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Camarades de front

Camarades de front

Titel: Camarades de front Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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même au cours d’un viol. Elle restait comme morte, tandis que l’homme minaudant la prenait ; pour terminer, il lui avait desserré les dents et tout tranquillement lui avait craché dans la bouche. Maria avait vomi ; c’était pis que les tortures des partisans.
    Un caillou atteignit le Stabsfeldwebel à la nuque et la femme rit comme une hyène. Petit-Frère lui en tendit un autre.
    – Jette-le-lui dans la gueule !
    Mais elle s’effondra en larmes et laissa tomber la pierre. Petit-Frère haussa les épaules et d’un croc-en-jambe fit s’étaler le feldwebel sur le ventre. Il regarda un instant le gros tas écroulé, puis, visant avec soin, il lui donna un coup de pied bien, appliqué dans l’entrejambes. Un hurlement de bête retentit dans la forêt et le corps se redressa en un arc de cercle tendu à se rompre.
    Le lieutenant Ohlsen arriva en courant et injuria Petit-Frère qui se tenait au garde-à-vous, l’air totalement indifférent. Le lieutenant-colonel, les bras liés derrière le dos, aboyait avec indignation :
    – C’est de la torture ! du sadisme ! Il a malmené un sous-officier d’activé ! Ça lui coûtera la tête !
    Personne ne daigna répondre. Une fois revenus dans les lignes, leur procès serait court : désertion, falsification de documents, on savait où ça vous menait.
    Mais au petit matin, peu après le lever du soleil, ce fut Alte qui découvrit leur évasion. Nous en reçûmes un choc… C’était le Gros qui était de garde ; nous le trouvâmes évanoui à côté, de l’arbre où les prisonniers avaient été attachés, et il fut incapable de répondre quoi que ce soit au lieutenant Ohlsen. Il ne savait rien… il se souvenait seulement de s’être effondré tout à coup… Le lieutenant jura, tempêta et évoqua le conseil de guerre pour la sentinelle qui s’endort sous les armes, mais le Gros jura en larmes qu’il ne s’était pas endormi ; toute sa graisse tremblotait devant la colère du lieutenant.
    – Ils sont loin, dit Petit-Frère en regardant le légionnaire et Porta, lesquels, assis à côté de Maria, mâchonnaient une betterave.
    Alte leva ses yeux calmes qui se posèrent alternativement sur chacun des trois hommes et sur la femme… Il hocha la tête en silence, jeta sa mitraillette sur son épaule et entra dans la forêt.
    – Tu es un copain, n’est-ce pas ? cria Porta.
    Alte se retourna sans mot dire, puis continua son chemin.
    Nous finissions de charger la voiture lorsqu’il réapparut.
    – Avez-vous vu quelque chose ? dit le lieutenant.
    – Oui, répondit Alte d’un ton bref, avec un regard vers Porta et Petit-Frère qui jouaient paisiblement aux dés et riaient en se tapant les cuisses.
    – Que se passe-t-il ? insista le lieutenant.
    – C’est ce que je ne sais pas.
    Le légionnaire arrivait d’un pas nonchalant en se curant les ongles avec son poignard.
    – Qu’est-ce qu’il y a ? – Son éternel mégot tremblait un peu au coin de sa lèvre.
    – Tu t’es promené cette nuit ?
    – Bien sûr, on se lève toutes les nuits pour pisser.
    – Rien remarqué ?
    – Non, j’avais bien trop sommeil, dit-il enjoué.
    – Maria était avec toi ?
    – Oui. – On devinait une légère menace dans sa voix. – Mais dis donc, tu serais de la Gestapo par hasard ?
    – J’ai trouvé les prisonniers, articula Alte avec effort.
    Le lieutenant bondit : – Quoi ?
    – Une veine ! cria le légionnaire. – Il jeta son couteau en l’air et le rattrapa. – Cette fois on les pend !
    – Inutile, dit Alte. C’est fait.
    Le lieutenant Ohlsen devint cramoisi : – Allons voir, dit-il sèchement, et que Dieu prenne en pitié celui qui a fait ça.
    Nous nous précipitâmes dans la forêt et, au bout d’un trajet relativement long, les trois corps nous apparurent. Les fourmis grimpaient déjà sur leurs visages violets ; de grosses mouches bleues remuaient dans les yeux exorbités du lieutenant-colonel ; c’était épouvantable à voir.
    Porta se pencha sur le cadavre de l’officier :
    – Ce sont les partisans, dit-il.
    Alte le regarda en face : – C’est aussi ce que j’avais cru, mais quand j’ai vu ce que les deux cadavres mutilés avaient dans la bouche, j’ai pensé à l’histoire de Maria et j’ai eu un horrible soupçon.
    – Il jeta un coup d’œil au légionnaire et continua en appuyant sur chaque mot : – N’est-ce pas ça que font les femmes dans les montagnes du Rif ?
    Le

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