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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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laissaient pas prolonger son chant plus qu'il ne le fallait. La vie de Xipe Totec devait s'arrêter en même temps que l'ultime trille.
    Alors, les prêtres qui attendaient au sommet se saisissaient de lui.
    Pendant qu'un d'entre eux lui ouvrait la poitrine pour en arracher le cour palpitant, le second sciait la tête encore grimaçante. C'était la seule cérémonie o˘ l'on procédait à une décapitation et cela n'avait aucune signification religieuse, même dans le rituel de Xipe Totec o˘ on ne la pratiquait que pour une raison pratique : c'est plus facile d'écorcher un cadavre quand la tête et le corps sont séparés.
    Le dépouillement ne se faisait pas en public. Les prêtres incisaient la peau de la tête par-derrière, de la nuque au sommet, ils détachaient le cuir chevelu et la peau du visage et coupaient les paupières ; de même, le corps était fendu de haut en bas, de l'anus au cou ; mais la peau des jambes et des bras était soigneusement décollée sans la déchirer. quand le xochimiqui était une fille, on laissait intacte la chair qui recouvrait la poitrine et les
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    fesses pour en préserver les rondeurs. Si c'était un garçon, on laissait pendre le tepuli et l'ololtin.
    Alors, le plus petit des prêtres de Xipe Totec - il y avait toujours un homme de petite taille parmi eux - ôtait rapidement ses vêtements et enfilait les deux parties du costume. Comme la peau du cadavre était encore humide et glissante, il n'avait pas de mal à enfiler ses bras et ses jambes. On avait coupé les pieds du mort, car. ils auraient gêné sa danse, mais on avait laissé les mains qui venaient ballotter et cogner contre les siennes. La peau du torse ne se joignait pas par-derrière, aussi on y faisait des trous pour y passer une lanière. Ensuite, le prêtre prenait la tête du sacrifié et la plaçait de façon à ce qu'il puisse voir par les trous des yeux et chanter par l'ouverture de la bouche molle. La tête était, elle aussi, lacée par-derrière, puis on essuyait toutes les traces de sang sur le costume et on cousait la déchirure de la poitrine.
    Tous ces préparatifs ne prenaient guère plus de temps qu'il n'en faut pour le dire et les spectateurs avaient l'impression que Xipe Totec venait à
    peine de quitter la pierre du sacrifice quand il reparaissait sur le seuil du temple. Il se tenait courbé comme un vieillard, appuyé sur deux fémurs luisants. Tandis que les tambours battaient pour l'accueillir, Notre Seigneur l'…corché se redressait lentement, comme un vieillard qui rajeunirait. Il descendait les degrés de la pyramide en dansant et se livrait à des cabrioles sur la place en exhibant les fémurs gluants avec lesquels il donnait des petites tapes de bénédiction à tous ceux qui arrivaient à s'approcher d'assez près.
    Avant la cérémonie, le petit prêtre se mettait dans un état de transe en mangeant ces champignons que l'on appelle la chair des dieux. Il devait danser frénétiquement, sans s'arrêter, sauf aux moments o˘ il s'évanouissait, pendant cinq jours et cinq nuits. Sa danse, bien s˚r, perdait peu à peu de sa sauvagerie première, tandis que la peau qui le recouvrait commençait à se dessécher et à le serrer. Au bout des cinq jours, elle avait tant rétréci et elle était devenue si raide qu'elle lui faisait un vrai corset ; le soleil et l'air lui avaient donné une teinte 625
    jaune sale - c'est pour cette raison qu'on l'appelait l'habit d'or - et elle sentait si mauvais que plus personne ne s'approchait du prêtre pour recevoir sa bénédiction...
    Le départ précipité de Son Excellence m'oblige à vous faire remarquer, Seigneurs scribes - si ce n'est pas une insolence - que Son Excellence a le don de venir nous rejoindre quand je raconte les histoires qui sont les plus susceptibles de le contrarier ou de le dégo˚ter.
    Plus tard, j'ai amèrement regretté de ne pas toujours avoir accordé à
    Zyanya tout ce qu'elle désirait ; je me suis dit que j'aurais d˚ la laisser faire, voir et essayer tout ce qui suscitait son intérêt et qui agrandissait ses yeux d'émerveillement. Pourtant, jamais je ne me reprocherai de l'avoir empêchée d'assister à la cérémonie de Xipe Totec.
    J'ignore si je peux m'en attribuer le mérite, mais aucune mauvaise influence ne vint s'insinuer dans le lait de Zyanya. Cocôton s'en nourrissait et devenait de plus en plus belle, réplique miniature de sa mère et de sa tante. J'étais fou d'elle, mais je n'étais pas le seul. Un

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