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Camarades de front

Camarades de front

Titel: Camarades de front Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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toutefois trop de derrière dans tes culottes. Mais on ne s’en apercevra pas, dit-il avec descendance. File et sois heureux.
    Il ne fallut pas longtemps pour qu’il nous revînt, dégringolant l’escalier comme un taureau furieux. L’œil mauvais, il entra comme un bolide et s’assit par terre en grondant.
    – Punaise, saloperie, quelle truie ! Elle m’a jeté à la porte en disant, que je puais le parfum comme un bordel en faillite !
    – Et tu l’as supporté ? dit le légionnaire en prenant l’air étonné.
    – Oui, parce qu’elle m’a pris par surprise, mais elle verra ! Je suis un guerrier, moi !
    – Et un imbécile, dit gentiment le légionnaire. Moi, Alfred Kalb, de la Légion, je me permets de l’affirmer.
    Le géant passa du blanc au rouge. Il donna un coup de pied à un seau, un coup de poing à Mouritz, menaça de gifler Stein et engueula par la fenêtre un cycliste qui n’en pouvait.
    Après quoi il ordonna à Mouritz de nous chanter des psaumes. Comme le malheureux s’y refusait, il fut poursuivi sous tous les lits, pour enfin regagner le sien d’où sortirent des chants exécutés d’une voix mourante. On aurait dit un chrétien en passe d’être jeté aux lions.
    Petit-Frère se mit la tête sous le robinet, s’essuya à un drap et commanda tout à coup : – Stein, Bauer ! En route chez, les putains !
    – A cette heure-ci ? dit Stein tandis que Bauer commençait à se vêtir.
    Le légionnaire rigolait : – Oui, on a besoin d’exercice.
    Nous partîmes bruyamment. Dans le vaste couloir, un seau se trouvait sur notre route que Petit-
    Frère renversa d’un coup de pied. L’eau inonda le sol impeccable. La fille de salle, indignée, se rua sur le géant,
    – Tu l ‘as fait exprès, salaud !
    – Hein ? Sorcière à Hitler ! – Le seau reçut un autre coup de pied qui 1’envoya au travers d’une porte vitrée. La vitre dégringola avec un bruit de tonnerre tandis que la fille de salle se mettait à hurler. Un sous-officier de service, casqué et armé conformément au règlement, arriva au trot. C’était un jeunet sans expérience, avec des yeux très bleus qui lançaient des éclairs, ce qui fait aussi partie du règlement.
    – Garde à vous ! commanda-t-il.
    Assez mollement nous claquâmes des talons et prîmes une attitude qui pouvait ressembler à un garde-à-vous. Le visage de la fille de salle s’éclaira. Elle s’essuya les mains à son tablier sale qui portait un aigle délavé sur le ventre et se répandit en braillant dans le grand couloir.
    – Vous, cochon, dit le sous-officier, je vais vous rappeler à l’ordre.
    Petit-Frère mit sa tête de biais et regarda curieusement le zélé sous-off au casque trop grand pour lui, comme s’il cherchait à déceler sur son visage les premiers symptômes de folie.
    – C’est à vous que je m’adresse, voyou !
    – Moi ? dit Petit-Frère d’un air étonné en se montrant lui-même du doigt. Voyez-vous ça ? – Il souriait confidentiellement. – Suivant le règlement je dois être appelé par mon grade, même si j’ai la colique. – Il mit sa manche si près du nez du sous-officier que celui-ci dut faire un pas en arrière pour ne pas être renversé. – Comme monsieur le sous-officier peut le voir, j’e suis Obergefreiter (Soldat de première classe), et je rappelle que l’on doit s’adresser à moi en tant qu’Obergefreiter.
    Nous devînmes cramoisis de joie. Personne n’aurait cru Petit-Frère capable d’une réponse qui eût été digne de Porta.
    – Vous allez m’en remonter ? cria le sous-officier. Au garde-à-vous et ne parlez que si on vous interroge.
    – Tu es un cul à oreilles, dit Petit-Frère.
    Le sous-officier éclata comme une bombe :
    – Vous êtes témoins de ce que cet homme m’a dit ! bredouilla-t-il.
    Le légionnaire rit doucement, ce qui augmenta la rage du sous-officier : – De quoi ris-tu, imbécile, nègre castré ! Je vais m’occuper de toi !
    Le sourire s’effaça sur le visage du légionnaire et ses yeux devinrent froids comme ceux d’un serpent. Le jeune blanc-bec venait de se faire un ennemi mortel.
    Stein cria très vite : – Je signale, monsieur le sous-officier, que nous ne pouvons témoigner de rien. Nous n’avons rien vu.
    – Mutinerie ! hurla le blanc-bec. La garde aux armes !
    On vit arriver avec un bruit de char d’assaut dix soldats infirmiers qui sortirent de la salle de garde.
    – Arrêtez-les !
    Personne ne

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