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Voyage en Germanie

Voyage en Germanie

Titel: Voyage en Germanie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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des parages moins rebattus.
    Sûrement pas Camillus Justinus : personne n’irait le taxer de crétin.
    — Évidemment, un jeune type portant la bande sénatoriale n’a aucune envie de courir le véritable risque de laisser son escorte derrière lui… T’est-il arrivé d’avoir le moindre ennui sur place ?
    — Non, mais on a nettement le sentiment d’être bien heureux de rentrer chez soi sans avoir croisé âme qui vive.
    — Il en est parmi nous qui se demandent si le légat de la Quatorzième n’a pas franchi le fleuve.
    — Gracilis ? Pourquoi diable irait-il là-bas ?
    — Pour chercher Civilis… ou peut-être bien Veleda.
    Il y eut à nouveau un court temps de silence.
    — Je ne pensais pas que c’était le genre de type.
    — Pour quel genre de type le prenais-tu, alors ? m’enquis-je.
    Helvetius, centurion loyal, se contenta de ricaner dans sa barbe, qui était assurément une barbe militaire fournie et bouclée à souhait.
    — C’est un légat, Falco. Un type aussi infect que le reste du lot.
    Juste avant que nous arrivions au quartier des potiers, la conversation revint prudemment aux deux artisans morts. Helvetius me demanda en quoi cela m’intéressait particulièrement. Je lui dépeignis de quelle façon j’avais assisté à l’affaire en tant que témoin de la prise de bec à Lugdunum. Il esquissa un léger sourire.
    Sa curiosité m’intriguait. Ses traits s’étaient figés, empreints d’une fixité révélant qu’il avait l’esprit ailleurs… très loin ailleurs. Au bout d’un nouveau moment de silence, toutefois, alors même que je pensais qu’il n’avait aucune remarque à formuler, il lança subitement :
    — Je n’ai rien dit quand tu es tombé sur ces corps, parce que je ne te connaissais pas à ce moment-là, Falco. Mais moi aussi, j’avais déjà vu ces hommes, et vivants.
    — Où ça ?
    — À Lugdunum, comme toi.
    — Tu t’y trouvais en déplacement officiel ?
    — Ç’aurait dû être le cas. L’armée sait se montrer efficace ! Notre commandant avait eu une brusque inspiration et m’avait confié ce voyage qui devait servir deux buts… enfin, trois : permission, levée de recrues, et ensuite visite sur place pour prendre la température auprès des fabricants de poteries. C’était l’intention, en tout cas.
    — Et qu’est-ce qui s’est passé ?
    Je m’en doutais déjà.
    — J’y suis allé, mais prendre des notes sur les fournisseurs s’est révélé une perte de temps. Son Excellence Gracilis était passé avant moi et avait emballé toute l’affaire au nom de l’ensemble des légions de la Germanie.
    — Tiens donc ! m’étonnai-je. Sacrée initiative !
    — Sacrément juteuse, pour peu que ce soit lui qui ramasse !
    Helvetius devait avoir tiré ses propres conclusions.
    — Tout doux, centurion ! Et les deux potiers d’ici ?
    — Comme toi, je les ai vus se faire avoiner en beauté.
    — Au milieu d’un attroupement ?
    — Non, seulement en face d’un grand échalas sardonique et d’un ou deux badauds. Mais j’ai ensuite repéré l’échalas aussi.
    — Ah bon ?
    — Oui, sur la route. La veille du jour où on a trouvé les macchabées dans le fossé.
    C’était là une précision que je trouvai tout à fait intéressante. Je me souvenais du Gaulois sardonique, mais j’avais dû le rater en chemin. Les choses se présentaient mal pour Florius Gracilis. Je précisai à Helvetius qu’il allait falloir garder ça par-devers nous pour le moment. Il me décocha un regard en coin.
    — Tu es ici pour monter un dossier sur les détournements de fonds ?
    Ça commençait à en avoir l’air.
    À la poterie, je fis les présentations puis laissai Helvetius expliquer comment il avait signalé les décès à Cavillonum. L’histoire n’avait guère suscité d’intérêt de la part des magistrats, cela allait sans dire. Helvetius fit preuve d’assez de doigté pour passer cela sous silence au cours de son entretien avec l’ami des deux morts, mais à son ton, je perçus ce qui avait dû se passer – et ne pas se passer.
    Laissant les deux hommes discuter, toujours de Bruccius et de son neveu, je déambulai fébrilement de-ci de-là à la recherche de poteries de Samos. En sortant, Mordanticus me demanda si quelque chose de précis avait attiré mon regard.
    — Tout ! Tu fabriques des articles de belle qualité.
    Il ne s’agissait pas d’une vile flatterie : la cuisson de ses poteries leur assurait une couleur agréable ; les motifs

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