux
d’Élisabeth lui chatouillaient la joue. Au bout d’un moment, elle posa la main
sur son genou. Dans le silence, Merthin prit note de sa respiration. Puis de la
sienne. Et enfin du craquement des bûches dans le feu.
    « La maison de tes rêves est habitée ? Qui y
vit ? Voulut-elle savoir.
    — Ça alors, tu m’en demandes trop.
    — Voilà bien une réponse d’homme. En ce qui me
concerne, je ne me représente pas du tout ma maison, mais je sais déjà en toute
certitude que j’y vis avec un mari, des enfants, ma mère, et des beaux-parents
âgés. Et aussi avec trois servantes.
    — Les hommes et les femmes ont des rêves
différents. »
    Elle releva la tête pour le regarder et caressa sa joue.
« Lorsqu’ils les additionnent, cela donne une vie. » Elle posa un
baiser sur ses lèvres.
    Il ferma les yeux. Il n’avait pas oublié la douceur de sa bouche,
découverte des années auparavant.
    Élisabeth prolongeait l’instant. Curieusement, lui-même se
sentait détaché, comme s’il ne participait pas à la scène, mais l’observait de
l’autre bout de la pièce. Il n’aurait su mettre un nom sur le sentiment qu’il
éprouvait. Il baissa les yeux sur elle et nota une fois de plus combien elle
était jolie. Qu’y avait-il de si remarquable en elle ? La réponse lui vint
sans tarder : l’harmonie. Élisabeth avait cette harmonie que l’on trouve
dans les belles cathédrales. Sa bouche, son menton, ses pommettes, son front,
tout était exactement comme il l’aurait dessiné s’il avait été Dieu et qu’il
avait dû créer la femme.
    Elle lui rendit son regard. Ses yeux bleus étaient
paisibles. « Caresse-moi », murmura-t-elle.
    Il ouvrit son manteau et posa délicatement la main sur son
sein. Un souvenir de fermeté et de rondeur à peine marquée lui revint. Le
mamelon durcissait sous ses doigts, démentant le calme qu’elle affichait.
    « J’aimerais bien vivre dans la maison de tes
rêves », dit-elle, et elle l’embrassa encore.
    Élisabeth n’était pas quelqu’un d’impulsif. S’en faisant la
remarque, Merthin pensa qu’elle mettait en œuvre un projet longtemps caressé –
probablement depuis qu’il lui rendait visite sans voir lui-même plus loin que
le simple plaisir qu’il prenait à leurs rencontres. Durant tout ce temps, elle
s’était imaginé leur vie ensemble. Peut-être même s’était-elle déjà représenté
cette scène. Et sa mère, de mèche avec elle,

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