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Voyage en Germanie

Voyage en Germanie

Titel: Voyage en Germanie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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parenté. Je lui en brossai un tableau avec l’aisance que confère la familiarité :
    — Le sénateur a convaincu un de ses amis, quelqu’un de Cordoue, de procurer au jeune Ælianus un poste dans l’administration avant l’âge requis, de façon à ce qu’il tire parti très tôt de la vie à l’étranger.
    À en juger d’après la façon dont il avait écrit à sa sœur, cette tentative visant à inculquer la diplomatie au jeune homme était une pure perte de temps et d’argent.
    — Fait-il preuve d’aptitudes particulières ?
    Je répondis gravement :
    — Camillus Ælianus semble taillé pour une éblouissante carrière publique.
    Titus César m’adressa un bref regard, comme s’il me soupçonnait d’insinuer que l’accession précoce au Sénat était réservée aux ploucs.
    — Tu as l’air bien renseigné ! (Il me toisa attentivement, puis appela un messager.) Quand Helena Justina est-elle partie, Falco ?
    — Aucune idée.
    Il marmonna quelque chose à son porteur de missives – je perçus le nom d’Ostie. Titus s’en rendit compte.
    — La dame est de famille sénatoriale : je peux lui interdire de quitter l’Italie, m’expliqua-t-il sur le ton de la défense comme le messager prenait congé.
    Je haussai les épaules.
    — Alors comme ça, elle s’est octroyé des vacances sans autorisation. Pourquoi pas ? Ce n’est ni une vestale, ni une prêtresse vouée au culte impérial. Vos devanciers dans la fonction l’auraient peut-être fait exiler sur une île pour avoir fait preuve d’une telle indépendance, mais Rome attend mieux des Flaviens !
    Cela dit, s’il parvenait à retrouver Helena – j’avais moi-même déjà passé une journée à écumer les quais d’Ostie, en vain –, j’étais tout à fait prêt à tolérer que Titus fasse revenir ma douce à Rome sous bonne escorte. Je savais qu’elle serait traitée avec respect en raison de sa position sociale. Et je savais en outre que Titus Flavius Vespasianus allait s’attirer des ennuis effroyables pour peu qu’il donne un tel ordre.
    — Helena Justina protestera énergiquement si on l’oblige à quitter son navire. Si tu le souhaites, je peux rester, proposai-je. Madame en colère, ce sera peut-être trop pour tes seuls gardes prétoriens.
    Titus ne fit pas mine de rappeler son messager.
    — Je suis sûr de parvenir à apaiser Helena Justina…
    Aucune femme, s’il la désirait vraiment, n’était capable de lui tourner le dos. Il lissa les plis amples de sa tunique pourpre, l’air majestueux. Je me campai sur mes pieds écartés, me contentant d’arborer une mine rogue. Il me demanda alors tout à trac :
    — La fille de Camillus Verus et toi semblez étonnamment proches ?
    — Tu trouves ?
    — Es-tu épris d’elle ?
    Je lui répondis, sourire aux lèvres :
    — Comment oserais-je, César ?
    — Elle est fille de sénateur, Falco !
    — C’est ce que les gens n’arrêtent pas de me dire.
    L’un comme l’autre, Titus et moi étions fortement conscients du pouvoir de Vespasien, son père, et de l’autorité déjà dévolue à Titus lui-même. Lui était trop poli pour établir des comparaisons entre nous, mais pas moi.
    — Verus approuve-t-il ?
    — Comment le pourrait-il, Titus ?
    — Permet -il ?
    Je répondis tranquillement :
    — Helena Justina est une fille délicieusement hors du commun.
    Je compris à sa mine que Titus avait déjà eu l’occasion de s’en rendre compte. Je me demandai ce qu’il lui avait dit, puis je me demandai plus douloureusement ce qu’elle avait dit à Titus.
    Il s’agita dans son fauteuil, signifiant la fin de notre entrevue. Il pouvait me chasser de la salle du trône, il pouvait me faire bannir de Rome, mais nous étions l’un et l’autre bien moins sûrs qu’il puisse m’exclure de l’existence d’Helena.
    — Mon père a besoin que tu partes quelque temps, Marcus Didius. Je crois que ça vaudrait mieux pour tout le monde.
    — Une quelconque chance du côté de l’Espagne bétique ? risquai-je effrontément.
    — Raté, Falco ! rétorqua-t-il en jubilant plus qu’il n’aurait dû. (Il se ressaisit et murmura :) J’espérais recevoir cette dame ici jeudi dernier. Cela m’a déçu d’apprendre qu’elle refusait mon invitation… Cela dit, quantité de gens aiment à fêter les occasions personnelles dans l’intimité, en compagnie de leurs proches…
    C’était une espèce de test. Je dévisageai Titus, sans rien laisser transparaître.
    — L’anniversaire

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