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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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en
danger.
    — J’aimerais aussi savoir avec qui tu voyageais.
    — Personne en particulier, père.
    — Ça veut dire Jake Riley ? »
    Elle haussa les épaules, gênée, et acquiesça comme s’il
s’agissait d’un détail sans importance.
    Devant l’arrogance de sa fille, Merthin sentait ses bonnes
dispositions faiblir. Il n’avait plus tellement envie de lui pardonner sa fugue
et de la serrer dans ses bras. S’efforçant de garder un ton calme, il
enchaîna : « Et la nuit, quelles dispositions preniez-vous ?
    — C’est une affaire qui ne regarde que moi !
    — Que nenni ! Ta belle-mère et moi-même sommes
tout autant concernés. Qui s’occupera du bébé, si tu es enceinte ?
Crois-tu que Jake soit prêt à fonder un foyer, à agir en époux et en
père ? As-tu abordé le sujet avec lui ?
    — Ne m’adressez plus la parole ! »
s’écria-t-elle et, sur ces mots, elle s’enfuit dans sa chambre en larmes.
    Merthin soupira. « Parfois, je regrette que nous
vivions dans une maison aussi grande. Si nous n’avions qu’une pièce, Lolla
n’aurait pas le loisir de bouder dans son coin.
    — Tu n’as pas été très gentil avec elle, lui reprocha
doucement Caris.
    — Comment devrais-je réagir ? Elle me parle comme
si elle n’avait rien fait de mal !
    — Elle sait très bien ce qu’il en est. Ses larmes le
prouvent !
    — Oh, Seigneur. »
    Il y eut un petit coup frappé à la porte et un novice passa
le bout de son nez. « Pardon de vous déranger, messire le prévôt. Sieur
Grégory Longfellow est au prieuré et souhaiterait vous parler sitôt que vous en
aurez le loisir.
    — Bon sang ! Dites-lui que j’arrive.
    — Merci », répondit le messager et il s’éclipsa.
    Merthin se tourna vers Caris. « C’est peut-être aussi
bien.
    Mon absence donnera à Lolla le temps de se calmer.
    — Et à toi aussi.
    — Tu ne prends pas son parti, j’espère ? »
lança-t-il, irrité.
    Elle sourit et lui caressa le bras. « Je suis toujours
de ton côté, mais je me rappelle aussi les affres par lesquelles passe une
jeune fille de seize ans. Ses relations avec Jake l’inquiètent autant que toi.
Tout simplement, elle refuse de l’admettre, car cet aveu la blesserait trop
dans sa fierté. Elle n’a pas grande estime pour elle-même. Elle croyait s’être
entourée d’une défense efficace et tu l’as abattue en un clin d’œil. Elle t’en
veut de formuler tout haut ce qu’elle sait dans le secret de son cœur.
    — Que dois-je faire alors ?
    — L’aider à se construire des défenses plus solides.
    — Je ne comprends rien à ce que tu dis.
    — Ça viendra avec le temps. »
    Merthin se leva de table. « Eh bien j’y vais, puisque
sieur Grégory veut me voir ! »
    Caris se pendit à son cou et l’embrassa sur la bouche.
« Tu es un homme bien, tu fais de ton mieux, et je t’aime de tout mon
cœur. »
    Ces quelques mots l’apaisèrent un peu, la marche également,
et ce fut dans une plus grande sérénité d’esprit qu’il atteignit le prieuré. De
quoi voulait l’entretenir Grégory ? Des impôts, sans doute, éternelle
préoccupation du roi. Grégory était prêt à tout pour satisfaire Sa Majesté
Édouard III, à l’instar de Philémon au temps où il servait Godwyn. C’était un
homme sournois et dénué de principes. Merthin ne se sentait aucune affinité
avec lui.
    Il se rendit au palais du prieur. Là, un Philémon fort
satisfait de lui-même lui annonça que sieur Grégory se trouvait dans le cloître
des moines, au sud de la cathédrale, et y tenait audience. Merthin se demanda
de quel haut fait l’avocat pouvait se targuer pour mériter pareil honneur.
    Grégory Longfellow avait pris de l’âge. À présent, ses
cheveux étaient blancs et sa longue silhouette voûtée. Son nez dédaigneux
s’encadrait de rides profondes et une taie voilait l’une de ses prunelles
bleues. L’autre avait conservé toute son acuité et il reconnut Merthin sitôt
qu’il l’aperçut, bien qu’il se soit écoulé une dizaine d’années depuis leur
dernière rencontre.
    « L’archevêque de Monmouth est décédé, messire le
prévôt.
    — Paix à son âme, répondit Merthin machinalement.
    — Amen ! Comme je traversais ses terres de
Kingsbridge, Sa Majesté m’a prié de venir vous saluer et de vous annoncer en
personne cette importante nouvelle.
    — Je vous en remercie. L’archevêque était souffrant, sa
mort ne me surprend pas »,

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