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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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répliqua-t-elle, offusquée
par son comportement. Ne voulant pas se disputer avec lui, mais souhaitant
apaiser sa tension, elle s’assit sur le muret qui courait au pied des arcades
du cloître éclairé par un éclatant soleil de printemps.
    « De quoi s’agit-il ? » demanda-t-elle sur le
ton de la conversation.
    Thomas répondit avec dureté : « Pourquoi
posez-vous des questions à mon propos ?
    — Mais pas le moins du monde, calmez-vous ! Je
consulte simplement les chartes. J’en établis une liste afin de les faire
copier. Il se trouve que l’une d’elles m’a intriguée.
    — Vous vous mêlez de choses qui ne vous regardent
pas ! »
    Elle se rebiffa. « Je suis la prieure du couvent et de
facto prieure du prieuré tout entier. Rien de ce qui se passe ici ne doit
m’être étranger.
    — Si vous commencez à déterrer ces vieilles histoires,
vous le regretterez, je vous le promets ! »
    Ses paroles ressemblaient fort à une menace. Caris prit le
parti de ne pas s’opposer à Thomas ouvertement et tenta une autre tactique.
« Je nous croyais amis. Vous n’avez aucun droit de m’interdire quoi que ce
soit, je suis déçue de voir que vous vous y employez. N’avez-vous pas confiance
en moi ?
    — Vous ne savez pas ce que vous demandez !
    — Eh bien, dites-le-moi ! Quel rapport y a-t-il
entre la reine Isabelle, vous-même, Kingsbridge et moi ?
    — Aucun ! La reine est désormais une vieille dame
qui vit en recluse.
    — Elle n’a que cinquante-trois ans. Elle a détrôné un
roi et pourrait en déposer un autre si tel était son bon vouloir. De plus, elle
entretient avec mon prieuré des liens secrets que vous essayez de me cacher.
    — Pour votre bien ! »
    Elle ignora son interruption. « Lors de notre première
rencontre, il y a vingt-deux ans, on essayait de vous tuer. La personne qui n’a
pas réussi à vous éliminer alors a-t-elle acheté votre silence en payant votre
admission au monastère ?
    — De retour à Lynn, André ira trouver la reine et lui
fera part de votre curiosité. Vous en rendez-vous compte ?
    — En quoi cela devrait-il la déranger ? Pourquoi
les gens ont-ils si peur de vous, Thomas ?
    — Toutes les questions recevront des réponses après ma
mort. Plus rien alors n’aura d’importance. » Il tourna les talons et
partit.
    La cloche annonça le dîner. Caris se rendit au palais du
prieur, plongée dans ses réflexions. Assis sur le pas de la porte, le chat de
Godwyn, l’Archevêque, la considéra d’un air hautain. Elle le repoussa du pied,
elle ne voulait pas de lui dans la maison.
    Elle avait pris l’habitude de partager tous ses repas de
midi avec Merthin. Que le prieur dîne parfois en compagnie du prévôt était une
coutume établie. La répéter quotidiennement était inhabituel, mais tout était
inhabituel en ces temps d’épidémie. Telle était l’excuse que Caris comptait
avancer le jour où quelqu’un se permettrait une remarque, mais apparemment
personne n’y trouvait rien à redire. Quoi qu’il en soit, les deux amis
cherchaient un nouveau prétexte pour repartir en voyage ensemble.
    Merthin arriva, tout crotté de son chantier de l’île aux
lépreux. Il avait cessé d’exiger qu’elle rompe ses vœux et quitte le prieuré.
Pour l’heure, tout du moins. Il semblait heureux de la rencontrer chaque jour
et espérait pouvoir partager avec elle d’autres moments d’intimité.
    Un serviteur leur apporta un ragoût de jambon aux légumes de
saison. Quand il se fut retiré, Caris raconta à Merthin son entrevue avec
Thomas. « Il détient un secret qui pourrait nuire à la reine mère s’il
venait à être découvert.
    — Tu as probablement raison, dit Merthin d’un air
pensif.
    — À la Toussaint, en 1327, quand je me suis enfuie avec
les autres, toi, tu es resté avec lui, tu te souviens ?
    — Oui. Il m’a demandé de l’aider à enterrer une lettre
et m’a fait jurer de ne rien en dire jusqu’à sa mort. Après, je devrais la
déterrer et la remettre à un prêtre.
    — Il m’a dit que toutes les questions trouveraient
leurs réponses après sa mort.
    — À mon avis, cette lettre fait planer une menace sur
la tête de ses ennemis. Ils doivent savoir qu’à sa mort, son contenu sera
dévoilé et ils craignent de le voir mourir. Ils ont peur de le tuer. En fait,
ils ont fait tout leur possible pour le garder en vie et bien portant. C’est
pour cela qu’ils ont facilité son admission au

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