Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain
essaie de consoler une veuve par l’exemple des illustres
infortunés. Il observe que neuf empereurs qui avaient régné de son temps, en y
comprenant Gallus, Constantin et Constance, étaient les seuls qui eussent
terminé leur vie par une mort naturelle. De telles consolations n’ont jamais eu
le pouvoir de sécher une seule larme.
[2862] Dix jours paraissent à peine suffisants pour la
marche et pour l’élection ; mais on peut observer, 1° que les généraux avaient
le droit de se servir des postes publique pour eux, pour leur suite et pour
leurs commissions ; 2° que les troupes, pour le soulagement des villes,
marchaient en plusieurs divisions, et que l’avant-garde pouvait être arrivée à
Nicée, tandis que l’arrière-garde était encore à Ancyre.
[2863] Ammien, XXVI, 1 ; Zozime, l. III, p. 198 ;
Philostorgius, l. VIII, c. 8 ; et Godefroy, Dissert ., p. 334.
Philostorgius, qui semble avoir rassemblé des détails curieux et authentiques,
attribue le choix de Valentinien au préfet Salluste, au maître générai Arinthæus,
à Dagalaiphus, comte des domestiques, et au patricien Datianus, dont les
pressantes recommandations eurent, de la ville d’Ancyre où ils étaient, une
grande influence sur l’élection.
[2864] Ammien, XXX, 7-9, et Victor le Jeune, ont donné le
portrait de Valentinien, qui précède naturellement et éclaircit l’histoire de
son règne.
[2865] A Antioche, ayant été obligé d’accompagner Julien au
temple, il frappa un prêtre qui voulut le purifier avec l’eau lustrale.
(Sozomène, l. VI, c. 6 ; Théodoret ; l. III, c. 15.) Cette espèce de défi
public pouvait convenir à Valentinien ; mais elle ôte toute vraisemblance à ce
qu’on a dit de l’indigne délation du philosophe Maxime, qui supposerait un
délit plus secret. Zozime, l. IV, p. 200-201.
[2866] Socrate (l. IV), Sozomène (l. VI, c. 6) et
Philostorgius (l. VIII, c. 7, avec les Dissertations de Godefroy., p.
293), disent que ce pardon fut précédé d’un exil à Mélitène ou en Thébaïde : le
premier est possible.
[2867] Ammien, dans une digression longue, parce qu’elle est
déplacée (XXVI, 1, et Valois, ad locum ) suppose assez légèrement qu’il
comprend une question astronomique à laquelle ses lecteurs n’entendent rien.
Censorin ( de Die natali , c. 20) et Macrobe ( Saturnales , l. I, c.
12-16) traitent ce sujet avec plus de sens et de jugement. La dénomination de
bissextile, qui marque l’année funeste, est dérivée de la répétition du sixième
jour des calendes de mars. Saint August., ad januarium , epist. 119.
[2868] Le premier discours de Valentinien est abondant dans
Ammien (XXVI, 2), concis et sentencieux dans Philostorgius (l. VIII, c. 8).
[2869] Si tuos amas, imperator optime, habes fratrem. Si
rempublicam, quœre quem vestias (Ammien, XXVI, 4). Dans le partage de
l’empire, Valentinien conserva pour lui ce sincère conseiller, c. 6.
[2870] In suburbano , Ammien, XXVI, 4. Le fameux
Hebdomon ou Champ-de-Mars était à sept stades ou sept milles de Constantinople.
Voyez Valois et son frère ad loc ., et Ducange, Const ., l. II, p.
140, 141, 172, 173.
[2871] Participem quidem legitimum potestatis ; sed modum
apparitoris morigerum, ut progrediens aperiet textus . Ammien, XXVI, 4.
[2872] Malgré l’autorité de Zonare, de Suidas et de la
Chronique de Paschal, M. de Tillemont ( Hist. des Empereurs , t. X, p.
671) a bien envie de révoquer en doute des histoires si avantageuses pour un
païen .
[2873] Eunape célèbre et exagère les souffrances de Maxime,
p. 82, 83. Cependant il convient que ce sophiste ou magicien, favori coupable
de Julien et ennemi personnel de Valentinien, en fut quitte pour le paiement
d’une légère amende.
[2874] L’accusation vague d’une réforme générale (Zozime, l.
IV, p. 201) est réfutée par Tillemont, t. V, p. 21.
[2875] Ammien, XXVI, 5.
[2876] Ammien dit en termes vagues : Subagrestis ingenii,
nec bellicis, nec liberalibus studiis eruditus (Ammien, XXVI, 14).
L’orateur Themistius, avec l’impertinente vanité d’un Grec, désire, dit-il,
pour la première fois, de pouvoir parler la langue latine ; parce qu’elle est
l’idiome de son souverain. Orat . 6, p. 71.
[2877] Le degré incertain d’alliance ou de consanguinité est
exprimé par ανεψιος , cognatus , consobrinus . Voyez Valois, ad Ammien, XXIII, 3. La mère de Procope
pouvait être sœur de Basilina et du comte Julien, la nièce et l’oncle de
l’apostat.
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