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Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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poignée de flèches et nous sommes dispersés, en
gardant le mur de l’église derrière nous.
    Les soldats ne se sont pas arrêtés pour aider le
shérif – sans doute le croyaient-ils déjà mort –, mais se sont
précipités au coin de l’église, pour se retrouver sous une grêle de flèches.
Nous tirions à volonté. Un cavalier touché en pleine poitrine est passé
par-dessus la croupe de sa monture.
    Les deux chevaliers restants ont fait une embardée pour
essayer d’éviter les projectiles, mais les chevaux sont loin d’être les
créatures les plus agiles sur leurs pattes. Alors qu’ils ralentissaient pour
prendre le virage, nous avons décoché une nouvelle salve. Un deuxième chevalier
est tombé à terre et le troisième – celui qui tenait Gwion attaché à sa
selle – a levé les mains pour nous signifier qu’il se rendait.
    « Les chevaux ! » a hurlé Bran. Tomas et moi
nous sommes jetés sur les deux montures sans cavalier et Bran s’est occupé de
la troisième. Une flèche encochée, il a fait signe au chevalier de descendre et
de se mettre à plat ventre, puis il a doucement soulevé la tête du garçon.
« Gwion ? Gwion, réveille-toi. »
    Le gamin a ouvert les yeux et, voyant Bran, a commencé à
crier. En deux temps trois mouvements, Bran l’a détaché, l’a descendu du cheval
et a commencé à frotter les mains et les pieds du gosse pour les réchauffer.
« Will ! m’a-t-il crié comme je revenais en courant. Va voir ce qui
est arrivé à Iwan et à Siarles. »
    J’ai glissé le long de l’église jusqu’à la place. Le shérif
se trouvait encore là où nous l’avions laissé ; il dormait de nouveau à
poings fermés, ivre mort. La cour était vide ; les moines avaient
disparu – soit retournés à l’église, soit, plus probablement, partis à
toutes jambes en direction de l’abbaye. J’ai couru jusqu’aux écuries dont j’ai
doucement ouvert les portes. Pour tomber aussitôt sur trois palefreniers
ffreincs étendus au sol, morts ou inconscients, je n’aurais su le dire. Iwan et
Siarles sanglaient les courroies des selles de deux montures.
    « Psst ! ai-je sifflé en passant la tête dans
l’embrasure de la porte. Qu’est-ce qui vous prend si longtemps ? »
    Iwan m’a cherché des yeux tout en resserrant la courroie.
« Nous avions des gens à faire dormir. Nous sommes prêts maintenant.
    — Dépêchez-vous ! Nous avons été attaqués.
    — Combien ? a demandé Siarles en prenant les rênes
des deux chevaux frais.
    — Trois chevaliers. Deux à terre et l’autre s’est
rendu. Dépêchez-vous ! »
    J’ai ouvert toutes grandes les portes de l’écurie pour
permettre à Iwan et à Siarles de faire sortir les chevaux sellés ; ils ont
descendu la courte rampe pour se retrouver sur la place. Tout était sombre et
silencieux.
    Juste au moment où nous nous apprêtions à retourner à
l’église, cependant, la porte du corps de garde s’est ouverte et a vomi au
moins six chevaliers. « Enfer ! me suis-je écrié. Les moines doivent
les avoir prévenus. Fuyons ! »
    Nous voyant avec les chevaux, les Ffreincs nous ont crié de
nous arrêter. Iwan a sauté sur la selle de sa monture et s’est élancé en
direction de l’église, Siarles sur ses talons. J’ai marqué un temps d’arrêt
pour tirer une flèche sur les soldats, espérant en abattre au moins un. J’ai
raté ma cible, mais la flèche s’est fichée dans l’encadrement de la porte. Un
soldat encore à l’intérieur l’a claquée, empêchant brièvement d’autres Ffreincs
d’en sortir.
    C’était ma dernière flèche, aussi ai-je pivoté sur moi-même
pour rejoindre les autres en vitesse. J’ai couru peut-être une demi-douzaine de
pas avant que ma jambe cède sous moi et que je m’écroule à terre. Au même
instant, j’ai senti une douleur à nulle autre pareille envahir la partie
charnue de ma cuisse. En tendant le bras, j’ai senti la hampe d’une lance.
L’arme avait frappé le sol et m’avait cueilli après avoir rebondi. Tout en
comprimant ma blessure, les doigts ruisselants de sang, je me suis dit : J’ai
eu de la chance. Ils auraient pu me tuer. Puis aussitôt : Will,
espèce d’imbécile ! Lève-toi ou ils vont décoller ta tête bornée de tes
épaules.
    Je me suis relevé pour repartir en chancelant ; ma
jambe blessée me donnait l’impression d’être un gros morceau de bois sur le
feu, mais j’ai continué en boitant. Bran et Iwan,

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