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Voyage en Germanie

Voyage en Germanie

Titel: Voyage en Germanie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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amusé. La flambée interrompue par Augustinilla ne se rallumerait pas aujourd’hui.
    — Tu as tiré quelque chose au clair, Marcus ?
    — Non. J’ai seulement écopé de nouvelles besognes : retrouver la trace d’un commandant disparu dont on ignorait jusqu’à la disparition…
    — Ça devrait être l’endroit idéal, ici, pour retrouver des suspects… un fort, je veux dire. Tu as affaire à une communauté bien délimitée.
    J’éclatai d’un rire désabusé.
    — Ah ça, oui ! Mais une communauté bien délimitée de douze mille hommes ! Le légat a fait faux bond à sa légion tout entière, sans parler de sa femme furieuse, de sa maîtresse qui se mêle de tout, de nombreux créanciers, de gens des environs…
    — Quels gens ? s’enquit Helena.
    — L’homme en question tâchait de retrouver le rebelle que je recherche moi aussi, par exemple.
    Elle ne demanda pas de détails sur Civilis : Justinus devait l’avoir informée la veille au soir.
    — Et il semblerait qu’il était mêlé à certaines disputes concernant je ne sais quels contrats de fournitures militaires.
    — Ça, c’est le genre d’affaire qui pourrait facilement s’être mal passée pour peu qu’il ait mené ça en dépit du bon sens. Quel genre de fournitures ? demanda Helena, intriguée.
    — Sais pas vraiment. Des poteries, d’une part.
    — Des poteries ?
    — Des articles de table en céramique rouge, vraisemblablement.
    — Pour l’armée ? Et il y en a beaucoup en jeu ?
    — Imagine un peu : chaque légion compte six mille soldats qui ont tous besoin d’écuelles à gruau et de gobelets, et aussi de gamelles de cuisson et plats de service pour chaque tente de dix hommes. Et par là-dessus, de services d’apparat complets pour les centurions et les officiers, plus Jupiter sait quoi en prévision de la royale maisonnée du gouverneur de province. Les légions se dorlotent, c’est bien connu. L’armée ne se satisfait que du meilleur fini. La poterie de Samos est solide, mais il arrive qu’elle casse lorsqu’on la manipule sans douceur, si bien qu’il faut constamment renouveler les commandes.
    — Il faut importer ça du fin fond de l’Italie ou de la Gaule ?
    — Non, j’ai entendu dire qu’il y avait une production locale.
    Helena parut changer de sujet.
    — Tu as trouvé le compotier pour ta mère ?
    — C’est un compotier qu’elle voulait ? demandai-je innocemment.
    — Tu n’en as pas acheté !
    — Gagné.
    — Je parierais que tu n’as même pas cherché !
    — J’ai cherché, parfaitement. C’était trop cher. M’man n’aurait jamais accepté que je dépense une telle somme.
    — Tu es terrible, Marcus ! S’il y a une fabrique dans la région, décréta ma bien-aimée, tu as intérêt à m’y emmener pour que j’achète quelque chose à ta mère. Pendant que je choisirai le cadeau à ta place, toi, tu pourras chercher des indices.
     
    Helena Justina ne perdait jamais son temps. Livré à moi-même, j’aurais baguenaudé trois ou quatre jours en tâchant d’aider son frère à mener son enquête officielle sur la mort du soldat. Mais Justinus se retrouva tout seul. Je me débrouillai tout de même pour aller l’entretenir brièvement d’un autre sujet, en lui demandant de retrouver le colporteur et de le faire enfermer en cellule.
    — Qu’est-ce qu’il a fait ?
    — Laisse le motif en blanc sur le mandat d’arrêt. J’ai simplement besoin d’avoir les coudées franches. Il est plutôt question de ce qu’il va faire.
    Helena s’était déjà renseignée sur l’endroit où se procurer les meilleures poteries de Moguntiacum, si bien que je n’avais quasiment pas encore eu le temps de prendre un petit déjeuner éclair que je me retrouvais chargé de l’accompagner en chaise à l’extérieur du fort. Je ne protestai pas trop. Je n’avais pas encore signalé à Justinus que ma nièce avait détruit son cratère à vin, et les explications possibles de la catastrophe tardaient à me venir à l’esprit.
    Helena et moi quittâmes le fort tard dans la matinée. L’automne s’installait : un vent vif continuait à rafraîchir l’atmosphère quelques heures après l’aube, et l’humidité engluait les herbes grelottantes sur le bord de la route. Les toiles d’araignées pullulaient, me forçant à cligner les yeux chaque fois que ma monture passait sous des branches basses. Helena regarda hors de sa chaise et se mit à rire, mais dut aussitôt enlever les filaments qui se

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