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Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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butin.
    « Rien que les gants doivent valoir dans les vingt ou
trente marks », a observé Mérian. Arrivée durant l’inventaire, elle était
restée pour en voir le résultat. Passant les gants contre sa joue, elle nous a
fait remarquer que c’était le genre de chose qu’un ecclésiastique de haut rang
pouvait porter les jours de fête.
    « Et l’anneau ? s’est demandé Iwan à haute voix.
Combien vaut-il ? »
    Personne ne le savait. Différentes sommes ont été
avancées – toutes fantaisistes. Nous n’avions pas plus idée de la valeur
de ce gros morceau d’or et de rubis que de celle du chien de chasse du roi du
Danemark. Certains pensaient qu’il devait valoir un château, un cantref,
peut-être même un royaume. Nos hypothèses d’ignorants se sont déchaînées
jusqu’à ce qu’Angharad nous fasse taire. « Vous feriez mieux de vous demander
pourquoi ça se trouve ici.
    — Pourquoi, en effet ? » a rebondi Bran, dont
les doigts caressaient la babiole.
    Nous avons regardé l’objet en silence, comme s’il s’était
agi d’un morceau de lune tombé du ciel. Pourquoi avait-il été envoyé en Elfael
au fond d’un chariot de provisions ?
    « Oh, oui, a dit Angharad d’une voix aussi cassante que
des brindilles sèches, un trésor comme celui-ci va attirer tout un essaim de
guêpes à sa recherche. » Elle l’a tapoté d’un doigt osseux. « On
ferait peut-être bien de le leur rendre. »
    Ça nous a fait tomber dans le pot de saumure, je peux vous
le dire. La conscience de ce que nous avions fait a commencé à nous tomber sur
la tête, et notre triomphe s’est transformé en cendres dans nos bouches. Tous
autant que nous étions, nous sommes partis à pas de loup jusqu’à notre lit pour
une nuit qui s’annonçait pleine de mauvais rêves. J’ai à peine fermé les yeux,
tellement ça m’avait remué. Dieu sait que le vol est peut-être le pire des
péchés, et en temps ordinaire je n’aurais même pas pris un haricot dans un sac
qui n’était pas le mien. Là, c’était différent.
    C’était une lutte pour survivre.
    La loi… la justice royale… ces mots ont moins de valeur aux
yeux des Ffreincs que l’air qu’ils inspirent pour les prononcer. Nous volons
ceux qui cherchent sans cesse à nous détruire, puisse notre Seigneur nous
pardonner, alors nous n’allons certainement pas arrêter et encore moins
commencer à leur rendre notre butin. Ça n’en finit pas d’irriter le baron et
son neveu, je peux vous le dire. Et le shérif, ça l’énerve encore plus, vu que
c’est lui qui est censé empêcher nos attaques et nos vols.
    Mais ne versez aucune larme pour Richard de Glanville. C’est
un serpent de la pire espèce. On dit qu’il a tué sa femme sous prétexte qu’elle
avait laissé brûler sa côte de porc dominicale dans la casserole. Il l’aurait
étranglée à mains nues.
    Personnellement, je n’y crois pas. Pas un mot. Pour
commencer, ça voudrait dire que notre Richard Face-de-Rat aurait fini par
convaincre quelqu’un de l’épouser, et je doute fortement qu’il existe une femme
sur cette terre qui s’y résoudrait. Et même en lui accordant un mariage, aussi
incroyable que cela paraisse, cela signifierait qu’il aurait pris une
initiative – une fois encore, rien n’était plus improbable. Si vous clamiez
que le soleil a passé la nuit dans votre grange, vous trouveriez plus de
personnes pour vous croire que si vous leur disiez que le shérif des Marches
souille ses gants blancs avec quelque chose d’aussi salissant. Car voyez-vous,
Glanville ne lève jamais le petit doigt ; il paie ses hommes pour faire
tout le sale boulot à sa place.
    Jusqu’au dernier, les lèche-bottes du shérif sont aussi
cruels et vindicatifs que le jour est long ; une compagnie rancunière de
pigeons fiers de leurs plumes comme vous n’aimeriez jamais en rencontrer. Que
Dieu me bénisse, c’est la vérité.
    Les gens de Derby parlent encore de l’épisode au cours
duquel le shérif de Glanville et trois de ses hommes ont coincé un pauvre
rétameur qui avait fait des siennes. L’histoire, telle que je l’ai entendue,
raconte qu’un beau jour d’avril, une fermière alla nourrir ses oies et les
trouva toutes mortes sauf une, et que même celle-là n’était guère vaillante.
Qui avait pu faire une chose aussi odieuse ? Eh bien, il lui revint à
l’esprit qu’un rétameur était venu à la ferme un jour ou deux auparavant dans
l’espoir de lui

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